jeudi 28 avril 2016

MAZZY STAR ~ So Tonight That I Might See [1993]


Essayer de sauver les âmes égarées n'est pas une tâche facile, mais il faut bien que quelqu'un s'y colle. En lisant les commentaires liés au post précédent, je me suis rendu compte que de bons amis avaient manqué un sacré coche voire un coche sacré. Il me faut donc remettre l'ouvrage sur le métier... Depuis toujours, ou presque, David Roback caressait le même rêve insensé, un fantasme qui lui mangeait la cervelle et lui broyait le cœur. Il tenta l'expérience avec Opal, un bien joli groupe, mais la formule n'était pas encore exactement au point, et la chanteuse ne ressemblait pas tout à fait à l'ange de ses songes. Une telle créature pouvait-elle seulement exister ? Il en doutait fortement jusqu'à ce qu'une fille prénommée Espoir tombe de je ne sais où (comme toutes les fées). Elle était tellement belle qu'on avait envie de la gifler pour voir si elle était bien réelle ! Le premier album était magnifique mais pas encore merveilleux, le deuxième serait leur chef-d'oeuvre. Depuis toujours, ou presque, David Roback caressait le même rêve insensé : jouer de la Velvet music mais au ralenti, comme dans un nuage d'opium (un machin capable de foudroyer un fan de speed metal en un seul couplet !), avec un batteur somnambule (ou narcoleptique, on ne sait trop) secondé par le tambourin d'une divine enfant (voir Hope frapper son instrument contre sa fine cuisse est l'une de choses les plus érotiques qu'il m'ait été donné d'observer - et je préfère ne pas vous raconter ce qu'il advient quand elle porte son harmonica à ses lèvres !) et une paire de guitaristes (l'un sur une acoustique et l'autre branchée sur l'électricité pour lancer de grandes rasades de slide ou parfumer la pièce de fragrances psychédélicieuses). L'affaire semblait déjà plus qu'ambitieuse, mais sa grande idée était de remplacer la voix bougonne de Lou ou les profondeurs mystérieuses de Nico par un chant qui tiendrait autant du charme des anges, de la sérénade de fées que de l'appel des sirènes. Hope offre tout ça comme s'il ne lui en coûtait rien. Sa voix est si liquide qu'elle vous noie dans un océan de rêveries. Comme vous pouvez le constater, je ne m'en suis toujours pas totalement remis !
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : j'ai oublié de vous dire qu'il y avait également une basse en forme d'accroche-cœur, un orgue en extase et quelques violents violons... Et une reprise d'Arthur Lee (pour les connaisseurs) qui s'autorise le droit d'être supérieure à l'originale.               


01 - Fade Into You
02 - Bells Ring
03 - Mary Of Silence
04 - Five String Serenade
05 - Blue Light
06 - She's My Baby
07 - Unreflected
08 - Wasted
09 - Into Dust
10 - So Tonight That I Might See
MP3 (320 kbps) + artwork


mercredi 27 avril 2016

HOPE SANDOVAL & THE WARM INVENTIONS ~ Bavarian Fruit Bread [2001]


J'ai acheté ce disque sans plaisir avant de l'abandonner sur une étagère, encore enveloppé dans sa cellophane. Non, je ne suis pas tout à fait fou, juste fidèle, ce qui n'est pas exactement la même chose. Cet album sur lequel s'étalait en toute lettre le nom de Sa Majesté Hope Sandoval sonnait le glas de Mazzy Star, l'un de mes groupes préférés des années quatre-vingt-dix, l'un de mes groupes préférés tout court. Comment, alors, aurais-je pu imaginer que la Belle réussirait à s'échapper quelques quinze années plus plus tard pour retrouver son palais et nous offrir un nouveau chef-d'oeuvre en compagnie de Dave Roback, son plus merveilleux serviteur (Mazzy Star étant l'un des très rares groupes à avoir réussi sa reformation)? Je finis par découvrir ce Bavarian fruit bread, chez un ami, plus d'un an après sa parution... Le disque s'ouvre sur une offrande de William Reid (The Jesus And Mary Chain), le voyou qui avait enlevé notre Princesse pour la retenir en captivité sous la garde de Colm O'Ciosoig (My Bloody Valentine). Le garçon fait de gros efforts pour ne pas sonner comme Mazzy Star et pour ne pas infester les ondes distillés par la Magicienne. L'équivalent de la première face sonne comme du folk très intimiste (avec deux participations du génial Bert Jansch à la guitare), alors que la seconde est légèrement plus riche en arrangements (magnifique violoncelle). Malgré l'exil, le Cher Ange n'a rien perdu de sa superbe et chante toujours avec cette voix de fée presque insupportable de sensualité. Le sucre d'orge et le miel semble couler des enceintes et l'on ne peut faire autrement que de se vautrer dans ce luxe érotique !
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : essayez de ne pas vous faire trop de mal avec la photo ci-dessous !                


