Les oubliés du Dictionnaire du Rock # 2
Des Undertones, on retient souvent Teenage kick, leur réjouissant premier single célébré par John Peel et, parfois, leur rafraîchissant premier album, passant tout le reste sous silence. Pourtant, toute leur discographie fut constamment illuminée par l'immense talent de songwriter des frères O’Neil, lesquels, au fil des disques, complexifieront sans cesse leur écriture en enrichissant de références nouvelles leur palette musicale. En créant par la suite That Petrol Emotion, les frangins frappèrent très fort question marketing : nom à coucher dehors, look aussi sexy que des petits poux, pochettes toutes plus laides les unes que les autres et disques souvent desservies par des productions malheureuses. Mais là où ils firent encore plus fort, c’est avec ce don inné d’expérimentation pour être toujours précurseur au mauvais moment, soit deux ou trois ans trop tôt : noisy avant Jesus & Mary Chain, baggy avant les Stone Roses et Happy, britpop avant Oasis et Blur et grunge avant qui vous savez, le tout en gardant une vraie cohérence faite d’intégrité, marquée notamment par des prises de position politique tranchée (n’oublions pas qu’ils sont irlandais). Bref, une sorte de manifeste à suivre pour se planter en beauté pour tous les jeunes groupes qui ne voudraient jamais capitaliser sur la formule qui est sur le point de marcher, tout ça parce qu’on se sent des envies d’aller ailleurs. Et c’est exactement ce qu’ils firent avec un brio quasi suicidaire dans une consternante indifférence, comme des débutants qui n’étaient jamais entrés dans l’histoire avant. Certes, la plupart de leurs albums restent bancales, parfois maladroits, mais les frérots continuaient de parsemer leurs disques de grands classiques. Pour ma part, j’écoute plus volontiers leurs meilleurs chansons que les plus belles des Undertones, car That Petrol Emotion était également un vrai concentré de colère, de tension et d’équilibre entre mélodie tortueuse agrémentée de guitares hargneuses et balades limpides à vous faire tourner la tête. Pour étayer mon propos, voici une compilation maison qui, j’espère, redonnera un peu sa place à ce chapitre des frères O’Neil, qu’Assayas a totalement omis dans son excellent Dictionnaire du Rock, et qui pourrait inspirer un éventuel label pour sortir plus dignement la vraie compilation officielle qui, enfin, mettrait en lumière leur intransigeance pourtant si authentique, magnifique et exemplaire.
Audrey SONGEVAL (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : désolé pour la qualité du son qui provient de sources différentes et n'est donc pas toujours de qualité égale (mais demeure plus que correcte). Et, enfin, non, le titre de cette compilation n’est pas inspiré par qui vous savez (quoi que…)
CD1 :
01 - Detonate My Dreams
02 - Can't Stop
03 - Spin Cycle
04 - Here It Is... Take It
05 - A Million Miles Away
06 - Cellophane
07 - Big Decision
08 - Shangri-la
09 - Stories Of The Streets
10 - Split!
11 -Tightlipped
12 - Mess Of Words
13 - Heatbeatmusic
14 - For What It's Worth
15 - Sweet Shiver Burn
CD2 :
01 - Swamp
02 - Catch A Fire
03 - V2
04 - Hey Venus
05 - It's A Good Thing
06 - Under The Sky
07 - Blue To Black
08 - Static
09 - Lettuce
10 - Every little bit
12 - Genius Move
13 - Lifeblood
14 - Abandon
15 - Last Of The True Believers [Black Session Version]
16 - Scumsurfin [Black Session Version]
17 - Creeping To The Cross
MP3 (various bitrate) + artwork