jeudi 31 décembre 2015

THE ROCKIN' VICKERS ~ The Complete: It's Alright! [C. 2000]


Allez, on va terminer l'année avec l'ami Lemmy, parce qu'il le valait bien. Comme beaucoup de gamins de l'époque, il vit la lumière en découvrant les Beatles et cela s'entend dans les guitares pleines de couleurs et de soleils (le chant, comme nous l'avons vu hier, sera pour plus tard). Cette intégrale est tout à fait charmante, les garçons ne manquaient pas de talent, mais peut-être d'un brin supplémentaire d'originalité à une époque où dix petits génies tombaient chaque fois qu'on shootait dans un arbre de Hyde Park (ce qui n'était peut-être pas une si bonne idée, quand on connaît la fragilité des merveilleuses bottines fabriquées avec amour par l'illustre maison Anello & Davide !). Il faut l'avoir pour Lemmy comme pour les quelques chouettes titres qui sortent du lot ou les reprises sympatoches. Joyeuses bringues à tous.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)   

  
01 - I Go Ape
02 - Someone Like You
03 - Zing! Went The Strings Of My Heart
04 - Stella
05 - It's Alright
06 - Stay By Me
07 - Dandy
08 - I Don't Need Your Kind
09 - Baby Never Say Goodbye
10 - I Just Stand There
11 - Say Mama
12 - Shake, Rattle & Roll
13 - What's The Matter Jane
14 - Little Rosy
MP3 (320 kbps) + artwork


mercredi 30 décembre 2015

SAM GOPAL ~ Escalator [1969]


Si certains fans de Motörhead poussent parfois le vice (et ils ont bien raison) jusqu'à écouter Hawkwind, The Head Cat ou même les Rockin' Vickers, ils oublient trop souvent les psychédélices enregistrées sous le nom de Sam Gopal. Car, oui, le gars aux belles bacchantes sur la pochette, c'est bien notre homme Lemmy ! Ce n'est pourtant pas partout qu'il est possible de l'écouter jouer de la guitare ou chanter d'une voix presque claire des choses comme It's only love ou le Season of the witch de Donovan ! Mais ne vous y trompez pas, cet album n'est pas réservé aux malades compulsifs, cet Escalator pourra aider chacun à grimper vers les étoiles. Outre la guitare quasi hendrixienne de celui qui signe encore Ian Willis, le groupe a la passionnante singularité de se priver volontairement de batteur pour laisser Sam Gopal s'occuper du rythme à grands renforts de percussions diverses et variées. Même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre, ce disque est beaucoup mieux qu'un bibelot obscur et mérite donc toute votre attention.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)   


01 - Cold Embrace
02 - The Dark Lord
03 - The Sky Is Burning
04 - You're Alone Now
05 - Grass
06 - It's Only Love
07 - Escalator
08 - Angry Faces
09 - Midsummer Night's Dream
10 - Season Of The Witch
11 - Yesterlove
MP3 (320 kbps) + artwork


mardi 29 décembre 2015

Adieu Lemmy, je t'aimais bien...


Je déteste les nécrologies presque autant que le heavy metal. Oui, mais voilà, Lemmy, c'était une autre affaire. Cet homme fut le grand prince décadent du rock'n'roll, un type qui pouvait tout se permettre sans jamais sombrer dans le ridicule... Deux Motörhead qui succombent la même année: le diable a décidé de s'amuser, va y avoir du raffut en enfer ! Trinquons, mes frères, à leur mémoire... 
Jimmy JIMI


