vendredi 30 septembre 2016

THE REPLACEMENTS ~ Let It Be [D.R.] [1984]


Déjà, Let it be, fallait oser. Ensuite, il y a cette pochette. J'ignore tout des circonstances, mais je me suis fabriqué mon petit film. J'imagine qu'un ou deux gonzes étant en retard, le photographe a décrété qu'il fallait accélérer la séance, et que le toit ne serait pas une idée plus débile qu'une autre. Là, il n'y en a pas un pour racheter l'autre : vous avez celui qui sort du lit (il n'a pas eu le temps d'enfiler son tee-shirt dans son pantalon et il se frotte les yeux); celui qui regarde carrément ailleurs; celui qui fixe trop l'objectif; celui qui a bien envie de faire l’andouille à la fenêtre. ("Merci les gars, c'est super vendeur !") Je peux me gourer : ça ne m'étonnerait guère car je n'ai jamais rien compris aux Replacements ! Si je n'ai jamais rien compris, c'est peut-être parce qu'il n'y a rien à comprendre. Avec ça, vous voilà bien avancés ! Ce que j'essaye d'exprimer (même si j'ai du mal), c'est que chez les Replacements, on n'a jamais été du genre à faire des gros plans sur la comète. On prend les choses comme elles viennent sans frime, sans posture. On joue du rock'n'roll parce que c'est à peu près tout ce qu'on sait faire et qu'on a envie de faire. Et ça gicle et ça éructe comme au chouette temps du punk, et si ça passe pas, eh bien, casse toi ! The Replacements, c'est le groupe qui aurait pu sonner comme tout le monde mais qui, finalement, n'a jamais sonné comme personne (même si on peut y entendre des guitares que Tom Verlaine n'aurait pas forcément reniées). Voilà, débrouillez-vous avec ça !
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)

       
01 - I Will Dare
02 - Favorite Thing
03 - We're Comin' Out
04 - Tommy Gets His Tonsils Out
05 - Androgynous
06 - Black Diamond
07 - Unsatisfied
08 - Seen Your Video
09 - Gary's Got A Boner
10 - Sixteen Blue
11 - Answering Machine
12 - 20th Century Boy [Bonus Track]
13 - Perfectly Lethal [Bonus Track - Outtake]
14 - Temptation Eyes [Bonus Track - Outtake]
15 - Answering Machine [Bonus Track - Solo Home Demo]
16 - Heartbeat - It's A Lovebeat [Bonus Track - Outtake, Rough Mix]
17 - Sixteen Blue [Bonus Track - Outtake, Alternate Vocal]
MP3 (320 kbps) + front cover


mardi 27 septembre 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 123


123. HAPPY TOGETHER [THE TURTLES] 

    On ne peut rien reprocher au malheureux Adrien ni à quiconque. Les jeunes gens ne sont pas faits pour se projeter sur le long terme, encore moins pour calculer des taux de réussite (ce ne serait pas franchement romantique). Alors, avec une fantastique soif d'aimer et d'être adoré en retour, l'innocente jeunesse boit la chance à la fourchette ! Tous les jours, on voit des individus s'accoupler (se mettre en couple), comme des animaux, en se reniflant voluptueusement le derrière ! Mais aussi délicieuse que puisse en être l'odeur, cela risque de s'avérer un tantinet insuffisant devant les aléas du quotidien. L'être s'accroche sur un détail physique, parfois même sur une simple impression générale favorable, puis multiplient les concessions pour plaire davantage. Pendant ce temps, en silence et dans l'ombre, la catastrophe attend patiemment son heure...      

   Nous choisissons toujours les comparaisons qui nous arrangent le mieux, mais, finalement, je pense ne pas m'en être trop mal tiré avec l'existence. En tous cas, Mary ne m'a jamais obligé à m'enfermer dans la cave pour écouter mes vieux vinyles des Faces (j'adore quand elle emmêle ses mignons petons en esquissant quelques pas sur les disques de ce groupe magnifiquement foutraque !). Mary m'a sans doute sauvé la vie, elle le sait, mais elle essaye de ne pas trop en profiter ! Même si je pense encore un peu trop souvent à une autre fille (elle ne l'ignore pas, non plus), je n'ai jamais cessé de l'aimer comme au premier jour (et souvent davantage), de la trouver belle, douce, adorable, compréhensive, patiente, intelligente, talentueuse, cultivée et si incroyablement drôle (mettez tout ça dans l'ordre que vous voudrez et sortez les violons !) – ce qui ressemble à un exploit, quand je vois tous les divorces qui se pleuvent autour de nous (sans compter tous ceux qui demeurent liés pour tout un tas de mauvaises raisons). 