01 - Drop
02 - Suzanne
03 - Butterfly Mornings
04 - On The Low
05 - Baby Let Me
06 - Feeling Of Gaze
07 - Charlotte
08 - Clear Day
09 - Bavarian Fruit Bread
10 - Untitled
11 - Around My Smile
12 - Lose Me On The Way
MP3 (320 kbps) + artwork


mardi 26 avril 2016

TIM HARDIN ~ Suite For Susan Moore And Damion - We Are One, One, All In One [1969]


Oublions les questions domestiques, professionnelles ou médiatiques qui emplissent notre quotidien et focalisons-nous un instant sur cette chose si galvaudée qu’est l’amour. On rêve tous à un moment de sa vie (même si on peut l’avoir oublié en route) d’un grand amour. Mais, au final, qu’attendons-nous réellement de lui et que serions-nous prêts à faire pour (re)vivre le plus fou d’entre tous ? Pour illustrer mon propos, j’ai choisi ce disque de Tim Hardin, parce qu’il nous place au cœur de cette confrontation. Ce n’est sans doute pas son meilleur (d’autant qu’il est parfois inconfortable à écouter), à la place, ouvrez toutes grandes vos oreilles sur Tim Hardin 1 et Tim Hardin 2 et fermerez les yeux en même temps pour mieux les savourer. Pour ma part, j’aime par-dessous tout cette voix parfois mélancoliquement si douce et dont la magnifique retenue vous bouleverse en moins de trois syllabes car elle nous dit tout ce que l’on peut nous cacher de la vraie vie. Malheureusement pour lui (et pour nous), son accoutumance à l’héroïne aura aussi le dessus sur son œuvre et sur sa vie… Sur le disque en question, alors complètement fou amoureux de sa compagne du moment, Tim Hardin décide de se lancer dans une sorte de concept album pour exprimer toute la grandeur de l’amour qu’il porte à cette femme et à leur enfant. La belle, sans doute un peu dépassée par tant de ferveur, mit les voiles avant sa réalisation finale. Reste ce témoignage poignant, impudique et parfois effrayant d’un homme qui a osé dire et vivre ce que beaucoup se contentent de rêver. Car si ce disque me fascine autant, c’est qu’il nous place face à ce grand amour qui donnerait soudain tout son sens à nos vies pour nous dévoiler tels que nous sommes lorsqu’on cesse de se mentir : en toute honnêteté, vous sentiriez-vous vraiment capable de vivre et d’assumer les débordements d’un tel amour aux yeux de tous ou ne rêveriez-vous pas plutôt, à la place, d’en inspirer un pareil à votre égard ? A moins que, comme cette fameuse Susan Moore, vous ne préfériez vous en détourner à votre tour pour ne pas en payer le prix ? Alors, quelle que soit la réponse que vous trouverez à l’écoute de ce disque, acceptez qu’elle vous dévoile soudain une part de vous-même un peu effrayante… car tel est l’étrange pouvoir de cet album.
Audrey SONGEVAL (Merci d'avance pour vos commentaires !)


