vendredi 30 janvier 2015

THE JAZZ BUTCHER CONSPIRACY ~ Draining The Glass 1982-86 [C. 1996]


Les oubliés du Dictionnaire du Rock - Part. 2

A la question : "Pourquoi avoir choisi ce nom au singulier et non au pluriel ?", Pat Fish, le leader du Jazz Butcher, répondit : "Parce que sinon le nom aurait été horrible !" Ce nom auquel se rajoutait parfois Conspiracy, quand Pat Fish travaillait avec un autre trublion, Max Eider, guitariste de son état (d’ébriété). Vous avez là tout le groupe, un mélange d’élégance et de dérision très british, les oreilles tournées sur ce qui avait pu se passer musicalement à New York 10 à 20 ans plus tôt, agrémenté d’une touche jazz quasi manouche très sixties, malheureusement parfois desservi par une production 80’s un peu trop claire. A dire vrai, le cas du Jazz Butcher amène une autre question métaphysique : tout comme il y aurait une malédiction très rock sur l’âge canonique de 27 ans, n’y en aurait-il pas une autre pour tous les groupes qui oseraient ne pas se prendre au sérieux à leurs débuts comme Madness, Badfinger, les Housemartins, les Pogues et autre Supergrass, confinés à un rôle de bouffons insignifiants et sans talents ? Elle serait d’autant plus vraie pour le Jazz Butcher qui lui a carrément disparu entre les deux éditions du Dictionnaire du rock d’Assayas. A leur début, pour étayer leur dossier, leur discographie avait pour constance deux thèmes existentiels majeurs : le sexe et… l’alcool. Comme si refuser de se prendre trop au sérieux impliquait forcément une musique (et des textes) superficiels. Cette compilation regroupe l’essentiel de leurs premiers méfaits parus dans un constant éparpillement bordélique de E.P.'s qui avaient eux-mêmes été compilés sur deux florilèges, eux-mêmes classés dans les meilleurs disques des 80’s (dans une sélection forcément subjective, diront certains, puisqu’elle y classe la totalité des disques des Replacements…). Alors, bordélique ? Musique légère ? Obsédés sexuels ? Boucher du jazz ? Peut-être, mais avec classe et une écriture soignée derrière laquelle se cachent très mal de grandes chansons, parfois bien plus nostalgiques et graves, que ces apparences trompeuses auraient pu laisser entendre...
Audrey SONGEVAL (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : j’ai rajouté quelques morceaux de mon cru sur la suite de leur carrière, ainsi qu’un morceau bonus live où l’humour du groupe transparaît de manière assez irrésistible en guise de clin d’œil à un autre (très fameux) groupe que je vous laisse trouver.
P.S. : lien du classement : 


01 - Southern Mark Smith (Big Return)
02 - Marnie
03 - The Human Jungle
04 - Real Men
05 - Partytime
06 - Big saturday
07 - President Reagan's Bithday Present
08 - Girlfriend
09 - The Jazz Butcher Meet Count Dracula
10 - Caroline Wheeler's Birthday Present
11 - Domestic Animal
12 - Zombie Love
13 - Walk With The Devil
14 - Girls Who Keep Goldfish
15 - Bigfoot Motel
16 - D.R.I.N.K
17 - Nothing Special
18 - Just like Betty Page
19 - Angels
20 - Down The Drain
21 - She's On drugs [Live - Bonus Track]  
22 - Mister Odd [Bonus Track] 
23 - Who Loves You Now [Bonus Track]
MP3 (320 kbps) + artwork

