mercredi 30 mars 2016

Grand Jeu Des belles Gueules chez Keith Michards


J'ai comme l'impression que ça fait un bail qu'on n'a pas joué ensemble  sur  la toile!  
 

Sous le haut patronage de la taulière du Cabinet des Rugosités, laissez-moi alors réparer cette anomalie en vous proposant un petit jeu tout bête et qui ne nécessite aucune compétence particulière… si ce n'est la furieuse envie d'y participer !

Les règles sont simplissimes : envoyez-moi une photo (ou plusieurs) de vous avec un "élément" ayant un rapport avec la musique (maquillage, badge, livre, disque, poster, tee shirt…). Si l'inspiration vous manque, rendez-vous sur le Cabinet des Rugosités où sont présentés quelques beaux exemples. Et si vous ne voulez pas dévoiler votre joli minois, pas de souci, vous pouvez le dissimuler de toutes les façons qu'il vous plaira.

Je ne veux pas vous mettre la pression, donc on va dire que je vous laisse jusqu'à la fin du mois d'avril pour m'envoyer vos belles images. Publication sur le Cabinet des Rugosités, début mai… ça vous semble jouable ?

J'attends donc vos réalisations à l'adresse suivante : keith.michards@orange.fr
 

Si vous avez besoin d'un quelconque renseignement, n'hésitez pas à me contacter au même endroit. Faites aussi passer l'information à votre entourage, ça peut éventuellement intéresser quelques farfelus!

Par ailleurs, j'invite tous les blogs amis à reproduire ce message afin qu'il bénéficie de la plus large diffusion. Merci d'avance et tous à vos Polaroïd !

Keith MICHARDS


mardi 29 mars 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 109


109. SEASON OF THE WITCH [DONOVAN]

   Le mois de juillet fut éclatant dès les toutes premières lueurs du jour. Les rayons doux d'un haut soleil me réveillèrent et les révisions, le bac, les cauchemars, tout s'était volatilisé dans les méandres de la nuit. Il y a des matins si délicieux qu'un disque n'est même plus nécessaire pour aider à se mettre tranquillement en marche. Bon, après vingt secondes de réflexion, je me dis, qu'après tout, un Dusty in Memphis ne risquait guère de briser l'harmonie !

   Heureusement que l'on garde toujours une infime part d'innocence, sinon on étoufferait sous les cris d'orfraie de la paranoïa... Bientôt, le calendrier ne saurait plus à quel saint se vouer, et un hiver de glace s’installerait pour les siècles à venir. Les bains à la violette se seraient-ils laissés respirer avec plus de bonheur, si j'avais su que la délicate fleur était en voie d'extinction ? Au mieux, j'aurais essayé de gonfler davantage mes poumons et de forcer ma mémoire, mais quelques larmes suffisant à faire déborder un réceptacle d'amour et à convoquer les averses, cela n'aurait que précipité la fin...

   Quelque part à l'ouest hideux de nulle part, au fond d'une grotte secrète, « le Monstre » touillait lentement une vieille marmite dégueulasse, pendant que le Malin se masturbait dans l'ombre. L'odeur putride et les psaumes inversés auraient du dégouliner jusqu'à nous, seulement, il faisait trop bon en ce début d'été.

   Le mois d'août fut pluvieux dès notre arrivée à Margate, mais ça n'avait aucune importance puisque c'était de la belle et bonne pluie anglaise, de celle qui fit pousser nos idoles et les aida à se conserver au mieux. (Il y aurait un lourd volume à écrire sur les rockers anglais partis se faire cramer le cerveau et dissoudre le talent sous le soleil californien.)
   Notre première sortie nous emmena vers les falaises de Cliftonville. Cette magnifique hauteur plantée au sud du pays nous donnait l'impression d'admirer toute ltendue de notre Angleterre chérie.
   « Si notre chanteur avait daigné nous accompagner, dit Polina, nous aurions pu faire une tournée des pubs de la région.
   – Je crois que Richard a son petit monde à lui, répondit Cyril, et que nous devons le respecter. »

   « Richard et respecter », voilà un sujet et un verbe dont nous n'avions pas fini d'entendre siffler les dissonances. En attendant, dans son là-bas immonde, « le Monstre » ajoutait des yeux d'enfants fous et de l'urine de singe au fond de son peu ragoutant ragoût de sorcière. Les falaises n'étaient pas suffisamment hautes, seul, peut-être, notre spectateur médium du Gibus put le voir dans sa boule de cristal ou dans les cartes de son jeu de Tarot.