 * Implication I
 01 - First Love Song
 02 - Everything Good Become More True
* Implication II
03 - Question Of Birth
04 - Once-Touched By Flame
05 - Last Sweet Moments
*  Implication III
06 - Magician
07 - Loneliness She Knows
* End Of Implication
08 - The Country I'm Living In
09 - One One The Perfect Sum
10 - Susan
MP3 (320 kbps) + artwork



lundi 25 avril 2016

VARIOUS ARTISTS ~ Trojan Beatles Tribute Box Set [Limited Edition] [3CD]


Les chansons des Beatles sont si magnifiquement évidentes qu'on peut les accommoder à toutes les sauces et personne ne s'en est privé (je connais, par exemple, un groupe qui a repris l'intégrale studio au ukulélé !). Le label anglais Trojan offrait le meilleur de la musique jamaïcaine (ska, rocksteady, early reggae) aux immigrés comme à leurs amis mods ou skinheads (qui n'étaient pas encore les affreux que nous connaîtront une grosse décennie plus tard). Ce délicieux coffret boucle la boucle en proposant de mirifiques relectures du répertoire des "Fab Four" (avec quelques jolies incursions dans leurs œuvres en solitaire).
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)      


CD1 :
01 - Glen Adams - I Wanna Hold Your Hand
02 - Pat Kelly - A Hard Day's Night
03 - Byron Lee & The Dragonaires - And I Love Her
04 - The Now Generation - You Never Know (I'll Be Back)
05 - Joe White - Yesterday
06 - The Flame All Stars - Yesterday
07 - Willie Lindo - Norwegian Wood
08 - Ernest Ranglin - You Won't See Me
09 - Ernie Smith - You Won't See Me
10 - Joe White - If I Needed Somebody
11 - B.B. Seaton - Eleanor Rigby
12 - Don Carlos - Hello Goodbye
13 - The Crystalites - Lady Madonna
14 - John Holt - Hey Jude
15 - The Dynamites - Hey Jude
16 - Ken Lazarus - Ob-La-Di Ob-La-Da
17 - The Paragons, Rosalyn Sweat - Blackbird
MP3 (320 kbps) + front cover
CD2 :
01 - John Holt - I Will
02 - Anonymously Yours - Get Back
03 - Marcia Griffiths - Don't Let Me Down
04 - The Harry J All Stars - Don't Let Me Down
05 - The Maytals - Give Peace A Chance
06 - The Blues Busters - Something
07 - Sharon Forrester - Here Comes The Sun
08 - Dobby Dobson - Carry That Weight
09 - Nicky Thomas - Let It Be
10 - The Upsetters (Featuring The Soulettes) - Let It Be
11 - Keith Lynn & The S.P.M's & Byron Lee & The Dragonaires - My Sweet Lord
12 - John Holt - Happy Xmas (War Is Over)
13 - Ken Boothe - My Love
14 - Byron Lee & The Dragonaires - Live And Let Die
15 - The Techniques - World Without Love
16 - King Kouchi & The Techniques - Show Me Your Motion (World Without Love Version)
17 - Ken Lazarus - Come And Get It
MP3 (320 kbps) + front cover
CD3 :
01 - The Black Beatles - Reggae And Shout
02 - Alton Ellis - And I Love Her
03 - Dandy Livingstone - Yesterday
04 - Jackie Robinson - In My Life
05 - The Pioneer All Stars - In My Life
06 - Rico Rodriguez, The Rudies - Hey Jude
07 - Joyce Bond - Ob-La-Di Ob-La-Da
08 - Desmond Dekker - Blackbird
09 - The Israelites - Come Together
10 - Susan Cadogan - Something
11 - Dawn Penn - Here Comes The Sun
12 - Nicky Thomas - Isn't It A Pity!
13 - Freddie Notes & The Rudies - My Sweet Lord
14 - T.T. Ross - Imagine
15 - Del Davis - A World Without Love
16 - The Johnny Arthey Orchestra - A World Without Love
MP3 (320 kbps) + front cover


vendredi 22 avril 2016

KEREN ANN ~ You're Gonna Get Love [2016]


Ce n'est guère étonnant qu'une fan du Velvet Underground et de sa chanteuse prénomme sa fille Nico, mais ça m'a quand même tout ému. Cette naissance nous a privée des douceurs de Keren Ann, pendant de trop longues années, mais elle se rattrape avec cet album absolument splendide. Sa voix et sa guitare ressemble à sa jolie personne : chez Keren Ann, tout n'est que grâce. Elle jette des charmes sans avoir besoin d'élever la voix ou de monter le volume. Elle jette aussi beaucoup de ponts : entre folk, rock et pop, entre passé et modernité, entre force et fragilité, entre mélancolie et luminosité, entre les ouvertures de cœurs et les mystères... Je l'écoute en boucle, depuis plusieurs jours, et chaque écoute m'expédie dans des rêveries toujours plus lointaines. L'élégance faite femme... Ensorcelant.  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)     