mercredi 28 janvier 2015

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 75


75. ROCK'N'ROLL DREAM [AC/DC]

   « D'abord, Jimmy Koule, on voudrait te dire, qu'à Rock & Folk, on adore tous ton pseudo, vraiment, il est super... cool !
   – Je vous remercie, mais c'est pas un pseudonyme : Jimmy est un diminutif de Jean-Michel et Koule est mon véritable nom de famille.
   – Pas grave, c'est encore plus... cool ! [Ils se mirent tous à rire comme une bande de hyènes sous ganja : l'équipe ne me semblait pas exactement à jeun.] Bon, et si tu nous parlais des influences du groupe...
   – C'est pas un sujet facile car nous écoutons énormément d'artistes provenant d'univers différents, je sais pas à quel point les uns et les autres ont pu nous influencer ou nous inspirer. En plus, nous n'avons pas la prétention d'être humbles et nous espérons donc avoir digéré nos influences ! Notre souhait, c'est pas de devenir un énième ersatz du Velvet Underground, des Stooges ou de Can, mais de réussir à apporter notre grain de sel. A vous de dire si nous avons un petit ou un gros grain !
   – Et votre but ultime, ce serait quoi ?
   – Goûter au mieux la bonne vieille formule : sex and drugs and rock'n'roll ! Pour la drogue, on se contentera peut-être de quelques expériences car elle a déjà décimé un peu trop de nos héros, mais, pour faire bonne mesure, on reprendra double dose du reste !
   – Qu'est-ce qui vous a amené à introduire un violoncelle et une trompette au trio magique: guitare / basse / batterie ?
   – La quête d'originalité et l'amitié, deux choses primordiales.
   – Vous êtes un vrai groupe de potes ?
   – Exactement, j'ai d'ailleurs du mal à concevoir qu'un bon groupe puisse se former à coups de petites annonces, et on sait ce que ça donne quand les mecs commencent à vivre dans des villes différentes pour ne plus se retrouver qu'en studio ou en tournée. Ça s'entend clairement sur les disques, c'est plus du tout la même chanson, si j'ose dire...
   – Et une seule nana au milieu d'une bande de mecs, c'est pas un peu dangereux?
   – Ça pourrait sans doute être le cas, sauf que Polina, c'est comme notre petite sœur à tous !
   – Vous rêvez d'un producteur en particulier pour quand sonnera l'heure du premier album?
   – Nous sommes tous fans du Velvet et de ses albums en solitaire, et comme il a également produit quelques-uns de nos disques préférés, John Cale pourrait être un objet de fantasme.
   – Eh bien, Jimmy, merci beaucoup pour toutes ces utiles précisions et bon vent à Mizanu. »

   On a tous entendu parler d'artistes ayant refusé d'offrir un autographe, de poser pour une photo ou de répondre à une interview ; j'ai bien peur que ces tristes individus aient oublié leurs rêves d'adolescent quelque part en route...

     

mardi 27 janvier 2015

SKIP JAMES ~ I'd Rather Be The Devil - The Legendary 1931 Session [2007]


D'habitude, c'est seulement leur meilleur pote qui souhaite emprunter la chérie des bluesmen ; d’emblée, Skip James place la barre un gros cran au-dessus : ici, c'est carrément "le malin" qui désire lui ravir sa belle ! On n'est pas au bout des embrouilles ! L'aventure débuta au milieu des champs de coton avant que ce magicien ne file jusqu'au firmament lécher la plaie des anges... Notre héros influença tous les géants de Robert Johnson jusqu'à Jeffrey Lee Pierce (rien que ça !). Son jeu de guitare est d'une incroyable sensualité et il n'est pas maladroit non plus au piano, mais c'est sa voix extraordinaire qui crée l'immense différence. On ne sait vraiment si elle ressemble à celle d'une très vielle sorcière ou davantage au filet fragile d'une jeune fille à peine pubère - sans pour autant ne jamais sonner de manière efféminée. Son nom est trop rarement cité par les spécialistes, ces chansons figurent pourtant parmi les plus bouleversantes.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)             


01 - Devil Got My Woman
02 - Cypress Grove Blues
03 - Cherry Ball Blues
04 - Hard Time Killin' Floor Blues
05 - Little Cow And Calf Is Gonna Die Blues
06 - If You Haven't Got Any Hay Get On Down The Road
07 - 22-20 Blues
08 - How Long Buck
09 - Be Ready When He Comes
10 - Drunken Spree
11 - I'm So Glad
12 - Special Rider Blues
13 - Hard Luck Child
14 - Jesus Is A Mighty Good Leader
15 - Four O'clock Blues
16 - Illinois Blues
17 - Yola My Blues Away
18 - What Am I To Do Blues
MP3 (320 kbps) + front cover 
Hard time & beautiful blues with BM66

dimanche 25 janvier 2015

Portfolio # 13 : Abigail Lovely


Abigail Lovely (toujours so chic), la secrétaire des Bruits Magiques, m'attend pour aller fouiller les bacs des disquaires d'occasion... De prochains posts en perspectives...  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)  

samedi 24 janvier 2015

BEN VAUGHN ~ Texas Road Trip [2014]


