vendredi 29 juillet 2016

Bonnes vacances


Après des jours à batailler pour tenter de faire repartir mon vieil ordinateur, voilà que sonne l'heure des vacances. Désolé d'avoir si peu enmusicalisé votre été, j'essayerai de me rattraper à la rentrée. Bonnes vacances à tous et revenez-nous en pleine forme.
Jimmy JIMI


lundi 18 juillet 2016

JOHN LENNON PLASTIC ONO BAND ~ John Lennon Plastic Ono Band [D.R.] [1970]


Pour nombre de fans, dont la vie avait toujours été rythmée par l'extraordinaire musique des Beatles, la séparation des "Fab Four" fut ressentie tel un traumatisme particulièrement violent. Avec le recul des décennies, on peut contempler leur intouchable discographie en appréciant d'avoir échappé aux changements de musiciens, aux albums indignes de la légende et autres menues horreurs que nous affligèrent trop souvent quelques-uns de leurs collègues de l'époque. Et puis, au final, ça faisait plus de chouettes disques à s'offrir. Bien qu'étant arrivé longtemps après la bataille, je me souviens m'être imprégné un beau moment de cette pochette avant d'oser poser la dive galette sur l'électrophone. Pour ce premier album enregistré sous son nom, John Lennon décida d'avancer en rang serré en se faisant uniquement accompagner des fidèles Ringo, Klaus Voorman et Phil Spector, ce dernier proposant une production totalement à l'inverse de ce à quoi il nous avait habitué. Ici, tous les titres sont d'une sublime sobriété. On peut l'écouter un milliard de fois, il ne sait pas lasser.  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !) 
P.S. : désolé pour mon absence, j'ai des soucis avec mon matériel.


    
01 - Mother
02 - Hold On
03 - I Found Out
04 - Working Class Hero
05 - Isolation
06 - Remember
07 - Love
08 - Well Well Well
09 - Look At Me 
10 - God
11 - My Mummy's dead 
Working Class Hero with BM273

lundi 11 juillet 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 119


119. LADY STARDUST [DAVID BOWIE]

   On ne refait pas sa vie, jamais, c'est seulement un pénible baragouin qu'on essaye de fourguer aux frais divorcés et autres sinistrés. On peut tenter d'oublier comme de se frayer un nouveau chemin, mais on traîne toujours son passé tel un encombrant sac rempli de pierres : certaines sont précieuses, alors que d'autres sont juste lourdes. Au contraire, il est possible de retomber amoureux, même au moment où l'on s'y attend le moins, même au moment où l'on ne s'y attend plus, même au moment où l'on ne sait plus très bien à quoi ressemble un moment.

   A l'exception des petites filles et d'une poignée d'esthètes, qui placent leurs émotions dans des sphères particulièrement élevées, la danse ne passionne pas grand monde. On distribuerait gratuitement des billets que ça ne remplirait guère les théâtres. A la gce, le gros public préfère les grasses plaisanteries de comiques qui se prennent pour des humoristes.

   La danse, ce sont des milliards d'heures de travail pour faire oublier l'idée même du travail. La danse, c'est de la poésie sans mot, de la peinture sans palette, de la sculpture sans marbre, de la volupsans sexe... Cinq jeunes et jolies créatures, à peine tues de longs voiles blancs, glissèrent sur la scène avec la légèreté de flocons de neige. En trois gestes et deux envolées, elles nettoyèrent mon cœur et mon cerveau, pendant que je laissais enfin mes oreilles se gaver de musique, après deux années d'abstinence, deux années à boire du jus noir à me le téton moisi du Malin. Les chères petites fées distribuaient de la poussière d'étoiles, comme tant d'autres jettent de la poudre aux yeux, quand ce n'est du vitriol. Elles disparurent bientôt dans un flot de soupirs ambigus. La musique s'absenta aussi en laissant une scène vide et sourde devant le spectateur perplexe. Pendant de longues minutes, une nouvelle déesse claudiqua étrangement sur les dunes du silence, avant que ses petits pieds charmants décident de ne plus toucher le sol pour se noyer dans des vertiges inédits. Les dieux et les diables se sont bien amusés avec moi, ils m'ont beaucoup fait souffrir, et ils m'ont beaucoup fait aimer. Je cherchai ses yeux, son sourire, son parfum sur la scène trop obscure. La musique et les autres danseuses revinrent, mais je ne voyais et n'entendais plus qu'Elle, planant tout là-haut dans la hiérarchie des anges...

   Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais certainement choisi de m'évanouir dans le souvenir d'Olympia, mais personne ne se fatigua à m'interroger...

   Quelques décennies plus tard, je racontai mon aventure à un collègue. Nous ne partagions pas tant d'affinités, mais comme il ne pouvait s'empêcher de s'épancher, je me sentis obligé de donner le change. Le garçon me regarda comme s'il allait m'apprendre le prénom de la lune et me dit que si j'avais été tellement ému, c'était surtout parce que j'avais passé trop de temps collé au fond du trou. Il appelait ça l’instinct de survie. Je vais vous livrer un scoop : le monde déborde d'individus qui ne peuvent résister à l'envie de tuer la poésie dès qu'elle se trouve à porté de main ou de bouche. Comment cet abruti qui collectionnait les histoires de fesses foireuses (les histoires comme les fesses !) et n'aurait pu faire la différence entre un entrechat de Sylvie Guillem et une « choré » de Patrick Sébastien aurait-il pu entendre des émotions dont il ne soupçonnait même pas l'existence ?

   
   Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais certainement choisi de m'évanouir dans le souvenir d'Olympia, mais personne ne se fatigua à m'interroger. Et la vie coulait donc de nouveau : pour l'heure, rien ne semblait avoir été inventé de mieux. Olympia s'était absentée en me laissant seul au milieu de ce monde étrange.