01 - You're Gonna Get Love
02 - Bring Back
03 - The Separated Twin
04 - Insensible World
05 - Where Did You Go
06 - Easy Money
07 - My Man Is Wanted But I Ain't Gonna Turn Him In
08 - You Knew Me Then
09 - Again And Again
10 - The River That Swallows All The Rivers
11 - You Have It All To Lose
MP3 (320 kbps) + front cover
   

mercredi 20 avril 2016

THE J. GEILS BAND ~ The J. Geils Band [Debut Album] [1970]


Pour la jeunesse et les retardataires, il n'est sans doute pas inutile de commencer par le début (cet album étant le préféré de nombreux fans). Certes, il y a peut-être un peu trop de moustaches sur la pochette ["La moustache chez les rockers me donne des hauts le cœur" (The Liminanas)], mais il y a aussi des regards qui ne trompent pas. Un gamin qui achetait ce disque devait bien se douter qu'il y aurait peu de prog ou de jazz rock à l'intérieur ! Ainsi, moi qui vous parle, j'en fis l'acquisition sans rien savoir du groupe, tenté par un challenge un tantinet masochiste, le désir d'offrir mes délicates oreilles à cette bande de patibulaires. Les gars n'ont pas inventé le fil à couper le beurre et ça tombe plutôt bien puisqu'ils ont l'air de se foutre du beurre comme de l'argent du beurre. Par contre, ils semblent très intéressés par les cuisses de la crémière. C'est dingue comme cet album respire le stupre ! Les gars n'ont pas inventé le fil à couper le beurre, mais ils ont retrouvé la recette des Grands Mages Noirs. A la moitié du premier couplet, on sait déjà qu'on va déguster sévère et, tout du long, on a l'impression d'assister au dépucelage d'une jeune beauté ! La rythmique vous accroche le cœur sans jamais le lâcher, la guitare gicle comme un pervers sur une jupette, l'orgue dégouline suavement, l'harmonica déverse des rivières sanguinolentes et le chanteur hurle à la lune comme s'il s'appelait Wolf. Maximum rhythm and blues, mes frères et sœurs ! Pourtant, tout ne fut pas si simple. Impressionnés par le studio, les garçons n'arrivaient pas à se lâcher. Jerry Wexler (boss d'Atlantic), comme il le conte dans ses mémoires, leur demanda donc de jouer leur set de concert pour comprendre ce qui ne fonctionnait pas. Et le fieffé rusé lança une œillade à l'ingénieur du son pour qu'il fasse tourner la bande. Une demie-heure plus tard, l'album était bouclé ! Une éternité plus tard, il pourrait encore vous émouvoir sensiblement. 
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)            


01 - Wait
02 - Ice Breaker (For The Big ''M'')
03 - Cruisin' For A Love
04 - Hard Drivin' Man
05 - Serves You Right To Suffer
06 - Homework
07 - First I Look At The Purse
08 - What's Your Hurry
09 - On Borrowed Time
10 - Pack Fair And Square
11 - Sno-Cone
MP3 (320 kbps) + artwork


mardi 19 avril 2016

PETER WOLF - A Cure For Loneliness [2016]