   Je ne suis devenu ni chanteur, ni musicien, ni auteur, pas même manager ou organisateur de concerts. Je suis employé à la Ville de Paris. Chaque matin, je me rends tranquillement à la médiathèque de quartier pour laquelle je travaille, et je ressens toujours un intense plaisir au moment de lancer le premier disque de la journée avant d'aller préparer le café pour mes collègues. Certes, j'ai manqué ma vocation de star (sic !), mais il existe une belle poignée de personnes qui, une à deux fois le mois, traversent la capitale ou viennent de banlieue pour me demander conseil. Il faut dire que j'ai été très consciencieux : au fil des années (il paraît que ce n'est pas très légal, mais c'est pour la bonne cause), j'ai recopié sur cassettes, CD, puis en numérique, la quasi intégralité de notre catalogue, ainsi qu'une bonne partie de celui de la bibliothèque centrale ! Ma préférence va toujours vers le rock, mais, en plusieurs décennies, j'ai eu le temps de tout écouter, et je peux vous conseiller en jazz comme en baroque ou en chants pygmées ! 

   Oui, j'aurais pu, j'aurais du être heureux (je n'ai pas peur du mot). C'était sans compter sur la vengeance qui me mangeait silencieusement le cœur...  

   

lundi 26 septembre 2016

VARIOUS ARTISTS ~ Le Rock D'Ailleurs : Colombia [HMC. 2016] Par Zocalo


La Colombie, vous connaissez déjà. C'est le pays de la cumbia, de la rencontre forcée des nombreuses populations autochtones avec les africains arrachés à leur continent pour servir d'esclaves dans les mines d'Antioquia et du Choco. C'est aussi l'un des pays les plus variés du monde quant à ses paysages, ses climats, sa flore et sa faune, où la forêt tropicale côtoie les sommets andins aux neiges éternelles et le désert de la Guajira. Dans ce pays aussi riche culturellement, le rock arrive assez tard, en 1957, en provenance, bien sûr, des États-Unis. Les premiers groupes de rock colombiens ne laissent pas de trace discographique avant 1964. Mais la violence endémique liée à l'instabilité politique exacerbée par les narcotrafiquants désireux de contrôler leurs territoires, les dictatures et autres juntes militaires ne favorisent pas le développement de cette musique. Les années 60 et 70 représentent même une véritable traversée du désert pour le rock colombien et les musiciens s'exilent aux États-Unis, en Angleterre ou en Espagne. C'est malgré tout dans ces années-là qu'apparaît un groupe de rock progressif important dans l'histoire du rock colombien. Génesis (avec un accent tonique) régulièrement désigné comme "Génesis de Colombia", non pas tant pour le différencier du groupe de Peter Gabriel que de son homologue argentin Sui Génesis, disparaît en 1992 à la mort de son leader Humberto Monroy. Tout change au début des années 80. Sous l'influence des groupes argentins et chiliens qui viennent conquérir un nouveau public, la Colombie se lance à corps perdu dans le mouvement punk. Encore aujourd'hui, le paysage du rock colombien pourrait se résumer à une foultitude de groupes punk et ska. Étrangement, et contrairement à ce qu'on a vu au Mexique, quasiment aucun groupe ne cherchera à fusionner rock et cumbia. En effet, les musiciens désireux d'intégrer la cumbia dans une expression musicale plus moderne se sont tous tournés vers l'electrocumbia, autrement plus populaire et rémunératrice, notamment auprès du jeune public citadin de Cali, Medellín et Bogotá. Et puis, tout comme le Mexique a son Santana, le Colombie possède une immense vedette internationale en la personne de Shakira. Comme le grand Carlos, elle est d'avantage perçue comme un produit purement états-unien et son influence est faible sur le rock local. Malgré tout, après avoir épluché toute sa discographie, j'ai déniché un morceau qui évoque plus ou moins le rock des années 60.
ZOCALO (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - La Pestilencia - Anuncia tu Muerte
02 - Chite - Por Confiar en el Punk
03 - Pr1mal - Hay Un Daño En El Baño
04 - Cabuya -Amanecia
05 - Velo de Oza - Calambre Llanero
06 - La Derecha - Emociones
07 - Pala - Amnesialand
08 - Aterciopelados - Al Parque
09 - Los Yetis - Ametrallando
10 - Elia y Elizabeth - Pesadilla
11 - Génesis (de Colombia) - El Hombre de las Sandalias
12 - Soraya - Razón Para Creer
13 - Lilith (de Colombia) - Retrato Perfecto
14 - Le Muá - Revólver
15 - Bomba Estereo - Amanecer
16 - 1280 Almas - Tu Sonrisa
17 - Kraken - Cuerpo De Arena
18 - Etiopia - En la Noche
19 - Szarruk - Ella
20 - Ekhymosis - Limpios de Fe
21 - Bloque de Búsqueda - La Pluma
22 - Doctor Krápula - Luchando Voy
23 - Shakira - Te Espero Sentada
MP3 (various bitrate) + front cover