lundi 28 décembre 2015

VARIOUS ARTISTS ~ Le Rock D'Ailleurs Volume 3 : Argentina [HMC. 2015] Par Zocalo


S'il n'y avait ce fichu Brésil, même pas foutu de parler espagnol, l'Argentine serait le plus grand pays d'Amérique latine. Par sa superficie d'abord, mais aussi par la haute opinion que les argentins ont d'eux mêmes. En quelque sorte, l'Argentine, c'est un peu la Suisse de l'Amérique latine. En plus grand. Soixante-dix fois plus grand même. Par exemple, savez-vous comment les argentins désignent le rock produit chez eux ? Ils le nomment "rock nacional". Jamais, ils n'auraient laissé cet adjectif à un autre pays du continent. Le rock d'ailleurs se dénomme donc "rock chileno", rock uruguayo" ou "rock mexicano", mais le "rock nacional", c'est celui qui est fait en Argentine. Pourtant, l'histoire du rock en Argentine n'est pas un long Rio Negro tranquille. Les nombreuses dictatures qui jalonnent l'histoire du pays auront été autant de passages à vide pour cette musique. Si la dictature du Général Ongania a eu peu d'influence sur le "rocanrol", alors à l'état de balbutiement, celle du Général Videla en revanche, aura des conséquences dramatiques. Menacés de mort, les intellectuels et les musiciens s'exilent aux Etats-Unis et en Espagne. Est-ce pour cela qu'aucun musicien de rock argentin n'accèdera à une notoriété internationale ? Peut-être. Si Carlos Gardel, Mercedes Sosa et Atahualpa Yupanqui sont célèbres dans le monde entier, si le jazz a son Gato Barbieri, je vous mets au défi de faire citer spontanément un seul groupe de rock argentin par vos amis. Les mieux informés ou les plus curieux citeront peut-être Arco Iris ou Attaque 77, et on leur rappelera gentiment que Gotan Project est un groupe français. Remarquez que l'inverse est vrai aussi. Quand je demande à un latino-américain s'il connaît un groupe de rock français, on me répond Ange et Rita Mitsouko. Téléphone, Noir Désir et Trust sont totalement inconnus ! En Argentine, en revanche, les musiciens qui figurent sur ce florilège sont les plus célèbres de la scène rock nationale. Comme d'habitude, le premier et le dernier morceaux n'ont aucun rapport avec la pampa. Quoique...
ZOCALO (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Intro
02 - Andres Ciro - Banda de Garage
03 - Attaque 77 - Memoria
04 - Los Fabulosos Cadillacs - El Matador
05 - Los Gatos - La Chica Del Paraguas
06 - Arco Iris - Es Nuestra Libertad
07 - Sui Generis - El Tuerto Y Los Ciegos
08 - Crucis - Todo Tiempo Posible
09 - Gustavo Cerati - Pulsar
10 - Virus - Luna De Miel En La Mano
11 - Litto Nebbia Y Los Musicos Del Centro - Tierra Viento y Fuego
12 - Bersuit Vergarabat - Inundacion
13 - Fito Páez - Cadaver Exquisito
14 - Los Abuelos de la Nada - Cosas Mías
15 - Nito Mestre - Tema de Goro
16 - Serú Girán - No Llores Por Mí, Argentina
17 - Soda Stereo - Cuando Pase El Temblor
18 - Patricio Rey y Sus Redonditos de Ricota - Mariposa Pontiac - Rock Del Pais
19 - Érica García - Quiero Llenarme de Ti
20 - David Lebón - Oye, Mira, Ve
21 - Charly García - Fanky
22 - Los Caballeros De La Quema - Patri
23 - Outro
MP3 (Various bitrate) + cover
Le rock d'ailleurs avec BM203


