lundi 30 janvier 2017

VARIOUS ARTISTS ~ Tribute To The Cover ! - Volume 19 [HMC. 2017]


Voila plus d'un an que je laisse notre ami Keith Michards se dépatouiller seul dans le monde merveilleux et insolite de la reprise. Je crois qu'il était plus que temps de revenir lui prêter main forte. Je pense qu'il est inutile de vous survendre ce nouveau volume : un rapide coup d’œil sur la liste des invités devrait suffire à attiser votre curiosité.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !) 


01 - JOHN MARTYN - Cry Me A River [Julie London]
02 - NINA SIMONE - The Ballad Of Hollis Brown [Bob Dylan]
03 - DWIGHT YOAKAM - The Last Time [The Rolling Stones]
04 - DANA GILLESPIE - No! No! No! [La Poupée Qui Fait Non] [Michel Polnareff]
05 - CHUCK PROPHET - Situation Vacant [The Kinks]
06 - THE HOT CLUB OF SAN FRANCISCO - The Fool On The Hill [The Beatles]
07 - WILSON PICKETT - Born To Be Wild [Steppenwolf]
08 - VIOL [aka ERNESTO VIOLIN] - Walk On The Water [Creedence Clearwater Revival]
09 - MAUREEN TUCKER & JONATHAN RICHMAN - I'm Sticking With You [The Velvet Underground]
10 - MICK HARVEY & ANDREA SCHROEDER - Ich Liebe Dich... Ich Dich Auch Nicht [Serge Gainsbourg & Jane Birkin]
11 - CHURCH OF BETTY - Without You [Badfinger]
12 - KEREN ANN - Life On Mars [David Bowie]
13 - THEO HAKOLA - Blank Generation [Richard Hell & The Voidoids]
14 - JESSE MALIN - Death Or Glory [The Clash]
15 - PAVEMENT - The Killing Moon [Echo & The Bunnymen]
16 - BAT FOR LASHES - I'm On Fire [Bruce Springsteen]
17 - ROSEMARY STANDLEY - La Nuit, Je Mens [Alain Bashung]
18 - WANDA JACKSON - You Know That I'm No Good [Amy Winehouse]
MP3 (320 kbps) + front cover


jeudi 26 janvier 2017

MAUVAISE FOI...


Il m'est impossible de refuser un peu de réclame à des gens ayant le bon goût d'appeler leur label : Mauvaise Foi, surtout quand il est question des Salopes de Richmond (décidément, une affaire de noms élégants !). Je vous laisse en compagnie de Léo qui va vous détailler toute l'histoire...
Jimmy JIMI    


Je m'appelle Léo, je vous écris car je fais partie du label associatif Mauvaise Foi Records, et que nous venons de sortir deux disques qui pourraient vous plaire : le premier album des jeunes Basques The Lookers, et le deuxième album du gang glam-punk de San Francisco The Richmond Sluts.

Le premier est un disque de power pop/garage/rock'n'roll très impressionnant (à notre très, très humble avis) par la fougue et le talent des mecs. Ces derniers sont non seulement d'excellents musiciens - leur chanteur/bassiste, en particulier, est exceptionnel -, mais ils écrivent en plus de superbes chansons, très efficaces et à l'os, un peu dans le registre des Undertones. J'avais écrit une critique de leur précédent E.P. - lui aussi excellent - pour le site planetgong.fr, grâce à laquelle nous avons pu établir un contact avec eux et sortir le disque. Je pense que c'est un des tout meilleurs groupes de rock'n'roll français aujourd'hui, mais comme ils sont paumés dans leur Sud natal, ils peinent un peu à se faire connaître dans le reste du pays - même s'ils ont déjà une excellente réputation en Espagne, où ils ont notamment fait les premières parties des Flamin' Groovies ou des Undertones. 
Voici une vidéo live que j'aime bien, qui donne à mon sens un bon aperçu de leurs qualités : https://vimeo.com/140329838
L'album est en écoute intégrale ici : 