'I’m the best friend I ever had …"
Y a des disques, je les aime bien. Des fois, les mecs qui les font ces disques, je les aime bien aussi mais, le plus souvent, faut avouer je les connais pas bien (les mecs qui font les disques). Après, les mecs qui font des disques, ils aiment bien aussi d’autres mecs qui font des disques. Ou leurs disques. Un peu comme moi quoi. Est-ce que j’aime bien les disques des mecs que les mecs qui font des disques que j’aime bien aiment bien ? Assez souvent. Ca marche avec les nanas aussi hein, c’est juste que les disques des nanas j’en ai moins, je préfère les voix masculines. Et puis, des fois, les disques des mecs que les mecs dont j’aime les disques aiment bien je les aime pas spécialement. Tiens, ça me fait penser à la photo de chez Sylvie du Cabinet des Rugosités, Dylan / Aznavour, vous l’avez vue ? Et merde, je me suis perdu là … Ah oui : Ben Vaughn, quand il était jeune, il était fan du Texas sound en général et de Doug Sahm en particulier. Pour un minot natif de Philly ayant toujours vécu dans le New Jersey, ça tiendrait presque de la perversion ce truc. La perversion, en voilà un autre de sujet mais va savoir si ça va pas froisser du monde que j’en parle (mais quand même, des gonzesses surdéveloppées en couverture de compiles métalleuses, encore et encore…) Le jeune Benjamin était donc fan de Doug Sahm genre la totale, un concert après l’autre et puis un jour le Graal, la rencontre avec son idole, j’vous ai mis la photo, rhô la tronche, LES tronches ! Il a bien grandi depuis Ben, mais il est resté fidèle à ses amours de jeunesse et, un jour, il a décidé d’enregistrer un disque en hommage à Doug Sahm. Avec aucune chanson de Doug Sahm dedans, non, non, que des morceaux à lui, y en a même de vieux réarrangés. On est d’accord, il est pervers. Mais y a quand même Augie Meyers qui joue dedans. C’est là qu’on se dit que contrairement à la connerie humaine, la perversion a ses limites. Ce disque brinquebalant y a pas plus touchant comme hommage à mes yeux. D’ailleurs, Ben ses disques font partie de ceux que je trouve les plus touchants, à leur manière. Ou à la mienne : il est sans doute pervers, mais il est marrant aussi Ben Vaughn : "even days without love makes one week", c’est pas marrant ça? Bref, ici la pochette dit tout : un petit tour dans un autobus flambant presque neuf autour de San Antone, Ben au volant et dans l’auto-radio une cassette (oui, c’est une cassette) qui tourne en boucle, "She’s about a mover" qu’il braille le gars. Ca vous dit de monter? Non ? Je m’en doutais un peu. Vous avez déjà perdu suffisamment de temps à lire ces conneries. 
Everett W. GILLES (Merci d’avance pour vos commentaires !)
P.S. : moi, si j’étais chanteur, j’aurais la voix de Ben Vaughn. Mais y a pas de danger...

01 - Boomerang
02 - Miss Me When I'm Gone
03 - I'll Stand Alone
04 - Fire In The Hole
05 - Texas Rain
06 - Sleepless Nights
07 - She Fell Out The Window
08 - Heavy Machinery
09 - Seven Days Without Love
10 - Six By Six
MP3 (320 kbps) + artwork

vendredi 23 janvier 2015

BILL FAY ~ Bill Fay + Time Of The Last Persecution [1970 + 71] & Life Is People [2012]


