81.
MR.
TAMBOURINE MAN [BOB
DYLAN]
Ils
ne quittèrent leur
délire que pour s'enfoncer laborieusement
dans
un autre. Polina fut fortement
poussée
par
la
bande
de trouillards afin
de m'exposer
le plan sournois.
«
Il
est
hors
de
question
de
continuer
le
groupe
sans toi.
Si
tu refuses,
tant
pis,
on se lancera dans
un
fanzine
ou je sais pas
quoi...
On va pas
reparler
de ta
voix... par
contre, on
trouve
tous
que
t'assures un
max
au
tambourin
et aux maracas...
– Vous
voulez que j'abandonne le micro pour devenir Mr. Tambourine Man ?
Vous
m'excuserez, mais je
suis pas certain de
trouver ça hyper
motivant...
– C'est
pas tout,
on adore aussi tes textes, tu
le sais...
Notre idée, c'est de trouver un bon chanteur qui écrirait pas ses
paroles...
On
voudrait aussi
t'offrir
un
moment
particulier à
la moitié et à la fin des concerts. Tu pourrais te servir de tes
longs poèmes en prose, t'aurais qu'à les lires, les hurler, les
murmurer...
– Tout
sauf les chanter, merci, je crois que j'ai bien
pigé...»
Entre
nous, les yeux dans les mots, j'étais
moins que peu motivé : je
fus pris d'une grosse
envie
de
fuir pour retourner pleurer dans le décolleté d'Olympia ! Qui
voudrait être
le
gentil
petit camarade tambourinant
au fond de la scène (entre
les fesses du batteur et la sortie de secours),
pendant qu'un inconnu s'éclaterait
sur le devant en chantant ses textes (non,
pas les siens, les miens !)
? Qui
souhaiterait risquer le ridicule en jouant
les Antonin
Artaud
de
pacotille
hurlant de la prose abstraite en plein concert ?
J'eus
un mal fou à retenir mes larmes. Je
voulais qu'ils
foutent le camp de ma chambre en
emportant bien loin leur projet à la khôn ! Quand un rêve se
brise, je crois qu'il n'est pas nécessaire de s'entailler avec les
bris de verre. Mes heures de gloire, je les imaginais désormais
enroulé dans les draps d'Olympia. J'eus
envie
de hurler son nom à la lune, mais elle n'avait pas encore paru, et
je savais que ces imbéciles seraient capables de tout abandonner
si
je ne les suivais pas dans leurs extravagances...
Evidemment
que je
finis
par accepter ! Vous
avez déjà entendu parler de l'appel de la musique ?
La
passion l'emporte toujours même s'il lui faut casser des noix
de coco sur le dos de la raison ! Je
crois que je
me serais contenté d'un
rôle de joueur de castagnettes (avec l'élégant costume qui sied
bien) pour faire parti de l'aventure!
Je
vais laisser Olympia terminer ce chapitre : « Attention ! t'imagine
pas que je vais supporter d'avoir un pauvre
boyfriend
qui
joue les utilités, je vais te faire bosser comme un dingue jusqu'à
ce que tu deviennes le nouveau Jerome Green ! Pour les textes, je
pense pouvoir me satisfaire de trois très belles chansons d'amour !
»
16 commentaires:
Jouer des maracas et écrire des chansons d'amour à la femme qu'on aime... une jolie définition du bonheur ma foi !
...
ce qui est frustrant avec ce texte... c'est qu'il n'a pas de bande son !
faudrait penser à fonder le groupe, enregistrer des démos, un album, à prendre des photos...
Au besoin, ma Delorean est garée dans le couloir.
Bien dit, Polina !!!!! Quel caractère !
Yo !
''Bring it on home, bring it to Jerome !'' qu'il disait Mc Daniels.
Casser des noix de coco ? Ca me fait penser à cette histoire du vieil hindou qui cassait des noix jusqu'à ce que sa vue baisse.
Hello Yggdralivre (une explication sur cet étrange pseudo?),
Je ne suis pas partisan du roman interactif, si je me débrouille pas trop mal et que tu utiles ton imagination, nous devrions nous en sortir!
Hi Keith,
C'est l'âme slave: un mélange de caractère et d'émotion à fleur de peau!
Hola Everett,
Du moment que ça n'est pas l’ouïe qui baisse!
Inattendu, c'est le moins que l'on puisse dire. Et en plus, ça passe. J reconnais que tu prends un sacré risque à placer ton personnage de côté comme ça. Parolier? À suivre!!
ça ne m'intéressait pas de raconter une énième aventure plus ou moins romancée, je devais prendre des risques pour emmener l'histoire un peu plus loin...
@Jimmy : c'était un compliment, je trouve que ça sonne vraiment bien, au sens musical. Jouer sur une succession de saynètes, sur le feuilletonesques c'est casse-gueule et je trouve que tu t'en sors bien. Il y a un esprit musical.
pour le pseudo, c'est juste l'Yggdrasil, qui est le nom le plus connu de l'arbre monde, que j'aime les arbres et les livres aussi :)
Il n'y a pas de souci, je ne l'avais pas mal pris. C'est juste une histoire de découpage, mais ça m'aide bien d'avancer d'un court chapitre à un autre.
Merci pour les infos, ça m’intéresse toujours de connaître l'origine d'un pseudo. Moi, je suis parti d'un ami imaginaire dans une nouvelle de Salinger pour arriver à celui que tu connais.
Jimmy noue jouera peut-être du tambourin ou des castagnettes, mais certainement pas du pipeau !
Qui sait s'il n'y a pas de Hamelin chez moi?!
Percussioniste chez Senor Coconut, je signe de suite ! le seul crooner en maracas ..
Question costume qui sied bien, tu as tapé dans le mille!
Tu avais fait très fort ces derniers temps. Ici, pour ma part, le plus intéressant est plus dans le potentiel qu'annonce le chapitre que le chapitre lui-mêmequi n'a pas, pour lui, les trouvailles stylistiques des précédents. Mais on sent aussi que tout peut basculer dans le drame.
Je suis assez d'accord avec toi, la seule "trouvaille" pourrait venir de l'accélération amenée par le: "Evidemment que je finis par accepter!" Pour le drame, comme je l'ai souvent écris, il est annoncé depuis longtemps avec le chapitre "Avenue du crime", mais il va monter lentement...
HI Jimmy,
Je me remets à niveau après quelques jours d'absence.
Et dans ce chapitre j'ai envie de retenir - mais forcément puisque c'est le dernier paragraphe ! - la résolution ferme d'Olympia. Au final c'est elle qui a raison. Ah Olympia...
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