mardi 15 décembre 2015

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 101


101. THE RAIN SONG [LEZ ZEPPELIN]


   Il était hors de question que quiconque, dans le groupe comme dans le public, se remette de ses émotions. Je n'ai jamais compris cette expression, il me semble que personne ne désire se remettre de ses émotions et, qu'au contraire, tout le monde aimerait s'en repaître indéfiniment. Pour autant, je crois qu'un concert mérite un passage plus calme, ne serait-ce que pour créer un contraste avant de repartir vers de hautes volées.
   Notre souhait était d'offrir une balade crève cœur, un peu à la manière des Faces, si vous voyez ce que je veux dire (et j'espère bien que vous voyez car c'est l'un des groupes les plus touchants de tous les temps).
   Guillaume quitta ses fûts pour me rejoindre aux bongos (étrangement, je ne ressentis aucune amertume au moment de regagner ma place dans le fond de la scène ; je n'avais livré qu'un round sur deux, mais je me sentais déjà comme libéré d'un énorme poids), tandis que Christophe débranchait l'électricité et passait à la guitare acoustique, une vieille douze cordes de marque inconnue, sur laquelle il imitait Ron Wood avec autant de grâce que possible (j'espère également qu'il n'est nul besoin de vous rappeler à quel point Ronnie fut un guitariste merveilleux avant que son immense talent ne soit largement sous exploité chez les Stones). En ce qui concerne le texte, j'avais choisi de renverser l'expression : « pas né de la dernière pluie », et Richard débutait donc par ce vers : « Je suis né de la dernière pluie, de l'ultime chagrin » (qui m'était venu après un cauchemar épouvantable, dans lequel je me noyais sous la pluie tandis qu'Olympia riait à gorge déployéelorsqu'on écrit des chansons, toutes les expériences sont bonnes à prendre). J'avais mis un temps fou à lui expliquer le ton à adopter, entre mélancolie et dérision, mais, désormais, il le tenait à la perfection (pour un peu, on aurait cru qu'il comprenait ce qu'il chantait ! (Oups, désolé, ça m'a échappé !)).

   Quand on joue dans un groupe qui compte de nombreux musiciens, il faut s'arranger (ou prier !) pour qu'ils soient suffisamment intelligents pour s'effacer de temps en temps, sinon, l'affaire peut rapidement tourner à la cacophonie. Sur ce titre, Polina et Alphonse n'intervenaient qu'à la fin – mais de quelle manière ! Nous avions mis au point un faux final qui grimpait haut dans les aigus avant de s'éteindre brutalement et, juste avant que le public ne se manifeste, nos deux compères s'élançaient dans un duo bouleversant, sorte de rencontre improbable, mais sublime, entre Pablo Casals et Fats Navarro ! Et quand les spectateurs se préparaient de nouveau à applaudir, nous reprenions le refrain par surprise et avec un texte changé, scandé en boucle : « Et si j'oublie de penser à la mort, alors je deviendrais immortel ! »


   Du fond de la salle, un type hurla : « rock'n'roll ! », il en faut toujours un – même si je n'ai jamais bien saisi s'il réclame davantage d'électricité ou s'il s'agit d'un simple cri du cœur ! Il était temps de ranger les bongos et la douze cordes pour lui montrer ce qu'il allait entendre ! La stratégique est le même que celle d'un D.J. : après le moment d'accalmie, il faut monter le volume un peu plus fort qu'il ne l'était auparavant, reprendre la main de fer et ne pas lésiner sur la puissance de la claque !


lundi 14 décembre 2015

AU BONHEUR DES DAMES ~ Twist [1973]


"On entend dans le poste
des musiques infâmes.
Nous, on est la riposte,
Au Bonheur Des Dames !"

En France, on a toujours aimé la déconnade, et on se fait un devoir de la mettre en musique. Dans le meilleur des cas, ça donne Boris Vian et ses amis, mais, dans le pire, on se retrouve avec l'ignoble Patrick Sébastien (l'homme qui a fait de la vulgarité un "art de vivre" (sic !)). Ici, bien entendu, on est plus proche du premier, la parodie en moins, nos amis ayant toujours été de véritables fans de rock (même si, heu, ils débutèrent dans le prog !). Il faut se souvenir qu'au début des années soixante-dix, un fort revival rock'n'roll souffla jusque chez nous, et ce juste avant l'arrivée du glam. Au Bonheur Des Dames y fait référence : "Ziggy et Roxy, ça vaut pas Jerry Lee, et ce bon vieil Alice n'est rien auprès d'Elvis !" La plupart des titres sont des adaptations (parfois même une adaptation d'une adaptation dans le cas du Oh! les filles emprunté aux Pingouins de leur manager, Thierry Vincent), mais l'ensemble n'en souffre aucunement. Je ne suis pas certain que ce joyeux délire arracherait un sourire à nos marmots mais, pour ma part, des décennies plus tard, alors que je ne suis pas très porté sur la galéjade musicale, ce premier album me donne toujours la banane.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)           


