Abandonnons, pour un
temps, la torpeur de l'Amérique latine et les embruns de la côte
bretonne pour nous diriger vers les rigueurs du climat arménien.
L'Arménie, on connaît l'histoire de son peuple, les persécutions
dont il fit l'objet à la fin du 19ème siècle et qui se terminera
par le génocide des années 1915-1922. C'est alors par milliers que
les arméniens fuient leur pays pour venir s'installer en France
(Marseille, Lyon) ou aux Etats-Unis. C'est l'un des petits enfants de
ces rescapés qui fonde Night Ark en 1986. Ara Dinkjian et Arto
Tuncboyaciyan forment le noyau dur de Night Ark. Ils s'entourent de
musiciens américains, Ed Schuller, Marc Johnson, ou de la diaspora,
Armen Donelian et Shamira Shahinian. Les instruments traditionnels, le
oud ou le cümbüs de Ara, le bendir de Arto, côtoient les claviers
de Shamira et la basse de Marc Johnson. Pour avoir écouté beaucoup de musique traditionnelle arménienne pour ce post, je peux vous
assurer que cette modernité apportée par les instruments
électriques se fond parfaitement dans les rythmes et les mélodies
traditionnelles, sans les altérer. Je vous confirme également que
Ara Dinkjian mérite largement sa réputation d'un des meilleurs
joueurs de oud passés ou présents. Parov lesoum !
ZOCALO (Merci d'avance pour vos commentaires !)
01 - Tree
02 - Blackbird
03 - Of Song And Silence
04 - Picture
05 - Trilogy I - Birth II - Malo Gato III - Looyse
06 - Homecoming
07 - Worm
MP3 (320 kbps) + front cover
5 commentaires:
Hello Zocalo,
En matière de oud comme de "fusion", ma préférence va vers Rabih Abou Khalil, mais j'ai tout de même fait un beau voyage grâce à ce disque. Merci.
entre le texte qui donne envie et la mention de Rabih Abou Khalil... (même si la "comparaison" va dans ce sens... mais bon, le mec est tout de même à un putain de niveau)... ça donne très envie.
je termine mon écoute en boucle du dernier amiina (dieu que j'aime ce groupe) et je viendrai jeter les oreilles sur cette proposition alléchante
ha ben merci !
en fait à la première écoute je me suis dit que c'était une bonne transition entre rabih et anouar brahem...
mais, la seconde écoute m'a fait me rendre compte de mon erreur (enfin dans ma subjectivité)... c'est moins explicitement mélangé et expérimental que rabih mais tout de même plus que brahem, si le Oued y tient une place importante nous sommes dans une exploration jazzy-ethno des années 80... un côté casse gueule qui évite pourtant tous les obstacles du "genre" en proposant une approche rythmique plus subtile qu'il n'y parait au premier abord.
bref... je le remets pour la troisième fois !
Pour ma part, je ne connaissais rien à cet univers. Cela dit, je n'ai pas l'impression d'avoir été en terre inconnue. Le piano y tient une place trop importante pour ça, si bien que je suis rentrée sans difficulté.
Petite question: on dirait la voix de Robert Wyatt sur Of Song of Silence? D'ailleurs, j'ai pas mal penser à lui en l'écoutant. Et c'est bien entendu un compliment.
Voilà voilà, j'arrive. Merci pour vos commentaires et toutes mes excuses de ne pas avoir répondu plus tôt.
@Yggdramlivre et Jimmy. Je n'avais pas fait à priori le rapprochement avec Rabih Abou Khalil, mais bien que les arméniens refusent toute analogie avec le monde arabe, il est finalement très légitime. Vous allez hurler, mais je ne possède qu'un disque de Khalil. Je suis donc très intéressé par un petit florilège de son oeuvre. Qui peut s'en charger ?
@Audrey : La voix qu'on entend sur Of song and silence, c'est Ed Schuller qui chante à l'unisson avec sa basse, comme le faisaient Slam Stewart ou Major Holley, dans le jazz.
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