J'ai découvert Bill Fay grâce à Jimmy et au Club Des Mangeurs De Disques. C'est le dernier grand artiste à être entré dans mon panthéon personnel. J’en ai écouté beaucoup d’autres, mais ils n’ont pas créé ce lien si personnel que l’on ressent parfois quand nous découvrons un artiste que nous admirons à tel point que nous nous sentons tout petit, ou que nous vénèrons comme un père idéal qui nous protégerait de tout, ou que nous rejoignons tel un grand frère qui nous guiderait dans la vie. Pourtant, je n’éprouve rien de tel pour Bill Fay. Il fait partie d'une tout autre catégorie. Bien que je ne le connaisse pas personnellement, je le considère comme un ami. Par les temps qui courent, et au milieu de ce monde parfois si dur et effrayant, je me dis, à son écoute, qu’il fait pourtant si bon être soi-même simplement un humain parmi d’autres humains comme Bill Fay ou notre cher Jimmy. C’est pourquoi sa musique me parle, qu’elle m’aide à vivre et à comprendre la difficulté de vivre en tant qu’homme ou femme. Elle est comme un cadeau offert à chacun qui voudrait la partager. Et c’est aussi pourquoi ce blog, et j’espère chacun de vous, se doivent d’avoir un peu de Bill Fay à écouter et à proposer autour de soi, un peu comme des petits bruits magiques et lumineux qu’on sèmerait dans l’espoir de découvrir encore de tels amis. 
Audrey SONGEVAL (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : Notre douce Audrey a raison d'utiliser le mot : "ami", si souvent galvaudé, car la voix de Bill Fay touche directement au cœur bien avant de s'adresser à l’intellect. Et que dire de ces arrangements de divin maboule ? Il déchire l'âme comme on déchire une lettre d'amour après l'avoir apprise par cœur ! Voilà une série d'albums de haute volée, je sais que vous saurez les apprécier à leur juste valeur...
Jimmy JIMI


01 - Garden Song
02 - The Sun Is Bored
03 - We Want You To Stay
04 - Narrow Way
05 - We Have Laid Here
06 - Sing Us One Of Your Songs May
07 - Gentle Willy
08 - Methane River
09 - The Room
10 - Goodnight Stan
11 - Cannons Plain
12 - Be Not So Fearful
13 - Down To The Bridge
14 - Omega Day
15 - Don't Let My Marigolds Die
16 - I Hear Your Calling
17 - Dust Filled Room
18 - 'til The Christ Come Back
19 - Realise Is In The Eye
20 - Laughing Man
21 - Inside The Keepers Pantry
22 - Tell It Like It Is
23 - Plan D
24 - Pictures Of Adolf Again
25 - Time Of The Last Persecution
26 - Come A Day
27 - Let All The Other Teddies Know
28 - Scream In The Ears
29 - Some Good Advice
MP3 (320 kbps) + front cover
We want you to stay with BM64A

01 - There Is A Valley
02 - Big Painter
03 - The Never Ending Happening
04 - This World
05 - The Healing Day
06 - City Of Dreams
07 - Be At Peace With Yourself
08 - Jesus, etc.
09 - Empires
10 - Thank You Lord
11 - Cosmic Concerto (Life Is People)
12 - The Coast No Man Can Tell
MP3 (320 kbps) + front cover
'til Bill come back with BM64B

mercredi 21 janvier 2015

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 74


74. ENNUI [Lou Reed]

   J'ai toujours pensé qu'à moins d'en décider, seuls les imbéciles profonds et les êtres privés de liberté pouvaient trouver le moyen de s'ennuyer. En toute conscience, et par fidélité au magnifique juillet britannique que je venais de vivre, je décidai donc de me vautrer lamentablement dans l'ennui pendant toute la durée du mois d'août ! Aussi, comment aurais-pu goûter aux saveurs de la Bretagne après m'être enivré de la Grande Bretagne à même son sein généreux ? Jamais, je ne fis une si jolie tête d'adolescent mortifié, râlant pour un rien, rechignant à tout ! Je ne m'offrais qu'un unique plaisir quotidien, celui de multiplier les lettres humides à destination de mes nouveaux amis, sans doute déjà éparpillés aux quatre vilains coins de n'importe où, et qui ne pouvaient donc ni mêler leurs larmes aux miennes ni me répondre pour soulager mon effroyable torture !
   Au bout d'une poignée de tristes jours, je fus si bien entraîné que même mes cassettes préférées se vidèrent de toute mélodie enchanteresse. Ma propre soupe à la grimace avait empestée les bandes et les plus belles chansons puaient le navet !
   Les filles de ce patelin pathétique ne risquaient pas de me redonner le sourire. Ce lieu maudit n'abritait que des demies laiderons minaudant dans leur coin mesquin. Il faut avouer qu'il n'y avait guère de slows dans ces sinistres fest noz, mais du biniou, encore du biniou, toujours du biniou (et une larme de harpe celtique, de temps à autre, ne soyons pas médisant !). Impossible de lier connaissance au milieu de cet effroyable folklore médiéval !