"You, gone from me, tragedy …"
Attention, vous êtes prêts… Top ! "Je suis un artiste américain né en 1946 ("Merde, 70 ans !" (N.D.L.R.)) dans le Bronx; plus tard, je suis devenu Bostonien; je fus tout d’abord D.J. Radio connu ("tu parles..." (N.D.L.R.)) sous le surnom de "The Wolfa Goofa with the Green Teeth"; j’ai habité quelque temps avec David Lynch qui m’a viré sous le fallacieux prétexte que je ne payais pas mon loyer; j’ai longtemps fait partie du Plus Grand Groupe de Rock de l’Histoire, titre détenu de 69 à 74, cette dernière année nous avons sorti le Plus Grand Disque de Rock de l’Histoire (essayez de me prouver le contraire je vous pète les rotules ! (N.D.L.R.)); à la fin de cette période, j’ai recherché un nouveau challenge et me mariai à La Plus Belle Femme du Monde, pas facile, j’ai la plus belle voix du métier et une présence scénique incomparable alors que je ne suis pas Mick Jagger (car je suis Américain, moi Monsieur, et pas qu’en rêve), depuis une trentaine d‘années (dingue comme ça file… (N.D.L.R.)); je mène une carrière solo ponctuée de la sortie d’une multitude de… euh, de 7 disques jusqu’ici, où je chante ce que je veux, selon certains (dont un péquenot paumé au fin fond de sa french cambrousse); je pourrais chanter l’annuaire les gens applaudiraient; j’ai fait des duos mémorables avec Neko Case, Aimée Mann ou Shelby Lynne, il ne me manque plus que Carla B. au tableau de chasse; j’ai rencontré mon héros ultime Don Covay et j’ai fini par co-écrire des morceaux avec lui, le dernier il était prévu que je le chante en duo avec Bobby Womack, vous allez pas le croire Don et Bobby sont morts tous les deux avant, moi je suis bien vivant mais personne n’en a rien à cirer de ce que je deviens sauf à tomber par le plus grand des hasards sur un de mes disques et sur le cul (si ça c’est pas une anacoluthe je n’y connais rien, mille sabords ! (N.D.L.R.)); ça faisait 6 ans que j’avais rien sorti, là, je me suis bougé (d’après l’autre péquenot 2016 commencerait à ressembler à une grande année); vous pourrez vous fier à la pochette, elle annonce la couleur, j’y ai glissé le morceau pour Bobby Womack, repris quelque vieux trucs à moi ou à d’autres; j’y chante un Tragedy qui n’a rien à voir avec l’autre Tragedy; je m’y essaie même au bluegrass Appalachien, je suis, je suis, je suis … ah désolé, trop tard, vous avez perdu."
Everett W. GILLES (Merci d’avance pour vos commentaires)
P.S. : "De temps en temps, je me transforme en rock-critic et, l’autre jour, j’ai interviewé pendant une heure un petit jeune prometteur qui vient de sortir un truc qui me botte, Westerberg qu’il s'appelle …" (Vous trouverez ça chez Marius sur le Canut Brains (N.D.L.R.))
Everett W. GILLES (Merci d'avance pour les commentaires !)


01 - Rolling On
02 - It Was Always So Easy (To Find An Unhappy Woman)
03 - Peace Of Mind
04 - How Do You Know
05 - Fun For Awhile
06 - Wastin' Time (Live)
07 - Some Other Time, Some Other Place
08 - It's Raining
09 - Love Stinks (Live)
10 - Mr. Mistake
11 - Tragedy
12 - Stranger
MP3 (320 kbps) + artwork


lundi 18 avril 2016

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 111


111. LONG LONG CHEMIN [MANSET]

   Entre ses jolis doigts diaphanes, Olympia tenait notre inscription au plus important tremplin jamais organisé dans ce pays. Un label avait décidé d'employer les grands moyens pour dénicher la perle rare (et s'offrir un peu de réclame dans le même élan). La lutte s'annonçait longue et acharnée, mais il y avait rien de moins que l'enregistrement d'un album à la clef (à ses mots, des disques, pourtant sombres, brûlèrent nos pupilles de leurs reflets plus éclatants que le soleil en robe d'été). D'après ses dires, ma belle n'eut même pas besoin d'user de ses charmes, l'organisateur ayant succombé à ceux du groupe lors de notre passage à Lille. Il tenait absolument à notre participation et nous exonérait des présélections. Il nous restait donc trois semaines pour nous préparer à la première manche.
Contrairement aux émissions de télé-crochets, dont on nous abreuvera plusieurs décennies plus tard, il était interdit de présenter des titres déjà enregistrés ; le label ne voulait pas d'habiles repreneurs, mais des musiciens ayant leur propre univers et capables d'écrire, de composer et de se produire en public. Le seul bémol, c'est que nous n'avions droit qu'à cinq titres pour convaincre un jury de « professionnels » (je vous laisse juger de la pertinence du mot). Nous allions devoir perdre la moitié de nos doux enfants au fond de la forêt !