jeudi 22 septembre 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 122


122. SAD SONG [LOU REED]

   Le bon gros peuple ne s'émut pas davantage que de raison. Il bazarda ses quarante vinyles pour s'acheter quarante CD, comme on change sa vieille bagnole (avec, de surcroît, l'impression d'être monté en gamme). On peut aisément comprendre car, vous l'avez sans doute déjà remarqué, les malheureux qui n'ont que très peu de disques, n'en  possèdent souvent que de mauvais ! La passion naît rarement sur le fumier ou dans la vase... Dans leur tour (généralement très design), on retrouve immanquablement les mêmes noms affreux, qui sonnent telles des injures aux délicates aux oreilles des véritables fans de musique, mais, surtout, un fort pourcentage de Best of et autres Greatest hits, puisque ces gens pressés et manquant sans doute de place (attention, on ne s'étouffe pas de rire) ne désirent que le meilleur ! Vous me trouvez peut-être sévère, mais j'ai connu de ces individus qui n'étaient pas tendres non plus. A la maison, notre salon est depuis toujours envahi de vinyles, cassettes, CD, DVD, livres et magasines. Un soir, Mary invita une copine danseuse et son mari à dîner. Le bougre inspecta scrupuleusement nos étagères avec des yeux de flic et le constat fut sans appel : « C'est bien la peine, déclara-t-il d'une voix de rogomme, d'entasser tout ça pour ne même pas avoir un seul disque de Jean-Jacques Goldman ! » Voilà (entre autres délices) pourquoi ces gens se contentent d'une si pauvre discothèque, ils pensent sincèrement (ça n'excuse pas tout) que l'univers entier de la chanson française (pour rester dans le sujet) tient serré dans une compilation de Goldman (avec le gros autocollant « nice price » bien en évidence), achetée à la va vite dans un vulgaire supermarché entre le kilo de tomates et la bouteille de rosée... 

   Les compagnons ne sont pas toujours à mettre en cause, il existe aussi des danseuses sourdes comme un vieux pot troué...  Adrien n'avait jamais monté de groupe avec ses amis d'enfance, il ne s'était donc jamais fait voler ses chansons par aucun monstre. Il n'avait pas perdu la plus belle fille du monde, non plus. Pourtant, il était infiniment plus malheureux que moi. Il s'était simplement trompé de partenaire... Avant l'arrivée du couple, Mary m'avait confié : « Marlène est une fille sublime, très sexy, mais, malgré son excellente technique, il lui manque un petit quelque chose pour devenir une vraie grande et belle danseuse. » Pour cette triste demoiselle, la musique n'était qu'un prétexte à la danse, voilà le « petit quelque chose » qui l'empêchait de s'épanouir totalement... Pendant que les filles s'entretenaient de leur prochain spectacle, Adrien déversa amicalement sa détresse au creux de mon oreille. Quelques mois seulement après leur mariage, la cruelle lui avait demandé de descendre ses chers vinyles au sous-sol (en la compagnie dégradante de tout un bric à brac parfaitement inutile, mais qu'on n'ose pas jeter), lesquels empestaient soit-disant le tabac et l'adolescent solitaire. Un trimestre plus tard, désignant les étagères de CD, elle lui avoua que lorsqu'elle invitait des copines, elle avait honte de tout cet argent gaspillé. On croit cauchemarder.