   Un samedi matin, dès potron-minet, ma mère me réveilla avec ce que je pris pour une blague de très mauvais goût : « Debout, mon petit british, dans une heure, nous embarquons pour l'Angleterre ! »
   C'était pourtant vrai. En quelques tours d'hélices, nous approchâmes de Jersey, la plus célèbre des îles Anglo-normandes. Tout à mon pessimisme, j'imaginais un trou franchouillard vaguement parfumé des plus gros clichés britanniques. Je me trompais sur toute la longueur de l'admirable ligne. Sitôt débarqué, je retrouvai le souffle magique du vent anglais. Pris dans un piège délicieux entre la prairie et la mer, je ne savais plus comment pleurer mon bonheur ! J'étais ce junky qui repique pour la (trop) fameuse dernière fois ! Mais il me fallait ce shoot final et quasi miraculeux pour trouver le courage de regagner Paris, retrouver les amis, plonger dans notre rêve de groupe...
   Dans une boutique de Saint-Hélier, mes parents m'achetèrent le micro, le tambourin et la paire de maracas qui devaient m'accompagner vers la gloire !
Il me restait une grosse semaine pour peaufiner mes premiers textes. Il n'y avait plus de temps pour l'ennui ou la nostalgie ; au milieu des orages bretons, j'entendais les dieux du rock'n'roll hurlant mon nom ! Les minis cymbales de mon tambourin tintinnabulaient jusqu'à tard dans la nuit : ce n'est rien d'écrire que je m'y croyais déjà !

   Le dernier soir, pour changer un peu de la Brigade de l'Île Déserte, la fine fleur des critiques de Rock & Folk vint frapper à la porte de ma chambre. Je fus un peu gêné de les recevoir en pyjama (aux motifs paisley, tout de même !), mais une star montante doit pouvoir s'autoriser ce genre de douce exubérance !

                           

mardi 20 janvier 2015

MORELENBAUM², SAKAMOTO ~ CASA [2001]

…De l’autre côté de la mer, le Brésil. Le pays qui ne connaît pas l’hiver. Les vagues meurent doucement sur le sable. Leur paisible déferlement, le lent ressac : déjà du rythme, déjà de la musique. Les pas de garotas sur le sable, déjà de la danse. Un continent, un eldorado musical où est née la bossa nova. Là-bas, une maison surplombe la baie de Rio de Janeiro. Elle fût celle de Tom Jobim. Le couple brésilien Morelenbaum (Paula, chanteuse et Jaques, violoncelliste) et le Japonais Ryuichi Sakamoto y ont enregistré en grande partie cet hommage à l’un des maîtres d’une musique : "qu’on a inventé pour ne pas gêner les voisins". Les deux premiers ont été des compagnons au long cours de Jobim. On croisait plutôt le dernier dans d’autres mondes musicaux, mais sa présence surprendra moins après ceci : "Mes drogues favorites - le tabac et la bossa nova - viennent toutes deux d’Amérique Latine". Et tous trois se connaissaient bien avant de réaliser cet enregistrement, qui mêle certains des plus grands succès de Jobim à des mélodies rares, voire inédites. L’atmosphère qui régnait alors dans cette maison si heureusement hantée par la musique, l’émotion de Ryuichi Sakamoto de jouer cette musique en ce lieu et sur le piano de Jobim sont palpables à l’écoute. "Alors que j’achevais mon solo de piano durant l’enregistrement du premier morceau, le chant éclatant d’un oiseau entra par la fenêtre ouverte et c’était exactement comme si Jobim me disait en souriant - Hey Sakamoto, c’est mon piano, joues-en doucement !". Seule (petite) fausse note à mon sens dans cette musique de chambre d’une grande beauté, enrichie parfois d’une guitare, d’une basse et de percussions et qui enveloppe la voix, le chant délicieux de Paula Merelenbaum : l’irruption régulière de la langue de Shakespeare, qui rompt alors le bercement chaloupée, le charme ensorcelant de la langue portugaise. Astrud Gilberto nous avait jadis servi une bossa surgelée, et cela plût cependant beaucoup. Fallait-il pour autant récidiver ? Mais que ceci ne vous dissuade pas d’entamer ce très beau voyage…
AREWENOTMEN? (Merci d'avance pour vos commentaires !)
P.S. : Il me reste à vous souhaiter, malgré les drames personnels, malgré l'horreur récente et celles à venir, amor em paz tout au long de cette année. 