   Déjà tout petits, la plupart des hommes aiment jouer à celui qui urinera le plus loin (juste avant de se mesurer l'appareil reproducteur !). Personnellement, je n'ai jamais beaucoup goûté la compétition. Hélas, le jeu s'y prêtait, et les groupes prenaient un plaisir malsain à se toiser, regardant le blouson ou l'ampli du voisin avec un air de dégoût ou un sourire narquois. Bref, le Rex Club sentait la poudre avant que quiconque n'ait encore dégainé la moindre guitare de son étui.
   Pour ce premier rendez-vous, l'organisation laissait un peu à désirer, les groupes passant davantage de temps à monter puis désinstaller leur matériel plutôt qu'à jouer. Comme nous étions les plus nombreux, il avait été décidé que nous passerions les derniers, ce qui nous laissa largement le temps de nourrir notre angoisse. Le jury se composait d'une attachée de presse du label, de Francis Dordor (alors rock-critic à Best), d'Alexis Quinlin (ancien manager de Taxi Girl (qui sera incarcéré à New York, deux décennies plus tard, pour une escroquerie à quelques quatre millions de dollars !)) et du chanteur Patrick Coutin (particulièrement connu pour aimer regarder les filles marchant sur la plage). Ce beau monde étant, comme à l'école, invité à nous donner une note allant de un à cinq, tout en éclusant moult pintes d'un breuvage fermenté (ce qui est un tantinet moins scolaire, je vous l'accorde).

   Assez D’Excès ouvrit le bal avec un hard rock fortement influencé par son presque homonyme mais avec des textes en français soit disant « comiques très second degré », selon le père du batteur qui faisait office de manager. Une véritable calamité en ce qui me concerne et le fait que le chanteur insulta Alexis, après l'avoir vu se boucher les oreilles en grimaçant, n'arrangea certainement pas leurs affaires.
   Bambi 2000 (ça s'annonçait bien !), soit deux garçons coiffeurs, firent sensation dans le ridicule ! L'un faisait couiner son machin en gesticulant comme une marionnette dégingandée, pendant que l'autre chantait la romance moderne d'une voix suraiguë et dans un anglais plus qu’approximatif. L'attachée de presse sembla au bord de l'extase durant tout ce que j'ai peine à nommer leur spectacle, alors que Francis Dordor dodelinait d'une tête qui avait l'air de se demander pourquoi elle était venue se coincer dans pareil étau.
   Zoé Lacharme, seule avec sa guitare et une rangée de pédales d'effets, nous mit une toute autre pression. On aurait dit la petite sœur de Jeffrey Lee Pierce et je crois que ce compliment ce suffit à lui-même.
   Kings Tone avait bien retenu les leçons des Specials, Madness ou Selecter. Pour gagner en originalité, le groupe compliquait sa sauce d'une jolie pincée de condiments cubains. Dordor, grand fan de tout ce qui touche à la Jamaïque, reprit espoir mais, à ce que je crus comprendre, le reste du jury trouva l'affaire trop « typée », comme on disait chez la Vache Qui Rit !
   Les Enfants D'Ailleurs se présentèrent comme un groupe de jazz-rock louchant vers l'Afrique. En réalité, cela donnait l'impression de manger une choucroute recouverte de mafé ! Pas franchement digeste, d'autant que leurs titres avaient une fâcheuse tendance à s'étendre au-delà du raisonnable.
   Satori était d'une autre trempe. Certes, leur batteur peinait à maintenir le rythme, mais leurs guitaristes imitaient le duo Tom Verlaine et Richard Lloyd avec beaucoup de grâce.
   Nous n'eûmes pas le temps de voir et d'écouter Les Autres (pas un si mauvais nom à la réflexion) car notre tour approchait et Olympia voulait gonfler au maximum le moral de sa petite troupe avant l'entrée en scène...


jeudi 14 avril 2016

VARIOUS ARTISTS ~ Le Rock D'Ailleurs : Japan [HMC. 2016] par Keith Michards


Étrange pays que le Japon qui, d'un côté, s'impose comme un pionnier dans le développement des technologies de pointe et, de l'autre, demeure profondément attaché à ses traditions millénaires. Étrange public aussi qui peut porter des artistes au statut de dieux vivants, tout en restant extrêmement discret durant leurs concerts. Étranges mœurs, étranges modes, étranges mentalités… qui échappent à nos esprits d'occidentaux cartésiens. Étrange enfin leur musique qui puise son inspiration partout dans le monde, sans jamais renier ses propres racines. Arigatō !
Keith MICHARDS (Merci d'avance pour vos commentaires !)