   Sans chercher bien loin, on peut toujours trouver plus à plaindre que soi. Je vous le confirme, ça ne console en rien, et ça n'empêche pas les coups de folie...



      

mardi 20 septembre 2016

THE BEATLES ~ Live At The Hollywood Bowl [1964-65] [1977/2016]


Pognon oblige, le business tarde rarement à dégainer. Pourtant, le premier live officiel des Beatles ne paraîtra qu'en 1977 pour contrer un projet germanique (et sera réédité (après un léger nettoyage et l'ajout d'une poignée de titres bonus), il y a quelques jours seulement). Capitol (le label ricain des "Fab Four"), souhaitant capitaliser sur le succès grandissant des garçons, tenta le coup par deux fois en enregistrant les concerts de 64 puis de 65 à l'Hollywood Bowl, mais les Beatles, toujours soucieux de qualité, n'étaient pas franchement convaincus. De fait, il faut se souvenir qu'à l'époque les retours de scène étaient quasi inexistants, et que nos amis ne s'entendaient ni jouer ni chanter à cause de quelques milliers de nubiles qui hurlaient hystériquement jusqu'à s'expédier dans les vapes (certains comparèrent l'effet à un décollage de Boeing) ! La chronologie n'est toujours pas respectée, mais on prend toujours autant de plaisir à écouter ces très jeunes rockers tenter de combattre courageusement les éléments.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)     

    
01 - Twist & Shout
02 - She's A Woman
03 - Dizzy Miss Lizzy
04 - Ticket To Ride
05 - Can't Buy Me Love
06 - Things We Said Today
07 - Roll Over Beethoven
08 - Boys
09 - Hard Day's Night
10 - Help!
11 - All My Loving
12 - She Loves You
13 - Long Tall Sally
14 - You Can't Do That
15 - I Want To Hold Your Hand
16 - Everybody's Trying To Be My Baby
17 - Baby's In Black


jeudi 15 septembre 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 121


121. CHANGES [DAVID BOWIE]

   Ah, les ignobles, les vils faquins, les noms d'oiseaux ! Ils profitèrent lâchement que je me morfondais au fond de mon trou malodorant pour remplacer toutes nos magnifiques pochettes cartonnées par de ridicules machins en plastoc moche ! La tête me tourna, le sol se déroba sous mes pieds et des cheveux blancs me poussèrent prématurément... Et ce sont les mêmes goujats profiteurs qui, aujourd'hui, pleurent et se lamentent en maudissant Internet et le téléchargement illégal. Et quoi, la toiture du château est déjà à refaire, le marbre de la piscine à remplacer ?

   Il faut réexpliquer pour les jeunes générations. A l'époque, la fabrication de leur fichu compact disc (ça, pour être compact – autant collectionner des timbres !) coûtait à peu près deux fois moins chère que celle d'un vinyle, mais ils n'hésitèrent pas à nous fourguer leur camelote pour le double ! Las, ce n'était que le début de l'escroquerie. Après s'être cassé trois ongles pour retirer la cellophane, on se retrouvait trop souvent avec un boîtier endommagé. Ensuite, il fallait investir dans un microscope pour tenter de déchiffrer le livret. Tous ceux qui étaient habitués à fantasmer des heures sur les pochettes n'avaient plus qu'à se trancher les veines avec le disque miroir ! En une poignée de semaines, le plus bel objet du monde devint ringard, et les fans furent transformés en vieillards d'un sale coup de baguette tragique... Les nigauds ne purent s'empêcher de s'extasier devant ce mur du son clinique, mais ceux qui possédaient de vraies oreilles hurlèrent au sacrilège : qu'avait-on fait de la rondeur des graves, du mordant des aigus, et quid de l'alchimie magique des deux réunis ? Ô foutaise et révolution du grand bernique ! Enfin, il faut tout de même être juste, le bidule possédait ses menus avantages : si on en prenait soin, le disque ne s'usait point (fini les crachotis perturbateurs), et l'on pouvait se délecter d'un album entier (parfois même d'un double) sans avoir à changer de face (les dérangés du bulbe pouvaient également écouter deux-cent-cinquante-quatre fois de suite leur chanson favorite sans bouger de leur fauteuil préféré). Nous sommes d'accord, les agréments étaient bien minces comparés aux supplices. Ah, j'allais oublier un autre point positif : une exceptionnelle vague de rééditions qui permit la découverte de moult trésors oubliés. Ledit point, hélas, fut vite contrebalancé : alors que tout le monde rachetait les disques qu'il possédait déjà, les sous vinrent à manquer quand il s'agit d'investir dans de nouveaux artistes... L'industrie mis tout de même plusieurs décennies (il ne m'étonnerait guère qu'elle l'ai fait exprès) avant de nous proposer un son décent. Malheureusement pour les comptes bancaires des escrocs, les amoureux de musique, rincés par d’innombrables campagnes de remasterisation, décidèrent que la vache avait déjà suffisamment donné en lait...