01 - AS Fraias Desertas
02 - O Amor Em Paz
03 - Vivo Sonhando - Dreamer
04 - Inutil Paisagem
05 - Sabia
06 - Chanson Pour Michelle
07 - Bonita
08 - Fotografia - Photograph
09 - Imagina
10 - Estrada Branca
11 - O Grande Amor
12 - Cançao Em Modo Menor
13 - Tema Para Ana
14 - Esperança Perdida - I Was Just One More For You
15 - Sem Vocé
16 - Samba Do Aviao [Live - Bonus Track]
17 - Improvisation [Live - Bonus Track]
MP3 (320 kbps) + artwork

lundi 19 janvier 2015

THE JAMES HUNTER SIX ~ Minute By Minute [2013]


Ce Minute by minute existe-t-il réellement ou l'ai-je seulement rêvé pour savoir enfin quoi jouer derrière le Back to black de l'amie Amy ? Comme son fabuleux prédécesseur, cet album n'invente absolument rien, si ce n'est douze classiques instantanés qui pourraient figurer sur n'importe quel chef-d'oeuvre du jeune James Brown, de Wilson Pickett ou de Sam Cooke - ce qui me semble largement suffisant pour avoir envie de se jeter tête la première dans le coma ! Notre petit Anglais a sévi aux côtés de Van Morrison, Aretha Franklin, Etta James ou Willie Nelson avant de créer ce sextet à la classe insolente. Ici, pas de forceps ou de rugissements sauvages, toutes ces merveilles s'offrent avec la même élégance ultra cool - comme s'il était facile de multiplier les prodiges, de réveiller le spectre de la plus belle soul dans ce monde qui groove souvent autant qu'une vieille chaussette malodorante ! Pour qui cherche un supplément d'âme à la musique actuelle, vous êtes à la bonne adresse.    
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)   


01 - Chicken Switch
02 - Minute By Minute
03 - Drop On Me
04 - Heartbreak
05 - One Way Love
06 - Goldmine
07 - Let The Monkey Ride
08 - The Gypsy
09 - So They Say
10 - Nothin' I Wouldn't Do
11 - Look Out
12 - If I Only Knew
MP3 (320 kbps) + artwork

jeudi 15 janvier 2015

TOPPER HEADON ~ Waking Up [1986]


Certes, cet album ne propose rien d'absolument essentiel, mais si vous avez lu le nom de son auteur sur la pochette, vous savez pourquoi il se retrouve ici. Si le Clash fut un groupe aussi magistral, c'est également parce qu'il possédait ce batteur capable de tenir la cadence quelque soit le chemin emprunté. Le garçon sait composé, il l'avait déjà prouvé en offrant de jolies choses dont Rock the casbah (le plus gros succès du quatuor). Pour ce projet, il s'est entouré d'une poignée de potes : Mickey Gallagher (clavier bien connu des fans du Clash), le guitariste Bob Tench (ancien du Jeff Beck Group), le bassite Jerome Rimson ou le chanteur Jimmy Helms, et tout ce beau monde s'en donne à cœur joie pour célébrer leur amour de la soul (laquelle sommeille dans l'âme de tout véritable Anglais). Si ce disque n'est pas exactement un chef-d'oeuvre, il n'en demeure pas moins extrêmement attachant. A ranger à côté des efforts de Ringo ou Keith...
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)           


01 - Leave It To Luck
02 - I'll Give You Everything
03 - Hope For Donna
04 - Got To Keep On Going
05 - Dancing
06 - Du Cane Road (Jaz's Mix)
07 - Drumming Man
08 - You're So Cheeky
09 - Pleasure And Pain
10 - Time Is Tight
11 - When You're Down
12 - Just Another Hit
13 - Got To Get Out Of This Heat SOS
14 - Monkey On My Back
15 - East Versus West
16 - Casablanca
MP3 (320 kbps) + artwork
Soul with a clash with BM71

mardi 13 janvier 2015

ARTISTES DIVERS ~ Oh, Les Filles! [Keith Michards' Compilation 2015]