01 - Acid Black Cherry - 1/3 No Junjou Na Kanjou
02 - Siam Shade - Rain
03 - LM.C - No Fun, No Future
04 - Maximum the Hormone - Buiikikaesu !
05 - Kagerou - Baita No Yuuutsu
06 - UVERworld - Enough-1
07 - 12012 - Shine
08 - Beat Crusaders - Windom
09 - Luna Sea - Broken
10 - Vamps - Devil Side
11 - Blankey Jet City - Rain Dog
12 - High and Mighty Color - Zero Sympathy
13 - 9mm Parabellum Bullet - Warui Kusuri
14 - Asian Kung-Fu Generation - Planet of the Apes
15 - Mucc - You & I
16 - Sambomaster - Naite Bakari Ja Mitsukaranai Ze/Hādokoasuītosouru No Tanjō
17 - Buck-Tick - Climax Together
18 - Radwimps - π


mardi 12 avril 2016

BERT JANSCH ~ Avocet [D.R.] [1978]


Alors que la new wave battait son plein, Bert Jansch (guitare et piano) décida de faire paraître un album concept (et instrumental) dédié aux oiseaux. Evidemment, vendu ainsi, on est en droit de tiquer ! C'est oublier à qui l'on a affaire. Bert Jansch (accompagné des fidèles et merveilleux Danny Thompson (contrebasse) et Martin Jenkins (mandoloncelle, flûte et violon) est un virtuose qui sait ne conserver que l'essentiel. Ici, tout respire l'épure et l'élégance (comme lorsqu'il emprunte une rythmique de bossa sur une grille d'accords folk). Cet album en tous points sublime est accessible à tous et vous fera planer à des hauteurs insoupçonnées.  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !) 


01 - Avocet
02 - Lapwing
03 - Bittern
04 - Kingfisher
05 - Osprey
06 - Kittiwake
MP3 (320 kbps) + artwork


lundi 11 avril 2016

GUN CLUB ~ Early Warning [2CD] [C. 1997]


C'est ainsi, les fonds de tiroir des grands artistes sont souvent plus passionnants que les albums officiels du commun... Sur le premier disque, vous trouverez les premières démos du groupe qui, quelques mois plus tard, se transformeront en chef-d'oeuvre, ainsi que du live sauvage. Tout ceci me semble absolument indispensable; pourtant, c'est sur le deuxième disque qu'il est conseillé de s'attarder. Jeffrey y officie seul en s'accompagnant superbement d'une guitare acoustique qu'il malmène avec amour. Pour trouver plus émouvant, il ne vous suffira pas de vous lever de bonne heure. Cela fait bientôt vingt ans que je l'écoute et j'en ressors toujours aussi bouleversé. Jamais un blanc bec n'a interprété le blues avec autant de passion. 
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)     


CD1 :
Recorded april 1981 Program Studio, Los Angeles 
01 - Goodbye Johnny
02 - Preaching The Blues
03 - Watermelon Man
04 - Devil In The Woods
05 - Fire Of Love
Live Spring 1982 The Continental, Buffalo, New York 
06 - Ghost On The Highway
07 - Walkin' With The Beast
08 - I Hear Your Heart Singing
09 - Devil In The Woods
10 - Goodbye Johnny
11 - For The Love Of Ivy
12 - Bad Indian
13 - Strange Fruit
14 - Fire Spirit
15 - Carry Home
16 - Preaching The Blues
17 - Sex Beat
18 - Jack On Fire
CD2 : Six String Sermon
01 - Promise Me
02 - Treat Your Train Right
03 - Cool Drink Of Water Blues
04 - Devil In The Woods
05 - Goodbye Johnny
06 - Gonna Find My Baby
07 - Desire By Blue River
08 - The Devil & The Nigger
09 - An American Promise
10 - I'm On This Rocket
11 - Your Man's Feelin' Low
12 - John Henry
13 - Blackjack Davey
14 - Waiting
15 - Hey Baby
16 - Hey Madame
MP3 (256 kbps) + artwork