Et si on allait frapper à la porte d'une autre harpiste ? Ce qu'il y a de passionnant avec le jazz, c'est que tous les instruments, toutes les formules et toutes les fusions semblent possibles... Cet album, fortement inspiré par le guru indien Swami Satchidananda, est une féérie de tous les instants. Il faut avouer qu'Alice Coltrane savait s'entourer : Pharoah Sanders (saxophones et percussions), Vishnu Wood (oud), Charlie Haden (basse) et Rashied Ali (batterie) - excusez du peu ! Même si vous n'êtes pas versé dans le spirituel, rarement un disque saura vous faire planer aussi haut (pensez à fermer les fenêtres avant de monter le volume !).
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)
01 - Journey In Satchidananda
02 - Shiva-Loka
03 - Stopover Bombay
04 - Something About John Coltrane
05 - Isis And Osiris
MP3 (320 kbps) + artwork
14 commentaires:
A l'ombre de son immense mari peut-être, mais certainement pas une artiste à dédaigner ! Merci Jimmy pour ce billet !
Pour moi qui écoute John Coltrane depuis quelques siècles, j'avoue que je ne m'étais jamais vraiment penché sur la musique d'Alice Coltrane. Quelle erreur ! Cette musique, qu'on n'appelait pas encore World, me semble intemporelle. Ce qui est daté, en revanche, c'est cette mode de l'hindouisme et des périples en Inde à le recherche de soi. Mais que sont donc devenus tous ces gourous qui accueillaient les célébrités de l'époque (George Harrison, Carlos Santana, John McLaughlin, Michel Delpech...) dans leurs ashrams ? Il en existe encore ?
Il y aussi le fils, Ravi, qui vient de publier un nouveau disque parait-il très intéressant ("In movement", chez ECM).
autant le fils me laisse un peu de marbre, autant certains albums d'Alice m'envoutent (même si je préfère le prénom de sa première femme... et la compo qui va avec qui est une pure merveille, mais je m'égare).
ce qui est intéressant dans cet album, c'est qu'on le découvre souvent sans "connaissance" de la musique d'Inde... du coup ils sonnent effectivement "world" on s'attache à son aspect "jazz' et on y découvre une grande liberté (et une forme de virtuosité, qui me fait souvent penser à Rimbaud jeune chez les jazzmen noirs de l'époque, mais je m'égare encore) puis on le délaisse un peu et quand on y revient (on aura compris que je dis "on" pour abusivement généraliser par induction mon propre parcours en mode "selfie" égotrip, tu vois) et comme la "culture indienne" s'est posée là (quand a bouffé des ragas à n'en plus finir - enfin on a à peine effleuré la montagne de ce continent musical sans fin -) on revient à Alice avec la joie de découvrir que loin d'avoir proposé une texture folklorique à sa musique il y a vraiment eu un entremêlement artistique de toute beauté.
on remarquera également l'influence (plus directement "lisible" mais ça ne cesse de me réjouir) de pianistes (comme bud powell) sur son jeu de harpe.
ouh là, je suis bavard pour dire merci :)
Ca me paraît être un de ses meilleurs albums en effet...
et en plus... ça parle aussi Harpe ! et c'est la classe ! (la prochaine fois : les marx brothers)
Merci à tous pour vos commentaires. Si ce post a pu faire découvrir la divine Alice à quelqu'un comme Zocalo, je n'ai pas perdu mon temps.
concernant les gurus.gourous.
il est intéressant de noter que l'acceptation est plus générale et généraliste en Inde que chez nous (c'est plutôt lié directement à l'idée d'arnaque).
