J’ai
retrouvé cet été ma chère, ma tendre, ma verte Albion !
Comment ai-je pu, non pas l’oublier, mais la négliger autant ?
Elle qui m’avait tant émerveillé durant la décennie au cours de
laquelle je passai de l’état d’adolescent à celui d’adulte et
qui s’était si souvent offerte à ma vue, là-bas, dans le
lointain, durant notre séparation, longue d’une quinzaine
d’années. Oui, je t’ai beaucoup trahie avec l’Italie…. Ces
retrouvailles, ce n’était certes que le temps d’une trop courte
journée. Ce n’était qu’une prémisse et la promesse d’un
futur voyage à Londres, l’été prochain, sans faute, à
l’occasion du traditionnel séjour estival sur la Côte d’Opale.
Mais j’eusse été à peine plus enthousiaste, je crois, à la
perspective de marcher sur la Lune.
Immédiatement
à bord du ferry
m’a sauté au nez et précipité sur l’autre rive du Channel
cette odeur indéfinissable et qui m’est si agréable, respirée
là-bas, dans les salles de bains le plus souvent. Et pour prolonger
la sensation, vite, un breakfast
que je pris, songeant à Gainsbourg et son Gainsborough, en regardant
la côte… L’approche
des falaises de Douvres, l’entrée dans le port m’excitèrent
comme peut l’être un enfant de quatre ans. Des entrailles du
monstre flottant jaillit enfin ma Bentley Speed Six, évidemment d’un
superbe vert anglais, à bord de laquelle se trouvait également la
divine, la troublante, l’envoûtante Emma (moi Steed, toi Emma/Emma
Peel/M. Appeal/Man Appeal).
Bientôt
apparût à l’horizon le clocher de la cathédrale de Canterbury.
Il était tôt, le flot des touristes ne grondait point encore. Le
thé fût longuement apprécié en regardant vivre la rue, avant de
pénétrer dans le siège de l’Eglise anglicane, à l’architecture
moins luxuriante mais plus émouvante il me semble que celles de
notre douce France. De s’asseoir longuement dans le cloître, havre
de paix et de tranquillité. De respirer le jardin si simple et si
beau. Puis nous fuyâmes la vague montante. J’avais besoin de me
sentir seul, ou presque, avec Elle. A l’est, l’ A 28 jusque
Margate, à l’ouest la M 2 vers Londres. Mais c’est vers Rye,
perchée sur sa colline d’où elle contemple au loin la mer qui fit
sa gloire et qui a fuit un jour, un peu plus loin, que nous nous
dirigeâmes, en divaguant dans la campagne du Kent et du Sussex, pour
arpenter bientôt ses vieilles ruelles.
Ce
fût une journée belle comme la musique de Mozart, heureuse,
lumineuse et parfois nimbée de nostalgie. Mozart que Benjamin
Britten, sujet de Sa Gracieuse Majesté, compositeur, mais aussi chef
d’orchestre et pianiste, Sviatoslav Richter et tant d’autres,
rassemblés par et chez lui, jouaient avec exaltation et jubilation
au festival d’Aldeburgh, sur les rivages et dans la campagne du
Suffolk. Mozart comme on le jouait souvent à cette époque, empreint
de majesté et de grandeur, daté peut-être, mais que l’on peut
écouter encore aujourd’hui avec bonheur, parce que la BBC était
là.
Stay tuned for more… rock’n roll ?
AREWENORMEN? (Merci d'avance pour vos commentaires !)