   Le délectable parfum du vinyle neuf venait de disparaître. Le magasin respirait l’hôpital. Je n'aurais pas été surpris de voir les vendeurs portant calot, blouse blanche et gants en latex.

   Pour la toute première fois de ma vie, je sortis d'un magasin de disques les mains vides – et le cœur sale.

   Je résistai longtemps, et sans difficultés, avant de me faire piéger comme tout un chacun. Que les critiques furent élogieuses ou destructrices, j'avais pris de longue date  l'habitude de m'offrir le nouveau Bob Dylan (ne me jugez pas trop sévèrement, je connais des vices bien plus malsains !), jusqu'au jour où son petit dernier ne fut plus disponible qu'en galette miniature. J'ose à peine vous raconter la colère que piqua ma fidèle discothèque (on ne peut parler de bibliothèque, puisque je n'y rangeais que des disques) : elle hurla qu'elle était un meuble sérieux, et non une vulgaire tour à la mode, puis menaça carrément de s’effondrer ! Finalement, elle ne s'écroula que de rire : j'avais omis un tout petit détail : je ne possédais pas de platine adéquate pour écouter mon album ! Je me serais esclaffé de bon cœur et de concert, si j'avais pu imaginer la tendance actuelle chez les bobos, lesquels n'écoutent plus David Bowie (surtout depuis qu'il est parti rejoindre les étoiles) qu'en vinyle et sur du matériel vintage (of course !).  



mardi 13 septembre 2016

SILVAIN VANOT ~ Il Fait Soleil [2002]


Et si, finalement, il était plus osé d'intituler un album Il Fait soleil plutôt que Never mind the bollocks ! Il fait soleil, donc ; pour autant, nous ne sommes pas tout à fait - et c'est heureux - chez la Compagnie Créole ! De mélancoliques nuages peuvent planer ici ou là... C'est un véritable beau disque de folk campagnard (arrangé avec une élégance rare), ce qui n'est pas si fréquent au pays de Jean-Jacques Cabrel. La douce affaire s'ouvre sur le titre homonyme, superbe relecture d'un bijou du magnifique (et un peu trop oublié) Jean-Roger Caussimon pour ne cesser d'enchanter. Je n'ai toujours pas compris comment cet homme parvient à nous plonger dans des rêveries aussi mystérieuses avec des thèmes en apparence si simples. 
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)  

   
01 - Il Fait Soleil
02 - Aurore
03 - Les Roseaux
04 - Plus Je M'Y Perds
05 - J'En Sais Assez (Sur Toi)
06 - Ile De France
07 - Aux Heures Vagabondes
08 - Rame Le Canot
09 - Des Cailloux
10 - Les Fous Des Rues
11 - Tête Vide


jeudi 8 septembre 2016

THE CRAMPS ~ Songs The Lord Taught Us [D.R.] [1980]