Le deuxième disque, c'est celui des Richmond Sluts, donc, une bande de tueurs, gros, gros losers de San Francisco, qui ont publié un album il y a 15 ans (devenu plus ou moins culte très tôt après sa sortie) et ont splitté dans la foulée. Ils sont de retour cette année avec 60 Cycles of love (sorti en co-production avec le label rennais Beast Records), ils vont même tourner en France (tête d'affiche au Cosmic Trip de Bourges !) pour défendre leur nouveau disque. Celui-ci est un peu moins punk que leur précédent, dans une veine plus stonienne (période Exile).
L'album est en écoute intégrale ici :


mercredi 25 janvier 2017

LOU REED ~ The Blue Mask [1982]


A l'époque, nous surfions sur la nouvelle vague, mais ça ne nous empêchait pas de demeurer fidèle au vieux Lou - fidèle, il faut bien l'avouer, comme on peut l'être avec une fille qui fait pourtant tout pour se faire éjecter à grands coups de pieds dans le tagada ! Il faut se souvenir que deux ans auparavant, totalement rongé par l'alcool, le bonhomme nous avait offert un Growing up in public (co-écrit avec le bras cassé qui lui servait de chef de troupe (Michael Fonfara)) plus insipide que l'ennui. A dire vrai, j'avais acheté ce Blue mask pour la photo de pochette empruntée à Transformer (et puis, peut-être, aussi, parce que des artistes comme Lou Reed on avait envie de leur donner une deuxième, troisième, quatrième ou cinquième chance !). Avant même la première écoute, les crédits se montrèrent plus que rassurants, puisque le génial Robert Quine (ex. Voidoids) et fan du Velvet Underground (il vendra bientôt les live qu'il enregistrait sur un magnétophone portable) remplaçait le baltringue cité plus haut. Sur des rythmiques sobres et impeccables, les deux hommes entremêlent amoureusement leurs cordes pour un résultat magnifique dépassant toutes nos espérances. Le son est simple, cru, sans aucun chichi. L'ambiance générale est plutôt calme quand surgit le premier dragon qui donne son titre à l'album. Nous tenions là un des machins les plus vicieux et superbe, non pas seulement de la discographie du Reed mais de toute la grande Histoire. Lou s'arrache le gosier et les guitares font pleurer les étoiles. Deux titres plus loin, rebelote avec Waves of fear, laquelle raconte une hallucinante crise d'angoisse alcoolisée. En attendant New York, cet album splendide nous aidera à supporter des bidules comme Mistrial. Ah, mes chers petits, ce n'était pas toujours facile d'être fan de Lou Reed !
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)  

  
01 - My House
02 - Women
03 - Underneath The Bottle
04 - The Gun
05 - The Blue Mask
06 - Average Guy
07 - The Heroine
08 - Waves Of Fear
09 - The Day John Kennedy Died
10 - Heavenly Arms
MP3 (320 kbps)
Way to blue with BM307


jeudi 19 janvier 2017

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 132


132. FAVOURITE WORST NIGHTMARE [ARCTIC MONKEYS] 

   La situation aurait pu s'avérer plus souriante mais bien pire aussi. C'est difficilement imaginable, pourtant, il y a plus terrible que de se retrouver sur la mythique Ile Déserte sans ses albums préférés et dans l'obligation de jouer Who are you ?, Blondes have more fun ou Cut the crap (connaît-on des garçons dont « l'heure de gloire » fut plus sinistre que Nick Sheppard et Vince White, les remplaçants de Mick Jones sur ce disque que toutes les séries de rééditions du Clash s'efforcent de nous faire oublier ?)...

   Comme si je n'avais pas suffisamment de chimères à fouetter, voilà qu'un vilain rêve décida de s'inviter à l'étrange fête. Dans ce cauchemar, je me retrouvais avec une valise remplie du même disque en trente-trois exemplaires : le Definitely Maybe de Oasis (le groupe que je préfère détester). 

