mardi 17 février 2015

La Ballade de Catherine et Antoine...


Les mots ont la frousse... Même la musique se tait... On se perdrait dans les points de suspension... Je déteste la trop fameuse "minute de silence". Comment pourrait-on l'offrir à des mélomanes ? Toute la nuit, j'ai entendu le même éclat de rire... Il est étrange, ce monde virtuel. Finalement, nous sommes parvenus à échanger davantage que des disques et des points de vues esthétiques... Toute la nuit, j'ai entendu le rire de Catherine - comme s'il éclatait à travers les ténèbres. Toute la nuit, je l'ai vu marcher sur la plage, avec Antoine qui faisait le pitre pour la faire rire encore. A trois heures, je me suis enfermé dans la salle de bain pour pleurer tout doucement. A quatre heures et demie, j'ai glissé What a moonlight can do ? sur la platine... Dans ses posts comme dans ses commentaires, Antoine évoque souvent sa douce compagne, c'est là que je l'ai connue - ce n'est pas plus con que si ça c'était passé ailleurs. Il faut raconter sa vie et celle des autres, c'est important. Personnellement, je survis sans amour depuis si longtemps, que le bonheur des autres m'enchantent ! Tout cela peut sembler impudique, même planqué derrière un écran, mais l'amitié snobe tout obscénité. Les mots se cachent, il faut aller les chercher entre les branches, même si ça griffe, ça déchire. Il faut que le silence ferme sa gueule ! Je veux l’ensevelir sous les mots et cet éclat de rire qui revient. Le ciel est tellement triste qu'il n'arrive pas à pleuvoir. Je monte le son. J'attends le couché de la lune. J'attends n'importe quoi. Catherine et Antoine marche toujours sur la plage, je les distingue encore - je les distingue encore. Leur rire monte en écho tout en haut des falaises.           
Jimmy JIMI       

7 commentaires:

DevantF a dit…

Jimmy.
Tu participes à ces moments que mon fils - mois expansif - qualifie de surréaliste.
Nous pleurons parfois, mais les marques d'affection, toutes les marques. Les épistolaires, les virtuelles, familles, amis et même les conventionnelles nous font du bien. De quoi ensuite vivre.
Catherine ne pensait pas partir, ce fut soudain. Mais en évoquant son départ avant moi elle m'avait fait promettre de vivre ma vie, de chercher l'amour et de ne pas l'oublier.
"De toute façon, je te connais, tu t'en remettras..." Elle était chiante avec ça.
Merci

nestor b a dit…

Moi aussi "j'ai glissé What a moonlight can do ? sur la platine...", le temps de relire ce billet et le commentaire qui précède. Et Billie Holiday m'accompagne pour dire quoi ? Je ne vous connais pas et je vous connais. Je suis un être humain, enfin je crois ...

Chris a dit…

Encore une fois je ne sais quoi dire alors les mots de Jimmy sont les bienvenus...et Mr Devant, mes pensées vont souvent vers vous ces derniers jours...

Everett W. Gilles a dit…

Ces mots sont très beaux Jimmy.
Mais qu'est-ce qu'ils font mal à lire.
Ce matin j'écoutais ''Sukierae''de Tweedy, par hasard, sans raison spéciale, c'est en vous lisant que je me rappelle d'où vient ce disque.
Je ne sais pas si on s'en remet Dev mais je te lis et j'ai toujours confiance en ta force et ton courage.

Arewenotmen? a dit…

Je subis en ce moment la perte d'une amie dont la meilleure illustration de son être serait la musique de Mozart : rayonnante, aimante et lumineuse, à la fois profonde et légère, sensible et pudique.... elle avait 80 ans. Et alors ? C'est toujours une profonde injustice que la perte d'êtres qui nous sont si chers. Il ne nous reste qu'à faire vivre en nous ce qu'ils nous ont transmis. Hommage donc à cette Catherine que je n'ai pas connue (encore une fois Jimmy tu as été magnifique) et amitiés à Devant.

Jeepeedee a dit…

Je n'ai rien à dire. Je constate, simplement, que notre amitié blogosphérique est bien réelle, et c'est très bien comme ça. Pourrais-je rajouter qu'Antoine peut compter sur moi ? Je pense qu'il peut m'appeler demain et qu'il le sait. Nous ne sommes pas sur un réseau social au sens galvaudé du terme. Comme le dit Jimmy, peu ou prou, qu'importe que cela se passe devant un écran. Je n'ai pas eu/voulu avoir les mots pour en faire un post, j'ai simplement laissé un commentaire, Jimmy a réagi différemment mais au final nous sommes présents. Nous sommes forts. Il faut qu'on s'aime à tord et à travers pour/plus ou moins/ paraphraser Jules Beaucarne. C'est exactement ce qu'on fait, même si Hadopi ne retiendra qu'une ventilation de fichiers illégaux. Les disques, on a même plus besoin de les écouter, notre poésie suffit (voyez certains d'entre nous qui se contentent de décrire sans filer le lien magique - ou pas). C'est ce lien qui nous tient, il est très fort, il est bien réel, il perdurera.

DevantF a dit…

Merci pour le soutien moral qui compte. J'ai dans l'immeuble, déjà, quelques amis, ce qui rassurent ma maman... Je vous embrasse tous