01 - Mâche De La Gomme
02 - Rock'n'roll
03 - Ego-Dames
04 - Yakety-Yak
05 - Twist A St-Tropez
06 - L'Île Du Bonheur
07 - Détonateur Rock
08 - Des Mégalos Pour Mes Galas
09 - Ramsès
10 - Oh ! Les Filles
11 - L'Amur Tujurs [Bonus]
MP3 (320 kbps) + artwork


jeudi 10 décembre 2015

THE BEATLES ~ Past Masters [2CD] [D.R.] [C. 1988]


Vous jugerez de mon étonnement. Jusqu'alors, j'avais vécu dans un monde où tous les fans de Monsieur Rock et de Mademoiselle Pop (quelque soit leur chapelle préférée) respectaient les Beatles. Il aura fallut que je pénètre dans la blogosphère pour rencontrer des êtres, pour le moins étranges, qui voulaient faire croire qu'ils ne les aimaient point voire qu'ils les détestaient - cette bonne blague ! Je m'y connais un peu en matière de snobisme, c'est vrai que ce n'est pas forcément plaisant de partager une passion avec des millions et des millions d'individus, mais tout de même... Pendant huit ans et trois mois, j'ai été sourd (ou quasi) ; je ne connaissais que les cinq albums possédés par mes parents, la pile de quarante-cinq tours de ma sœur aînée et les ritournelles du Hit-Parade. Un beau jeudi après-midi de décembre, un grand de cinquième m'invita dans sa chambrette, et le monde bascula pour toujours. C'était il y a plus de quarante années et je ne me suis jamais remis de cette fabuleuse découverte. Les Beatles, c'est comme la plus jolie fille du monde qui vous roulerait un patin d'anthologie avant même que vous ne vous soyez donné la peine de lui demander son prénom! C'est beau, c'est bon, c'est simple, ça touche immédiatement au cœur et ça guérit de (presque) tous les maux. Vous avez le droit de préférer les Beach Boys, les Who, le Velvet Underground, Pearls Before Swine, Nirvana ou qui vous voudrez, mais si vous êtes fans de Monsieur Rock ou de Mademoiselle Pop, nier leur génie tient de l'idiotie ou de la mauvaise fois caractérisée - et c'est mal ! J'ai rêvé de cette compilation Past Masters (ici dans sa remasterisation la plus récente) pendant de trop longues années. Le premier volume contient des chansons publiées entre 62 et 65 qui ne figuraient pas sur les albums officiels, ainsi que la version originale de Love me do avec Ringo à la batterie. Sur le second volume, on retrouve le même procédé pour la période allant de 65 à 70. Si certains titres figurent sur les albums, ils sont ici présents dans des versions différentes. Tout ceci est évidemment indispensable, nous sommes très loin des fonds de tiroirs (même si certains fonds de tiroirs des Beatles foutraient la honte à bien des prétendus chefs-d'oeuvre d'autres groupes !).
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)    


CD1 :
01 - Love Me Do [Single Version]
02 - From Me To You
03 - Thank You Girl
04 - She Loves You
05 - I'll Get You
06 - I Want To Hold Your Hand
07 - This Boy
08 - Komm, Gib Mir Deine Hand
09 - Sie Liebt Dich
10 - Long Tall Sally
11 - I Call Your Name
12 - Slow Down
13 - Matchbox
14 - I Feel Fine
15 - She's A Woman
16 - Bad Boy
17 - Yes It Is
18 - I'm Down
CD2 :
01 - Day Tripper
02 - We Can Work It Out
03 - Paperback Writer
04 - Rain
05 - Lady Madonna
06 - The Inner Light
07 - Hey Jude
08 - Revolution
09 - Get Back [With Billy Preston]
10 - Don't Let Me Down [With Billy Preston]
11 - The Ballad Of John And Yoko
12 - Old Brown Shoe
13 - Across The Universe
14 - Let It Be
15 - You Know My Name (Look Up The Number)
MP3 (320 kbps) + artwork



         

mercredi 9 décembre 2015

CHRIS KNOX ~ Seizure [1989]