Le punk, entre autres joyeusetés, permis l'éclosion de groupes aussi phénoménaux que le Gun Club ou les Cramps, des gars et des filles qui violentaient des machins pourtant déjà bien allumés. Songs the lord taugh us, c'est exactement l'album qu'il faut quand un petit cousin ou des Martiens s'interrogent sur ce que peut être le rock et le roll. A l'époque, un coup d’œil sur la pochette vous débarrassait à jamais des Dire Straits, Foreigner et autres Toto ! (Les fans de ces groupes peuvent m'écrire, j'adore vos messages d'insultes !) Le même coup d’œil vous disait que vous alliez bien vous marrer. Après avoir fouillé les sous-sols de l'Amérique à la recherche des trésors oubliés les plus déjantés, les Cramps reprirent les affaires là où les avaient laissé les obscurs brindezingues des années 50 et 60. Nick Knox frappait sur ses peaux tel un sorcier vaudou, pendant que Poison Ivy et Bryan Gregory écrasait la fuzz et se tiraient la bourre comme dans une rixe au rasoir. Pas de basse pour arrondir les angles. Là-dessus, Lux Interior n'avait plus qu'à poser sa délicieuse voix, sorte de croisement entre un pervers sexuel et un tueur en série; les paroles feraient le reste. Oui, il y avait de quoi s'en payer une belle tranche, mais vous le savez sans doute aussi bien que moi.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)        


01 - TV Set
02 - Rock On The Moon
03 - Garbageman
04 - I Was A Teenage Werewolf
05 - Sunglasses After Dark
06 - The Mad Daddy
07 - Mystery Plane
08 - Zombie Dance
09 - What's Behind The Mask
10 - Strychnine
11 - I'm Cramped
12 - Tear It Up
13 - Fever
14 - I Was A Teenage Werewolf [With False Start - Original Mix]
15 - Mystery Plane [Original Mix]
16 - Twist And Shout [Bonus]
17 - I'm Cramped [Original Mix]
18 - The Mad Daddy [Original Mix]
MP3 (320 kbps) + artwork


lundi 5 septembre 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 120


120. DANCE ME TO THE END OF LOVE [LEONARD COHEN]

   Dans les coulisses, les autres filles continuaient à « jouer les danseuses » en glissant sur la pointe de leurs mignons petits pieds ou en tourbillonnant avec grâce au milieu des conversations, tandis que ma favorite ressemblait davantage à une sirène qu'on aurait extirpée trop vite des profondeurs de l'océan ou de l'écho de la musique... Elle était le sosie parfait de la petite Anglaise, dont je rêvais avant mon premier séjour à Margate. De la longue et magnifique chevelure auburn aux délicieuses tâches de rousseur, rien ne manquait, pas même l'accent à couper au couteau de Jane Birkin ! (Mary n'était pas une beauté agressive, violente, comme Olympia, elle n'offrait que charme et douceur – et c'est ce dont j'avais le plus besoin.) 

   Oscar me présenta son client, lequel me demanda comment j'avais trouvé le spectacle. Comme je ne pouvais lui avouer que j'étais tombé amoureux de sa fille au moment même où elle avait foulée la scène, je me résolus à répondre quelque chose d'à peu prêt aussi pompeux que : « Je n'ai rien trouvé, j'ai été littéralement absorbé, et le terme spectacle me semble peu flatteur pour décrire la féerie qui vient de se jouer ! » 

   Dans un ancien monde, mon ami Chris se faisait un plaisir de répéter (un peu trop souvent à mon goût) : « Jimmy, il n'est pas beau, mais il plaît aux filles ; c'est sans doute son regard mélancolique, quelque part entre Leonard Cohen et Droopy, elles sont prises d'une irrésistible envie de le consoler ! » Il pouvait bien se moquer, n'empêche que Mary glissa sa main dans la mienne au moment de passer le Pont Saint-Michel et franchir la frontière des deux univers. [Ici, ce sera bien. En relisant ce chapitre, il m'a semblé qu'il manquait quelques phrases, que le lecteur, amateur de romances, pourrait réclamer davantage de détails, mais explique-t-on seulement les miracles ? Je me souviens de quelques mots échangés avec cet air de rien qui, finalement, dit tout ; de deux ou trois sourires – de ceux qu'on souhaiterait mettre sous cloche avant de les poser pour toujours sur la table de nuit ; d'un verre qu'on devait boire ailleurs et qu'on ne boira jamais ; des voitures glissant sur la place sans qu'on entende le bruit des moteurs ; de la couleur de la Seine ; d'un regard à la dérobé ; de la douceur d'une main habituée à exécuter des gestes beaucoup plus compliqués ; du visage d'Olympia qui disparu de ma mémoire comme un corps qui se vide se son sang, de mon cœur se regonflant de vie... Voilà, pour le reste, les curieux n'auront qu'à faire jouer leur imagination...]  