Pour faire suite à ma série Some girls, l'ami Keith Michards a décidé de nous offrir un volume franco-français. Les mauvaises langues prétendent qu'il faut se méfier de ce compilateur fou et de son dangereux éclectisme. C'est vrai que le garnement peut, dans le même élan de générosité mal maîtrisé, poster du Rolling Stones, du Led Zeppelin, mais également un concert de Sheila, un florilège de metal symphonique ou du Boney M (rien à voir avec ce qu'il se cache sous le pull-over de la délicieuse Laetitia !) Pour le coup, je ne vais pas me mouiller en vous laissant vous faire votre propre opinion au sujet de ses copines...
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)   

     
01 - BERNARD LAVILLIERS - Maria Bonita
02 - ELMER FOOT BEAT - Linda
03 - MATMATAH - Anita
04 - LAURENT VOULZY - Mary Quant
05 - ARTHUR H - Anabelle
06 - LUKE - Faustine
07 - GÉRALD DE PALMAS - L'Amant D'Éloïse
08 - CHRISTOPHE MAÉ - Charly
09 - VÉRONIQUE SANSON - Véronique
10 - TOM NOVEMBRE - Anna
11 - VANESSA PARADIS - Ophélie
12 - JACQUES HIGELIN - Denise
13 - OCÉAN - Louise
14 - BIJOU - OK Carole
15 - MC SOLAAR - Caroline
16 - JULIEN DORÉ - Hôtel Thérèse
17 - MICHEL DELPECH - La Nuit Douce D'Alice
18 - GEORGES MOUSTAKI - Filles D'Ève
19 - JEAN-LOUIS MURAT - Marlène
20 - LILI DROP - Valérie
Des filles, des filles et encore des filles avec BM70

mardi 6 janvier 2015

LA CASA ~ Les Trucs Abîmés [2009]


Nos vies sont pleines de bris de verre des cœurs brisés et de trucs abîmés, il est donc agréable de trouver une casa chaleureuse et accueillante où le pathos a été remplacé par de jolies espagnolades et de belles mexicaneries. En toute simplicité, le temps de cet unique et savoureux album, deux amis mayennais sont venus jouer sur les charmantes plates bandes de Calexico. Une délicieuse réussite qui aurait mérité d'être prolongée... 
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)    



01 - 2 Novembre
02 - Go Go Go
03 - No Style
04 - Les Trucs Abîmés
05 - La Ruta
06 - La Lune
07 - Qui Veut Nos Peaux
08 - Mon Frère
09 - Triste Comme Un Violoncelle
10 - Mademoiselle
11 - Los Angeles
12 - Pas De Plan
13 - Cerveza's Song
MP3 (256 kbps) + artwork
Pas le temps de s'abîmer avec BM59


dimanche 4 janvier 2015

VARIOUS ARTISTS ~ Some Girls # 2 [Jimmy's Compilation 2015]


Je ne connais de meilleure façon de vous souhaiter une belle année que de vous jeter dans les bras de mes nouvelles copines ! La plupart d'entre elles vous ont sans doute déjà fait fantasmer, mais les voir défiler ensemble sur le même plateau risque de vous expédier dans une sphère cosmico-érotique dont vous pourriez ne jamais vouloir revenir : the chaud must go on
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - KID CREOLE & THE COCONUTS - Annie (I'm Not Your Daddy)
02 - BRIGITTE FONTAINE - Brigitte
03 - BRUCE SPRINGSTEEN - Candy's Room
04 - BIG STAR - O, Dana
05 - THE ZOMBIES - A Rose For Emily
06 - CROSBY, STILLS & NASH - Guinnevere
07 - BOB DYLAN - The Lonesome Death Of Hattie Carroll
08 - RY COODER - Goodnight Irene
09 - THE ROLLING STONES - Lady Jane
10 - LIGHTNIN' HOPKINS - Katie May
11 - THE BEATLES - Lucy In The Sky With Diamonds
12 - KINGS OF LEON - Molly's Chambers
13 - RUFUS WAINWRIGHT - Natasha
14 - THE BAND - Ophelia
15 - VIOL [ERNESTO VIOLIN] - Pamela's Great Dane
16 - KEVIN AYERS - The Lady Rachel
17 - BIJOU - Sidonie
18 - ROXY MUSIC - Virginia Plain
19 - CONCRETE BLONDE - Tomorrow Wendy
20 - ROBERT WYATT - Yolanda
MP3 (320 kbps) + artwork