   Quand je ferme les yeux en pensant à notre dernier été, je revois Olympia dansant au bord de la falaise. A tout moment, on dirait qu'elle va s'envoler...

   Il vaut mieux ne jamais dire adieu aux gens comme aux paysages, ça laisse toujours un espoir – aussi ténu soit il.




vendredi 25 mars 2016

FUGAZI ~ 13 Songs [1989]


"Fucked up, got ambushed, zipped in !"
On imagine ce que le pouvoir américain imposa à ses soldats au Vietnam pour qu'ils sortent ce genre de phrase de leurs tripes. La violence, l'urgence, la sensibilité, c'est ce que ce groupe écorché vif a traduit avec force et talent pour créer ses textes et ses musiques, et nous offrir sa vision de ce qui nous entoure tous les jours sur la planète. Son intégrité n'est pas à prouver, puisqu'elle se trouve être la nature même de Fugazi, de par l'indépendance de ses productions de disques, le refus de donner des concerts à plus de dix dollars, l’inexistence d'un merchandising officiel, et ce besoin incessant de se renouveler et d'évoluer disque après disque, scène après scène. L'idée que le rock est un moyen de survie ou de partage, comme un outil qui exorciserait l'angoisse dans laquelle le monde nous plonge, c'est peut-être elle (cette idée) qui sauve la musique du naufrage. Ça vous fait peur ? Soyez rassurés, écoutez Fugazi, réécoutez encore, et voyez par vous même : un seul de leurs morceaux vous économisera une heure de psy et une boîte d'anxiolytiques. Ce 13 Songs, devenu une référence classique de la scène post hard-core de Washington DC (ouah, ça pète ça!), est la réunion des deux premiers maxis du groupe : Fugazi (7 titres, 1988) et Margin Walker (6 titres, 1989).
NESTOR. B (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Waiting Room
02 - Bulldog Front
03 - Bad Mouth
04 - Burning
05 - Give The Cure
06 - Suggestion
07 - Glue Man
08 - Margin Walker
09 - And The Same
10 - Burning Too
11 - Provisional
12 - Lockdown
13 - Promises
MP3 (192 kbps) + front cover

jeudi 24 mars 2016

BEE GEES ~ Bee Gees' 1st [D.R.] [2CD] [1967]


Il faut être particulièrement naïf pour s'imaginer qu'il puisse s'agir des mêmes Bee Gees ! La vie ne saurait se permettre autant de cruauté ! Comment voudriez-vous, qu'en moins de dix années, des gandins londoniens habillés de velours ou de dentelles et pratiquant une superbe pop baroque (magnifiquement saupoudrée de psychédélisme à l'anglaise) puissent se métamorphoser en ploucs ricains, affreux discomen déguisés en pantalons Karting et chemises en satin fluo ? Aujourd'hui, tout le monde est supposé savoir qu'il n'était question que de ridicules sosies, aussi peu convaincants dans le choix de leurs fringues que dans leurs chansonnettes vulgaires et abrutissantes. Je sais que des commentateurs n'hésiteront pas à avouer qu'ils aiment autant les deux. Pour moi, cela revient à dire qu'on se montre aussi sensible aux charmes de Jean Shrimpton qu'à ceux de la Mère Denis, et j'avoue humblement que cela dépasse mon degré de compréhension ! Délicate sans être mièvre, chantillesque sans être écœurante, cette premier oeuvre s'offre ici en mono, en stéréo et avec moult bonus afin de séduire les gourmets comme les gourmands.  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)

              
CD1 :
01 - Turn Of The Century [Stereo]
02 - Holiday
03 - Red Chair, Fade Away
04 - One Minute Woman
05 - In My Own Time
06 - Every Christian Lion Hearted Man Will Show You
07 - Craise Finton Kirk Royal Academy Of Arts
08 - New York Mining Disaster 1941
09 - Cucumber Castle
10 - To Love Somebody
11 - I Close My Eyes
12 - I Can't See Nobody
13 - Please Read Me
14 - Close Another Door
15 - Turn Of The Century [Mono]
16 - Holiday
17 - Red Chair, Fade Away
18 - One Minute Woman
19 - In My Own Time
20 - Every Christian Lion Hearted Man Will Show You
21 - Craise Finton Kirk Royal Academy Of Arts
22 - New York Mining Disaster 1941
23 - Cucumber Castle
24 - To Love Somebody
25 - I Close My Eyes
26 - I Can't See Nobody
27 - Please Read Me
28 - Close Another Door
CD2 :
01 - Turn Of The Century [Early Version]
02 - One Minute Woman [Early Version]
03 - Gilbert Green
04 - New York Mining Disaster 1941 [Version One]
05 - House Of Lords
06 - Cucumber Castle [Early Version]
07 - Harry Braff  [Early Alternate Version]
08 - I Close My Eyes [Early Version]
09 - I've Got To Learn
10 - I Can't See Nobody [Alternate Take]
11 - All Around My Clock
12 - Mr. Wallor's Wailing Wall
13 - Craise Finton Kirk Royal Academy Of Arts [Alternate Take]
14 - New York Mining Disaster 1941 [Version Two]