"I wish that I could be the woman inside of me."
Je pourrais vous en faire des caisses sur le bonhomme, son passé, son présent, ses activités multiples et variées, sa légende etc. mais y a Wiki et Gogol pour ça (en plus, j’aime pas ça raconter des histoires), et je connais votre curiosité, vous êtes déjà partis jeter un œil. Hé ho, revenez, j’ai pas fini ! D’abord, un précepte de base: les Néo-zélandais sont aussi fins et originaux que les Australos sont bourrins et prévisibles. A part Till et Audrey tout le monde le sait (et Devant, mais lui c’est pas pareil, c’est avec la géographie qu’il a un problème.) Evidemment à chaque règle ses exceptions mais là, à part Chris Bailey, je vois pas. Ça va, ça va, je déconne… on peut plus déconner ? Faut que je vous l’avoue, ça fait plus de vingt ans que je n’avais pas réécouté ce disque, des fois chuis con, où avais-je la tête ? Sûr que vous me le reprocherez aussi après avoir tendu une oreille, le reste aura suivi, à ces escapades sonores naïves, débraillées, synthétisées, lettrées, amusantes, profondes, surprenantes, punkoïdes, mélodiques, minimalistes, monomaniaques, antipodistes, autonomes (ouais, il fait tout tout seul), entêtantes, engagées, décalées, datées, antidatées, démodées, indémodables, incroyables, imparables, idiosyncratiques (ça faisait longtemps…) et-en-plus-figure-toi-que-le-disque-débute-par-une-reprise-de-Marshall-Crenshaw ! Voilà, c’est tout, fin de post.  Play loud, bordel, et faites-pas comme moi, Play it again !
Everett W. GILLES (Merci d'avance pour vos commentaires !)  



01 - The Face Of Fashion
02 - The Woman Inside Of Me
03 - Statement Of Intent
04 - Filling Me
05 - Not Given Lightly
06 - Break
07 - Uncle Tom's Cabin
08 - Wanna
09 - And I Will Cry
10 - Rapist
11 - Grand Mal
12 - Voyeur
13 - Honesty's Not Enough
14 - My Dumb Luck
15 - Ache
MP3 (250 kbps) + artwork


lundi 7 décembre 2015

THE CHURCH ~ El Momento Descuidado [2002] & El Momento Siguiente [2007]


Les Oubliés du Dictionnaire du rock - Partie 4 

Cela fait plus d’un an que je veux vous parler de ce groupe, sauf que jamais je ne trouve les mots à la hauteur de ce qu’il mérite.  Pourtant, The Church est de loin le groupe que j’ai le plus écouté ces dix dernières années. Et si j’ai créé cette série des « oubliés », c’était uniquement pour eux. Oublié ? Oui, même quand on parle de groupes australiens, leur nom n’y figure jamais (tout comme celui d’Ed Kuepper). Oublié, même quand ils sortent, cette année, un disque (pas leur meilleur, il est vrai). Sans doute parce que beaucoup les assimilent à un simple one hit wonder avec leur merveilleux songe éveillé que fut Under the milky way. Sans doute également parce qu’ils n’ont pas connu leur Martin Hannett ou leur Nigel Godrich pour transcender leur travail… Et certainement aussi parce qu’ils n’ont jamais vraiment réussi le chef- d’œuvre dont on les sentait capables… Mais, surtout, parce que leur musique n’est pas de celle pour laquelle on a envie de se battre… Oui, il y a des groupes qui passent un peu à côté de leur histoire. Et les Church en font partie. Pour tout vous dire, j’ai longtemps partagé cette vision du groupe. Puis, j’ai découvert il y a dix ans qu’ils étaient encore très actifs, y compris à titre solo, là où tous les groupes de leur époque ont déposé le bilan ou produisent un maigre effort tous les cinq ans. En creusant davantage leur œuvre, j’ai alors découvert une vraie ferveur dans le pouvoir de la musique et, surtout, à défaut d’albums parfaits, de magnifiques chansons qui construisent, pierre par pierre, une véritable œuvre qui mérite une toute autre place que celle accordée au groupe. Les Church, c’est d’abord la voix de Steve Kilbey, bassiste et principal compositeur, une voix douce et grave, aux accents tristement souriants (ma définition à moi de la voix du séducteur). Puis une paire de guitaristes merveilleux qui se mettent au service de la créativité et de la musicalité plutôt que de la virtuosité. Et enfin, un vrai talent pour délivrer, sans en avoir l’air, grâce à des mélodies lumineuses et séduisantes, des chansons à l’équilibre souvent complexe. Voici donc deux albums qui constituent une sorte d’introduction idéale à leur monde, où le groupe revisite son répertoire de manière acoustique, avec quelques inédits de haute volée, et où le plaisir de jouer ensemble en devient palpable à chaque instant. Voyez les Church comme d’authentiques princes d’un registre doux amer, aux oscillantes lumières teintées des plus profonds bleu saphir et vert émeraude. Alors, croyants ou non croyants, venez avec moi dans cette Eglise, dans laquelle j’entre quand je ne sais plus quoi écouter et où j’aime délicieusement me lover pour écouter leur ode parfaite et nonchalante à l’imperfection de ce monde, toute blottie dans ce chamarré cocon fait pour rêver.
Audrey SONGEVAL (Merci d'avance pour vos commentaires !)




