mardi 30 septembre 2014

CHUCK PROPHET ~ Night Surfer [2014]


Notre ami Everett étant particulièrement fan de Charles William et inconditionnel de surf, j'aurais adoré voir sa trombine quand il découvrit le titre de ce nouvel album... Notre homme "Chuck" caresse la vague sans frime - étrangement, avoir la classe ultime lui suffit ! Les petits malins savent que quelques cordes de nylon glissées sous l'électricité peuvent ajouter un supplément de chaleur, notre planchiste nocturne préfère s'amuser à mettre le procédé cul par-dessus tête : c'est seulement quand il a déjà foutu le feu avec sa vieille gratte acoustique qu'il balance les giclées électriques qui finiront par vous incendier le cœur... Gare ! En cette période de surconsommation, l'exquise finesse de cet album pourrait échapper aux distraits ; comme tous les grands disques vicieux, mais dénués d’esbroufe, il réclame une attention particulière (une façon d'éloigner les vilains visiteurs pressés, les goinfres qui mangent leur confiture avec les doigts, les malappris qui déchirent les robes des filles avant de les avoir embrassées) car la beauté se mérite. Pour notre plus grand plaisir, ce disque n'essaye pas d'inventer quoique ce soit ; il se "contente" d'invoquer les plus riches esprits, de déclencher des déluges ou d'aligner douze chansons généreuses et vraies dans une suite qui ressemble farouchement à un sans faute.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Countrified Inner City Technological Man
02 - Wish Me Luck
03 - Guilty As A Saint
04 - They Don't Know About Me And You
05 - Lonely Desolation
06 - Laughing On The Inside
07 - If I Was A Baby
08 - Ford Econoline
09 - Felony Glamour
10 - Tell Me Anything (Turn To Gold)
11 - Truth Will Out (Ballad Of Melissa And Remy)
12 - Love Is The Only Thing
MP3 (320 kbps) + front cover
The silver surfer with BM12

11 commentaires:

Everett W. Gilles a dit…

Hé ben non, pas surpris du tout : Chuckie en concert à San Sebastian ne parlait que de surf entre les morceaux. Pourtant, pas trop de tronches de surfeurs dans l’assistance. De tronches-cliché s’entend, un vrai surfeur n’a pas de tronche, à part la tienne Jimmy, ou la mienne ou celle de n’importe qui. Et les propos tenus faisaient plus que sens. Ces deux choses combinées m’ont amené à penser que le gars connaissait son affaire. Légitimité, authenticité, engagement, intelligence, fun, sérieux, finesse, génie, frime, incompétence, faux-semblants, bêtise, mégalo, lourdeur, mythomanie, toutes ces attitudes cohabitent (malheureusement...) de la même manière dans le rock que dans le surf. Il n’y à qu’à l’écouter, il n’y a qu’à le lire (je vous recommande sa newsletter, c’est lui-même qui l’écrit, elle est tordante et intelligente comme j’en lis peu) pour se rendre compte que Chuck est brillant, sérieux, inspiré, authentique et fun, très très fun. En un seul mot, mais Jimmy tu l’as lâché ce mot, et à juste titre, Chuck a la classe. Et il en fait bon usage, au micro, au manche comme derrière une console. Ou sur une planche, ça j’en mettrais ma main au feu !
Un grand merci Jimmy pour ce post enthousiaste pour un disque qui ne l’est pas moins, recommandé à tous, sans modération, limite d’âge, sexe ou religion.
Keep Surfing.

Jimmy Jimi a dit…

J'ai mis deux ou trois morceaux avant de rentrer dedans mais, très vite, ça s'est transformé en bonheur absolu!

Everett W. Gilles a dit…

Je suis d'accord !
Même les cordes, tellement décalées, trouvent leur place ici. Avec son recul habituel il se moquait de lui-même à ce propos, sur le ton de ''l'album de la maturité''. Pourvu qu'il ne mûrisse jamais oui ...

pascal arcade a dit…

salut jimmee ! joy johnny versaire (en retard) ... j'arrivais plus à écrire sur le club, il fallait facebook (et moi je veux pas), donc espérons que d'ici tu reçoive la transmission ... en tout cas j'ai quand même pris un paquet de disques ... alors apparemment tu t'es fait interdire, vous m'en voyez navré mes canards ... prompt rétablissement ... keep on rocking

DevantF a dit…

Je connaissais un peu. Mais merci, et encore merci.
Le hasard c'est que mon humeur du matin colle parfaitement.
Hier soir j'ai regardé Mona et moi, en vedette roue libre, notre Johnny Thunder.
Quel rapport? En écoutant dès les premiers titres j'ai soudain ressenti cette même nonchalance.
ne serait ce que la voix, qui m'a de suite touché, un ton nasillard?
Et tous les titres sont de petites perles. Bien arrangé, sacrément bien.
Le tout peut-être plus varié que le dernier Tom Petty.
Je me régale

DevantF a dit…

... Me demandait pas pourquoi, quelque chose m'agaçait à ne pas reconnaître en quoi cette voix m'était familière... Dès "Wish Me Luck" ... Mott The Hoople, bizarre comme sensation.
Pas trop pour le style musical, quoique un "Guilty As A Saint"...

Jimmy Jimi a dit…

Hello Pascal,
J'ai été obligé de retirer l'autorisation des commentaires anonymes sur Le Club car j'étais infecté de spams, pour autant, tu n'avais pas besoin de Facebook, un simple compte Google aurait suffit... Heureux de pouvoir te relire enfin.

Hi Devant,
Et tu n'étais pas fan de Green On Red?

DevantF a dit…

Tu fais appel à une mémoire défaillante: j'ai quelques albums d'eux mais je ne sais pas te dire pourquoi.
Je charge davantage que ce que j'écoute, sans culpabilité d'ailleurs.
Mais forcément je passe à côté d'artistes, surtout qu'il me faut parfois l'humeur adéquate...

DevantF a dit…

quand je parlais de mémoire, c'est par "Chris Cacavas" que j'ai rencontré les "Green..."

Everett W. Gilles a dit…

Yo again !
Hey Dev, toutes tes remarques me semblent bien vues, un fan de rock s'imprègne de ses influences, Chuckie en revendique plein. Plus varié que Petty c'est sûr. Je rajouterais deux trucs, les lyrics d’une finesse et d’un humour rares et le deuxième (premier?) guitariste un certain James DePrato qui prend la plupart des leads et donne un cachet certain à l’affaire depuis quelques disques.

Ernesto Violin a dit…

Très bon album, même si pour l'instant je le trouve un cran en dessous du génial Temple Beautiful de 2012, un des meilleurs disques de ces dernières années.

J'ai eu la chance de voir le Prophet la semaine dernière à San Francisco. Un concert magique au Golden Gate Park, dans sa ville de coeur. Une grande partie de Temple a été jouée avec renfort de cordes — discrètes et bien placées, mais qui sera surpris ? Si on ajoute une reprise de Shake Some Action ("the Mona Lisa of Power Pop" selon les paroles du Prophet) et Roy Loney qui le rejoint sur scène pour la chanson titre de Temple Beautiful... Bref, Night Surfer tourne en boucle depuis et c'est un plaisir de retrouver cette voix, ces textes, le bonhomme est sacrément attachant.

Merci à Jimmy et à Everett pour ces informations sur Chuck, qui évolue pour le meilleur et devient presque parfait aujourd'hui (même si j'aimerais entendre plus souvent ses solos fracassants à la Telecaster, qu'il semble hélas avoir abandonnés.)

Ernesto