vendredi 11 septembre 2015

RICHARD HAWLEY ~ Hollow Meadows [2015]


J'ai peut-être viré vieux khôn car, les années passant, il existe de moins en moins d'artistes dont j'attends les nouvelles parutions avec impatience. Richard Hawley fait donc figure d'exception. Ce post est sans doute d'un intérêt très limité, puisque les fans ont certainement déjà dégoté l'album ailleurs et que les autres (qui ne reconnaîtraient pas la grâce s'il la trouvait toute nue sous leur douche) osent prétendre que notre héros a une fâcheuse tendance à les endormir (pauvres petites choses qui ne savent plus rêver les yeux grands ouverts), mais je vais quand même me lancer après une seule écoute. Ce huitième album, enregistré à domicile dans la riante cité de Sheffield, nous replonge dans l'univers merveilleux du génie. Rien de nouveau sous le soleil qui se contente de planer au zénith. Richard nous offre ce qu'il possède de meilleur : voix d'enchanteur (que le temps commence tout doucement à érailler joliment), accords dans le miel sur guitares barytons, mélodies sacrées, arrangements élégants, toms caressés aux balais, violons délicats, textes mélancoliques, effets de fées et des nuages comme dans un beau ciel anglais ou un poème japonais... Cela semble si simple qu'on se demande pourquoi il n'a pas davantage de suiveurs ! Mais j'ai suppose que les jeunes gens d'aujourd'hui préfèrent la facilité à la subtilité et que ça les amuse davantage de mixer tout avec n'importe quoi : combien d'albums de disco punk (rien que d’accoler ces deux mots me fait mal) avons-nous du subir ces dernières années ? (Et je n'ose même pas évoquer tous les orchestres de sourdingues qui s'imaginent donner dans le psychédélisme sous prétexte qu'ils fument des cigarettes roulées à la main, possèdent trois grosses pédales d'effets et dorment avec un poster bizarre punaisé au-dessus de leur lit !) Heureusement, cet exquis Hollow Meadows va nous laver de toutes ces insanités.  En fait, proposer un album de cet couleur aux non initiés s'avère délicat. Ce disque ne leur sautera pas à la gorge, il réclamera peut-être une attention au milieu du flot incessant de nouveautés ou de rééditions. J'espère que d'aucuns parviendront à franchir le miroir...
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)   

                    
01 - I Still Want You
02 - The World Looks Down
03 - Which Way
04 - Serenade Of Blue
05 - Long Time Down
06 - Nothing Like A Friend
07 - Sometimes I Feel
08 - Tuesday P.M.
09 - Welcome The Sun
10 - Heart Of Oak
11 - What Love Means
MP3 (320 kbps) + front cover

9 commentaires:

Audrey a dit…

Il y a seulement quelques heures que j'ai découvert que HAWLEY avait fait un nouveau disque et tu le proposes. C'est magique! Pour moi, c'est une découverte récente que cet artiste, mais l'une des plus importantes qui sortent des nouveautés.
Je te trouve un peu dur avec les jeunes groupes. C'est vrai qu'il y a beaucoup de nostalgie, mais ne l'avons-nous pas tous même de plus en plus?

Anonyme a dit…

je suis déjà un grand amateur du sieur... dont la classe et le lyrisme ne sentent pas le renfermé mais bien le parfum diaphane de quelques roses coupées pour l'occasion (pas trop pour ne pas être entêtante, juste ce qu'il faut pour l'envoûtement).
celui-ci je me le garde pour dans quelques temps... histoire de réécouter les autres avant.

Ernesto Violin a dit…

Je me reconnais beaucoup dans l'intro de l'article, je crois même que c'est bien l'unique artiste dont j'attends les disques avec impatience aujourd'hui, et l'été s'est révélé bien long depuis la nouvelle de la sortie !

Après plusieurs écoutes ces derniers jours, je n'ai pas encore d'avis tranché. C'est évidemment un retour en forme après la déception (pour moi) de Standing On The Sky's Edge. Il se cantonne à ce qu'il sait faire le mieux, avec toutefois quelques nouveautés (la voix un peu plus "nicotinée" en effet, des textes plus travaillés qu'avant, et des choeurs féminins !) Certaines chansons sont déjà des classiques. Mais je ne peux pas m'empêcher de ressentir une (très très) légère déception : la perfection absolue de Coles Corner ou Truelove's Gutter n'est pas si évidente ici. Mais c'est injuste de le lui reprocher : Hollow Meadows a pour seul tort d'être moins familier que ces deux sommets. Il faudra refaire le point après 1000 écoutes !

elnorton a dit…

J'aime beaucoup Richard Hawley et mes attentes concernant cet album étaient immenses. Il faut dire que certains privilégiés qui l'avaient écouté m'avaient dit que c'était du calibre de Coles Corner.
Déception donc concernant le fait que ça ne vaut pas Coles Corner.
Belle surprise concernant le fait que ça reste intrinsèquement un (très ?) bon album.
L'enchaînement Tuesday PM/Welcome The Sun reste à mon sens un must.

Anonyme a dit…

après c'est le genre d'artiste qui nous terrasse lorsqu'on le découvre, qui sort des albums qui sortent du lot (ce n'est pas nécessairement super original mais tout est en place, subtile, bien fait... c'est beau)
et qui ensuite creuse un sillon, de fait les changements peuvent nous égarer (Comme Ernesto le fut avec le précédent) ou nous plaire mais globalement le cheminement va toujours dans la même direction, de fait nous sommes heureux/contenté mais pas aussi "sur le cul" que lors de la découverte.
il faudrait un changement radical puis un retour aux sources pour permettre à l'encéphalogramme de connaître des sursauts visibles, là c'est plus une lente progression (JJ souligne avec justesse la voix plus patinée de goudron qu'avant... gageons que d'ici 3 ou 4 albums s'il continu ainsi, on percevra le chemin parcouru).

charlu a dit…

Je crois que tout le monde adore ce mec adorable... je viens justement de me procurer "Lady's bridge" et "Coles corner" y'a qq jours.. et puis tout le reste après et jusqu'à maintenant est juste parfait. Vais me précipiter aussi sur cette nouveauté.

Flocky a dit…

Je pense que malheureusement, l'ami a perdu son Mojo depuis deux albums, son pic créatif reste le très noir truelove's gutter, depuis il courre un peu après, maintenant j'ai écouté son disque que 2 fois...

DevantF a dit…

Pas encore écouté mais je l'attendais avec impatience car j'aime le bonhomme. Il est bien dans ma demande de chanson pop rock crooner. Tellement de tendresse, de spleen dans ses compositions. Alors, on peut me reprocher, lui reprocher de creuser le sillon du passé, la fameuse rétromania. Mais il est tellement bon et ceux que j'aimais sont soit décédés soit partis explorer des univers plus complexes, je pense à Scott Walker. Bon, bonne écoute à moi.

Jimmy Jimi a dit…

Merci à tous pour vos commentaires. Cet album n'est peut-être pas le meilleur de Richard Hawley (Robert Wyatt, pour ne citer qu'un exemple, n'a jamais fait mieux que "Rock Bottom", mais ça ne m'a jamais empêché de continuer à le suivre...), mais vu la distance qu'il impose encore à une grosse majorité de la concurrence, ça ne me dérange pas outre mesure!