El Momento Descuidado : 
01 - The Unguarded Moment
02 - 0408
03 - Almost With You
04 - November
05 - Metropolis
06 - Chromium
07 - Sealine
08 - A New Season
09 - All I Know
10 - Till The Cows Come Home
11 - Tristesse
12 - Under The Milky Way
13 - Invisible
14 - Between Mirages
El Momento Siguiente :
01 - Wide Open Road
02 - It's No Reason
03 - Reptile
04 - Tantalized
05 - Electric Lash
06 - After Everything
07 - Song In The
08 - Two Places At Once
09 - Appalatia
10 - Bordello
11 - Pure Chance
12 - Grind
13 - North, South, East And West
14 - Comeuppance
MP3 (320 kbps) + artwork


vendredi 4 décembre 2015

ARTISTES DIVERS ~ Hip Hop D'Ici par Nestor. B [HMC. 2015]


Il y a les mods et les rockers. Il y a les hippies et les punks. Mais il y a aussi les bouchers-charcutiers et les végétariens ! Du coup, si on va par là, on ne va pas par ici ? Pas si simple. Il y a le rap bling-bling qui tourne en boucle sur Sky12 ou NrjRock avec ses clips six cylindres chromés, jantes alu et seins siliconés sur fond de pseudo r'n'b souporifique. Et puis, il y a le hip-hop qui tente comme il peut d'éveiller quelques consciences, avec ses textes drôles ou militants, pleins de colère ou de tendresse, d'utopie, de fatalisme, de poésie, de dérision ou de bon sens. Groovy, technoïde, rock'n'roll ou bluesy enveutu-envoilà ! Bien sûr on peut le juger facile et démago, ou bien on peut être touché. Dites moi tout !
NESTOR B. (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Supreme NTM - L'Argent Pourrit Les Gens [1991]
02 - IAM - Petit Frère [1997]
03 - Rapaces - Nos droits [1999]
04 - Asian Dub Foundation [Feat. Clotaire K] - Sawt L'Hekma [2000]
05 - La Cinquième Kolonne - Réalité En Perfusion [2001]
06 - La Phaze - Nervous Healthy Disco Mix (Mon oncle) [2003]
07 - Svinkels - Le Svink C'Est Chic [2003]
08 - La Rumeur - Paris Nous Nourrit [2004]
09 - Meï Teï Shô - Never Money Today [2004]
10 - Psykick Lyrikah - Trois Lettres Rouge Sang [2004]
11 - X Makeena - Grappes Egarées [2004]
12 - Cellule X - Trepalium [2005]
13 - Dj Pone + Svinkels - Réveille Le Punk (Full Metal Remix) [2005]
14 - Kyma - Le Chant Du Barillet [2005]
15 - Chinese Man - Le Pudding (Léo Le Bug) [2008]
16 - Loo Et Placido  - Trust vs NTM - Antisocial Mais Qu'Est-Ce [2009]
17 - Zone Libre + Hamé + Casey - Purger Ma Peine [2009]
18 - MC Pounz (L'Alerte Rouge) - Chiennes D'Errances [2012]
19 - MicroGlyceRime - Art Gore, Art Trash [2012]
20 - StickySnake - Que Tout Crame [2012]
21 - La Canaille - Quelque chose Se Prépare (feat. DJ Pone) [2014]
22 - Scarecrow - Left Behind [2015]
MP3 (320 kbps) + front cover
Hip hop d'ici avec BM198