   Ce n'est pas toujours facile d'être le compagnon d'une danseuse (oui, je vais m'autoriser une généralité, ça m'arrange !) : quand ces demoiselles ne sont pas sur scène, elles répètent, et quand elles ne répètent pas, elles entretiennent leur corps. Cela ne laisse guère de place à leurs amoureux, mais quand elles leur en font, ils ont l'impression de baigner dans un halo de lumière surnaturelle. Il me faut également évoquer les jeux érotiques et l'improbable souplesse de ces artistes. Le Kamasutra peut aller se rhabiller ! Les premiers mois, avec Mary, j'eus l'impression pour le moins étrange de faire l'amour en étant scotché au plafond ! C'est une expérience fort intéressante, je vous la recommande, à l'occasion ! 

   Bien sûr, on ne guérit pas d'un si long mal en quelques jours, et des coups de blues, parfois foudroyants, éclataient comme des baudruches gorgées d'un mauvais sang. Alors, ma danseuse se déshabillait de son justaucorps pour enfiler une blouse d'infirmière...

   Puis vint le jour d'un nouveau printemps, superbe dans son costume jaune soleil, avec les oiseaux qui chantent d'inédits couplets, et tout le doux toutim. Mary me donna rendez-vous devant la FNAC où elle désirait s'offrir un livre sur le bûto (c'est une danse japonaise apparut dans les années soixante, bande de rockers ignares !). Le nom du magasin me fit sursauter. Je n'avais pas acheter de disque depuis si longtemps que je ne me souvenais même plus de la pochette du dernier...

                         

vendredi 2 septembre 2016

KHMER ROUGE SURVIVORS ~ They Will Kill You If You Cry [C. 2016]


Cambodge, 17 avril 1975. Les Khmers Rouges entrent dans Phnom Penh. Ils vident la capitale de sa population dans un exode qui fera des milliers de morts. Les opposants politiques sont torturés et assassinés, les moines bouddhistes expulsés de leur monastère, les intellectuels et les citadins envoyés dans les camps de travaux forcés. Le régime de Pol Pot s'acharne à détruire toute forme de culture et de vie familiale au profit d'une vie communautaire idéalisée où toute forme d'individualisme est sévèrement condamnée. Des famines apparaissent, la population meurt de faim. On ne connaîtra jamais l'ampleur du génocide, les chiffres varient de 1 à 2 millions de victimes, soit un quart de la population cambodgienne de l'époque.
Cambodge, début 2016. Ian Brennan, le découvreur de Tinariwen, sillonne le pays avec un couple de micros et un enregistreur numérique. Il recueille les témoignages sonores des musiciens rescapés des camps de travail Khmers Rouges. Han Nai est l'un des deux derniers joueurs de Kann au monde, un instrument taillé dans le bambou. Thuch Savanj, chanteur et guitariste; la chanteuse Chea Sean; Arn Chorn Pond, qui doit la vie à la musique qu'il jouait aux combattants Khmers avant d'être forcé à combattre lui-même; le guitariste aveugle Kong Nai, surnommé le "Ray Charles cambodgien"; le guitariste Soun San; les chanteurs Keut Ran, Rab Ban, Thorn Seyma et Mon Hai; Prom Chantol et sa fille Ouch Savy; le flûtiste Arn Chorn Pond sont les autres témoins de l'âme d'un peuple qu'on a voulu éradiquer à tout jamais. "Ils te tueront si tu pleures."
ZOCALO (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : à l'exception du disco, peut-être (sic !), il ne faut pas craindre la musique, allez-y donc sans peur. Si ça ne rigole pas beaucoup, ça peut quand même vous faire grand bien.
Jimmy JIMI 