Britten the performer - vol. 5
01-03
- Exultate, jubilate K.165
Elly Ameling, soprano
English
Chamber Orchestra, dir. Benjamin
Britten
04-06
- Quatuor pour piano et cordes en sol mineur K.478
Kenneth
Sillito, violon
Cecil
Aronowitz, alto
Kenneth
Heath, violoncelle
Benjamin
Britten, piano
07-09 -
W.A. Mozart - Concerto pour piano et orchestre n° 27 en si bémol
majeur K.595
Sviatoslav
Richter, piano
English
Chamber Orchestra, dir. Benjamin
Britten
Britten the performer - vol. 10
01-03 -
W.A. Mozart - Concerto pour piano et orchestre n° 22 en mi bémol
majeur K.482
Sviatoslav
Richter, piano
English
Chamber Orchestra, dir. Benjamin Britten
04
- W.A. Mozart - Adagio et fugue en ut mineur K. 546
English
Chamber Orchestra, dir. Benjamin
Britten
05-07
- W.A. Mozart - Symphonie concertante pour violon, alto, et orchestre
en mi bémol majeur K.364
Norbert
Brainin - violon
Peter
Schidlof - alto
English
Chamber Orchestra, dir. Benjamin
Britten
18 commentaires:
Tu as mis le temps avant de t'y remettre, mais c'est du chouette boulot (presque aussi bon qu'un chapitre du feuilleton électrique! Merci pour la référence à Margate). Un seul tout petit regret (malgré toute l'estime que j'ai pour Wolfgang), c'est que le compositeur ne soit pas briton. Pour le reste, c'est impecc!
Merci Jimmy ! J'aurai mis le temps en effet. Un peu de lassitude, mais c'est reparti... je me demande comment vous faites vous, les blogueurs fous, pour maintenir votre rythme sur la durée et je tiens à vous rendre hommage pour cela !
Un compositeur britannique... Purcell est le seul que j'admire vraiment (et puis Dowland aussi). Quant à Britten, je connais très mal son oeuvre. Et l'ambiance de cette journée était décidément mozartienne. Et puis tu le sais, Mozart peut être de partout... et même égyptien parait-il ;-)
Et cette fameuse odeur, tu vois de quoi je parle Jimmy ?
Et comment! Moi qui ai mis tant de temps avant de quitter l'Angleterre du feuilleton, tu me replonges en plein dedans. En même temps, comme je vape (j'ai arrêté la clope depuis un mois, après 30 ans à deux paquets par jour) du liquide 100% british, j'ai toujours un peu la tête en Angleterre...
Je ne sais pas de quoi elle est faite. je l'ai retrouvé aussi en Irlande, terre merveilleuse aussi.
Et aussi en Malaisie, terre merveilleuse également, où les Britons ont sévi.
Bon,j'avais oublié tellement çà allait de soi... mais ce billet est dédicacé bien sûr à Jimmy !
Merci, mais j'ai l'impression que tu n'as pas fait le meilleur choix pour avoir beaucoup de commentaires - remarque, à nous deux, nous remplissons déjà pas mal la page!
M'en fous... euh non, je ne m'en fous pas. Mais il s'agit de Mozart merdre, pas de Stockausen (que j'admire par ailleurs) !
Je ne peux pas dire que je connaisse beaucoup de l'oeuvre de Mozart mais j'aime tout ce que je connais de lui. On sent dans sa musique combien il aimait les gens et qu'il écrivait pour nous rendre heureux.
Donc comme tu as choisis des œuvres que je ne connais pas, je veux pouvoir une nouvelle fois voir si ça me fais le même effet.
Il est d'ailleurs temps, cher projectobject, que je m'intéresse au moins à la musique de chambre de Britten... l'objet d'un prochain billet ?
Cher Audrey, vas-y plonge en espérant que tu ressentes la sensation d'un bain nue dans l'onde (mais pas dans celle bordant les côtes du Suffolk, un peu fraîche).
Mozart c'est comme le pudding (pour rester anglais) ça se mange sans faim...Ce n'est pas souvent que j'écoute du classique et ça me chatouille bien les oreilles....le coffret Spector doit bien nettoyer en profondeur aussi...le présenteras tu un jour prochain ? Merci pour le billet anglais. Ph
Je ne sais pas comment vous pouvez écouter et connaitre toutes ces musiques: musique du monde, jazz, classique et bien entendu rock.
Moi, rien que pour un seul de ces genres musicaux, je me dis qu'il me faudrait une nouvelle vie...
Ne t'inquiète pas Audrey, nous aussi on est dépassés... je dois avoir au moins 500 Go en attente d'écoute !
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