jeudi 3 décembre 2015

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 100


100. WILD HORSES [THE ROLLING STONES]

   Voilà, nous étions déjà rendus à la moitié du concert. Comme le temps où nous patientions dans l'escalier semblait loin !

   Isidore rangea les pédales d'effet et fit disparaître ma cymbale en quelques secondes. Que croyez vous qu'il circule dans un cerveau au moment où le rêve de toute une vie est sur le point de s'accomplir ? Rien, c'est le néant complet – à l'exception d'un léger état de panique, l'envie d'aller se carapater sous les jupes de sa mère !

   Jusque là, le public s'était montré plus généreux que dans nos songes les plus exubérants, et ce ne pouvait être uniquement pour les beaux yeux (et le reste) d'Olympia : tout super pouvoir a ses limites ! Les répétitions ne suffisent pas, un groupe se découvre sur scène, et nous étions en train de comprendre que nous pouvions exalter une foule ! Oui, mais comment allait-elle réagir quand Richard (alias Bowie junior) viendrait à me céder sa place ? Je n'eus pas le temps de me le demander.

   « Maintenant, je vais confier le micro à mon ami Jimmy qui est non seulement un magnifique percussionniste mais également l'auteur de toutes nos chansons. »

   Je ne me souviens plus s'il y eut des applaudissements ou une simple rumeur. Richard fit glisser le micro dans ma main moite, comme un bâton de relais ou de dynamite... Guillaume caressa, aussitôt, ses toms d'élégants coups de balais, je n'avais plus le temps de fuir.
   Quand on ne peut pas chanter, il existe encore une belle palette qui va du murmure jusqu'au hurlement (dans mon esprit, ce n'était pas suffisant (ou satisfaisant) sur tout l'espace d'un concert mais, à faibles doses, cela pouvait avoir son charme). Quand la voix se refuse au chant, il faut plonger chaque mot dans une baignoire de passion et les ressortir juste avant qu'ils ne se noient. Il faut donner à chaque phrase la force d'un testament et la beauté d'une ultime déclaration d'amour. Les menus choses tels que le plaisir ou les souvenirs se fabriquent ensuite, bien plus tard, une fois revenu sur terre. Je n'étais pas sur scène, je me tenais tout là-haut, l'occiput frôlant les étoiles terminales, avec un goût de nuage dans la bouche, la langue brûlée par un délire fiévreux. Que cachait cette folie ? J'ai entendu parler d'exhibitionnisme poussé à l'extrême, de chevaux sauvages ruant et galopant dans les amplis, de relents d'extrait de légendes, de poussière d'acide dégoulinant des spots... Le public était un flot de déesses à séduire, une Olympia démultipliée au milieu des vapeurs troubles, avec d'énormes tentacules à applaudissements. Je sentais tous ces yeux qui me déshabillaient l'âme, qui poussaient leurs pupilles pour m'arracher un strip-tease émotionnel. Toute ma vie défila sans dire son nom pendant cette petite mort pleine d'éclats de miroirs peinturlurés d'électricité. A chaque coup d'archet, Polina me fouettait jusqu'au sang ; à chaque coup de médiator, les jumeaux me piquaient au cœur. Alors, je retournais chercher d'autres mots au fond de mon brouillard sourd, ivre de mon propre vin.


   Et puis des mots, des mots, encore des mots jusqu'à l'arrêt aux larmes et l'évanouissement : « Je vais monter sur mes grands chevaux pour gagner mes châteaux espagnols. »