Mais en Inde comme ailleurs il y a de gentils profiteurs. Il me semble que la vogue de l'Inde et des artistes musicaux dans les années 60-70 fut à la fois musicale, culturelle (toi aussi va apprendre d'un pays pauvre en étant riche, c'est certain ça permet l'échange ^^) avec plus ou moins de volonté d'apprendre et de comprendre (franchement si c'est pour foutre 3 notes de sitar et clamer les vertus de la musique hindou carnatique c'est du foutage de gueule en revanche john mclaughlin c'est déjà autre chose, ainsi que d'autres jazzmen) et on peut voir aussi un lien avec la volonté de sortir d'un système de showbiz agressif et anxiogène (parfois lié à la prise de drogue).
le choc culturel, le fait de se couper d'un mouvement oppressif ça devait attirer par mal de gens.
certains gourous en ont profité, la plupart pour fonder des écoles de méditations, de yoga ou des mouvements plus ou moins sectaires, en Europe (même si le mouvement "zen" était déjà plus présent notamment par le biais de l'allemagne), aux usa (où les écoles de yoga ont fleuri) ou dans des institutions comme l'onu (n'oublions qu'aujourd'hui encore plus d'un tiers des ong sont à connotations religieuses et que beaucoup sont des portes d'entrées à des sectes).
selon les pays et les cultures se fut plus ou moins bien accueillis et plus ou moins des arnaques (du genre du businnes, comme aujourd'hui les mille et un régime à la con - paléolithique pour n'en prendre qu'un - qu'on vante et qu'on vend) ou des mouvements religieux dangereux.
les points positifs durables furent rares (on notera l'ouverture à des mecs comme zakir hussain et à d'autres artistes ou courants et la possibilité d'avoir accès à ces musiques... ou encore la possibilité de voir le yoga, je parle dans sa forme "non religieuse" arriver chez nous ou une certaine forme de méditation ou de zen... sans les arnaques et les boursoufflures médiatiques à la con bien évidemment).
le "cas" david lynch (dont j'adore les films mais qui semble être stupide sur le coup) avec la méditation transcendantale (cf : le documentaire du le net à ce sujet) est symptomatique de ce "besoin de bien être" qui traverse encore et toujours les milieux artistiques et qui infuse ensuite certaines parties de la population.
depuis les 80' je dirais que la récupération, assimilation, simplification du bouddhisme est aussi un bon exemple (qui sait qu'il existe plusieurs courants au sens de cette religion par exemple).
bon, j'ai digressé et peu répondu (désolé) mais ça me semblait intéressant sur le coup.
Pas aussi inspirée qu'yggdralivre, mais cette dame dont j'ignore tout (sauf le nom ^-^) me parait fort intéressante. Je vais tacher d'écouter ça demain.
oui, je me suis un peu enflammé ^^
mais sa musique (au moins cet album et ptha ...) est à découvrir. Je trouve qu'elle conserve un équilibre précaire mais pas bancal. C'est-à-dire que l'on sent bien la volonté de proposer une musique complexe venant de différents horizons mais au service d'une idée, il y a des mélodies reconnaissables et des envolées free (mais pas trop), des influences et des directions qui se tiraillent, une exploration en marche avec ses hauts et ses bas, mais l'énergie est là pour nous permettre de prendre du plaisir tout au long de l'écoute. De fait, des années (décennies) après, on ressent cette sève, cette pulsion musicale, il n'y pas de côté "daté" (enfin je trouve)
bonne découverte
Excellente pioche, merci !
Merci beaucoup pour ton analyse Yggdralivre. Au-delà des inévitables charlatans, j'avoue ma curiosité pour ceux qui détiennent un véritable savoir, ou qui dispensent un véritable enseignement. Allez, je risque les noms de Ramana Maharshi ou de Mâ Ananda Mayi.
Jimmy, c'est vrai que ce disque m'a particulièrement plu, mais il ne faut pas croire : j'ai de nombreuses lacunes en matière de musique. Je ne sais rien de la vie et de l'oeuvre de Chantal Goya, par exemple.
ha ben de rien, toujours avec plaisir et en prime tu renvoies gentiment l'ascenseur avec des pistes de "recherche.réflexion" (après perso, sans obédience particulière je suis plutôt : tchouang tseu... du coup ça nous éloigne de l'inde :) )
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