01 - Rab Ban, Mon Hai - Phnom Domrey Trom
02 - Soun San - Pjanch Meah
03 - Keut Ran - Aasojet Anet Mai
04 - Rab Ban - Orano
05 - Thuch Savanj - Jivit Rongkroh Proh Songkream
06 - Kong Nai - Kontriev Doeung Kon Mai
07 - Mon Hai - Prolop Phkaypreat
08 - Kong Nai - Kamara Rongkaam
09 - Prom Chantol, Ouch Savy - Ao Sat Sarika
10 - Kong Nai - Boonchnam Kamtkosal
11 - Keut Ran - Pineak Doeulang Knong Soun
12 - Soun San - Phleuv Dail Treuv Deu
13 - Thorn Seyma, Arn Chorn Pond - Bong Euy Sdaap Pkor
14 - Soun San - Preh Kon Euypok
MP3 (320 kbps) + front cover


jeudi 1 septembre 2016

VARIOUS ARTISTS ~ 'Round About Disco (By Zocalo) [H.M.C. 2016]


Cette compilation aurait pu se nommer : Jimmy hates disco. En effet, au gré de quelques remarques perfides, disséminées ça et là, j'ai cru comprendre que Jimmy n'aimait pas cette musique si caractéristique des années 70. Pour être franc avec vous, je ne porte pas non plus ce style dans mon cœur. Aujourd'hui, je vous propose pourtant le premier florilège disco des Bruits Magiques. Tambours, trompettes ! Vous y retrouverez les grands standards emblématiques (pour être branché, on dirait aujourd'hui iconiques) de cette musique surannée : Ma Baker de Boney M., Killing me softly with this song de Roberta Flack, Last night a D.J. saved my life de Indeep, Hot stuff de Donna Summer. J'en passe et des meilleurs. Bien entendu, pour ceux qui ont un peu pris l'habitude de mes compilations, vous vous doutez bien qu'il ne s'agit pas des versions originales et, en effet, ce sont toutes des reprises. Et, bien entendu, ce serait trop facile, aucun de ces morceaux n'est joué dans le style disco. Voici donc la première compile de disco pour ceux qui n'aiment pas le disco!
ZOCALO (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : pour changer de mes paresseux lustucrus, qui me proposent un post chaque fois qu'il leur tombe un œil, j'avais décidé d'engagé Zocalo, un bosseur, un vrai dur au mal, et voilà, qu'au bout de quelques mois, il me propose un hommage au disco ! On ne peut vraiment se fier à personne. En plus, son billet est mensonger, il n'y a pas là uniquement des reprises de titres disco, mais également des titres jadis saccagés par des groupes disco - la nuance est d'importance. Le pire, c'est que je vais me sentir obligé d'écouter cette chose !
Jimmy JIMI

   
01 - MUSICA NADA - I Will Survive [IT]
02 - ERIC GALE – Killing Me Softly With His Song [US]
03 - MILLI VANILLI - Ma Baker [GER]
04 - BARB JUNGR - Don't Let Me Be Misunderstood [UK]
05 - THE PUSSYCAT DOLLS - Hot Stuff (I Want You Back) [US]
06 - ELISABETH KONTAMANOU - Sunny [FR]
07 - ARTURO SANDOVAL - If You Leave Me Now [CU]
08 - CAKE - I Will Survive [US]
09 - MANU DIBANGO - Knock On Wood [CAM]
10 - NILS LANDGREN - Killing Me Softly [SW]
11 - LES VRP - Alexandrie, Alexandra [FR]
12 - CELIA CRUZ - Yo Vivire [CU]
13 - ERIC BURDON AND THE ANIMALS - Don't Let Me Be Misunderstood [UK]
14 - MUSE - Can't Take My Eyes Off You [UK]
15 - ELDISSA - Staying Alive [BR]
16 - ELI GOULART & BANDA DO MATO - Sunny [BR]
17 - THE VAMPS - Kung Fu Fighting [UK]
18 - TOKYO SKA PARADISE ORCHESTRA - Can't Take My Eyes Off Of You [JP]
19 - BODO MOLITOR - Don't Let Me Be Misunderstood [GER]
20 - CHLOE MONS - Hot Stuff [FR]
21 - DESPINA VANDI - Last Night A D.J. Saved My Life [GR]
MP3 (320 kbps) + front cover
No disco with BM276