mardi 22 mars 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 108


108. IN A BROKEN DREAM [PYTHON LEE JACKSON]

   Je n'avais encore jamais vu les bedonnants compères aussi sans gêne et bavards. Le premier s'affala au pied de mon lit (manquant d'y écraser mon cher vieux Paddington en peluche), pendant que le second s'asseyait en tailleur, sans avoir pris soin de retirer ses chaussures, dans la magnifique Ball Chair que mes parents m'avaient offert pour mon dernier anniversaire.
   « Mon collègue, ici présent, trouve votre style particulièrement lyrique et élégant ; personnellement, j'aurais tendance à le juger un peu trop maniéré, ce qui, si je peux permettre au vu de votre sujet, ne fait pas trop « rock'n'roll attitude » ! [Rire gras]
   – Moi, ce qui me dérange, reprit l'autre, ce sont tous ces passages que je trouve assez peu crédibles : cet ami qui vous fait cadeau d'un carton rempli de disques (rien que des chefs-d’œuvre, bien évidemment !) trouvés dans les tiroirs d'une commode Louis XV ; votre atterrissage dans le décolleté d'une fille sublime qui vous entraîne, aussitôt, et comme par magie, dans son lit ; ce spectateur qui possède des dons de voyance et prévoit le pire avec votre chanteur (celui-ci, vous devriez vous en méfier, c'est vrai, je le vois bien s'enfuir avec votre Olympia) ; j'en passe et de plus loufoques. » [Rire alcoolisé]

   Et venir troubler mes rêves, la veille du bachot, pour critiquer un livre que je ne commencerais à écrire que plusieurs décennies plus tard (oubliant, au passage, de me réclamer leur fichue liste pour leur satané île déserte) était-ce tellement plus crédible ?! Ce que je préfère, en littérature, c'est quand l'auteur construit des labyrinthes avec des miroirs déformants, et qu'il s'arrange si bien pour égarer le lecteur, que celui-ci n'en est plus à se demander ce qui est crédible de ce qui l'est peut-être beaucoup moins. En même temps (et je n'écris pas cela pour justifier quelque transposition), la vie m'a maintes fois prouvé qu'elle savait faire les efforts nécessaires pour s'habiller d'incroyable afin d'être à la hauteur des esprits les plus délirants. (Enfermons-nous un bref instant entre les bras chaleureux de cette parenthèse. J'ai pensé à un exemple (parmi des millions) qui pourrait vous plaire : tous les biographes semblent d'accord sur ce point : notre vieil ami Thomas Edison, génial inventeur du phonographe (entre mille autres bricoles) était plus sourd que Beethoven ! Posez un bibelot à moitié aussi dingo au milieu d'un roman et vous allez voir ce que vous allez entendre (j'adore cette surprenante expression) : « Ouais, cette bonne blague, et pourquoi pas un opéra (rock !) sur un champion de flipper aveugle, sourd et muet, pendant qu'on y est ! »)

   A mon réveil, et donc à trois heures de l'examen (j'ignore (et je me moque un peu de savoir) si le lecteur pourra trouver la chose crédible ou non), ma première préoccupation fut de chercher ma pile de listes dans mon secrétaire au cas où la Brigade de l'Ile Déserte reviendrait à la charge !

   J'ai toujours possédé une mémoire très sélective, je pourrais encore vous décrire la superbe chemise que portait Jean-Robert Jouvenet (vous vous souvenez sans doute du groupe Extraballe ou de son passage éclair chez les Dogs), le jour où nous fîmes sa première partie, mais mes souvenirs du bac se résument au moment où nous nous retrouvâmes devant le fameux panneau des résultats et où j'appris qu'on m'avait accordé la mention « assez bien »...
   Les effusions furent de courtes durées. Sept années défilèrent en accéléré au fond de nos pupilles troublées. A la prochaine rentrée, chacun devrait regagner sa faculté respective sans le soutien des autres. Le cuir de nos blousons se pris un sacré coup de patine.