   Oasis ! Ce nom, déjà, aussi prétentieux que grotesque, bien à l'image de cet orchestre de branquignoles, en définitive. 
   On a beaucoup glosé au sujet des années quatre-vingt : c'est vrai que les plus infâmes abominations furent commises pendant cette période trouble, mais les petits frères des punks nous offrirent quelques très beaux disques pour contrebalancer la sale affaire. Pendant la décennie suivante, on enregistra nettement moins d'horreurs, mais les chefs-d’œuvre se firent également plus rares. 
   De tout temps, la presse a toujours eu besoin de têtes de gondoles, et c'est là (et uniquement là) que les crétins de Oasis firent très fort. Les affreux frangins Gallagher n'ont jamais eu qu'un seul talent, celui de la persuasion. Ces abrutis étaient tellement persuadés d'être des génies qu'ils parvinrent à embobiner les rédacteurs de magasines cherchant à tous prix de nouveaux héros (dans les sixties, ces pauvres manches n'auraient même pas eu le droit d'enregistrer ne fusse qu'un single – au mieux, ils seraient devenus roadies pour un groupe de seconde zone). C'est ainsi qu'on en vint à lire que leur premier effort était une sorte d'acmé rock'n'rollienne, la complication parfaite entre le lyrisme des Beatles et l'énergie sauvage des Stones (ou des coquecigrues très approchantes) ! Des hordes de gamins perdus se laissèrent prendre au piège. En vérité, ce machin informe laissait à entendre une espèce d'orchestre de bal si maladroit qu'il ne parvenait pas même à plagier à peu près convenablement ceux qu'il cherchait à imiter. Plus désopilant encore que ce brouillon de disque, il y avait leurs prestations scéniques : ceux qui n'ont jamais vu Liam le benêt, déguisé en mod d'opérette, courbé en deux (et mains dans le dos) pour atteindre un micro inexplicablement installé trop bas (et tout ça en mâchouillant un vieux chewing-gum pour se donner un air à la fois désinvolte et arrogant) n'auront jamais qu'une idée approximative du ridicule ! Mais tout cela n'est que peccadille comparé aux interviews des frères débiles. C'est dans cet exercice délicat que les bougres offraient le meilleur de leur pathétique personne ! En vingt ans d'entretiens, les deux demeurés n'ont cessé de bégayer la même farce délirante : « Oasis est le meilleur groupe du monde de tous les temps. Ce qui a existé hier, existe aujourd'hui, existera demain, ne sera jamais que fiente putride comparé à la splendeur des joyaux du merveilleux Oasis. » Mais oui, bien sûr, les nigauds, et le Canada Dry c'est du Glenfiddich !  
   Depuis la séparation des frères ennemis (quel malheur, c'était tellement drôle de lire les bordées d'injures que les joyeux tarés s'adressaient amoureusement !), les malentendants et les crédules ont deux fois plus de disques à acheter. Heureusement, les autres, même dans leurs cauchemars les plus sournois, ne sont pas obligés de s'infliger pareille purge.

   Un orage gronda puis éclata ce songe absurde comme une vieille baudruche. 

   Je me suis souvent demandé si tout un chacun était susceptible d'être englouti par de semblables expériences nocturnes (même sous des formes sensiblement différentes) ou si ces extravagances étaient réservées aux individus ayant passé la tête un tout petit peu trop longtemps coincée entre deux enceintes battant son plein... 




mercredi 18 janvier 2017

VARIOUS ARTISTS ~ Love Hit Me! Decca Beat Girls 1962-1970 [C. 2016]


Voici un superbe florilège qui fleure bon la minijupe ! Mais, en ces années magiques, les jolies anglaises ne se contentaient pas d'exhiber leurs mignonnes gambettes en défilant le long de Carnaby Street. Sur tous les enregistrements live d'époque, on les entend hurler jusqu'à s'expédier dans les vapes ! Du côté des bacs à disques, par contre, les garçons leur laissèrent beaucoup moins de place. Chez Decca comme ailleurs, elles seront peu nombreuses à pouvoir mener de véritables carrières. A de rares exceptions près, on les croirait presque interchangeables : des voix gorgées de sucre d'orge posées sur des orchestrations louchant évidemment sur les divines friandises de Maître Spector. Rien d'indispensable, peut-être, mais qu'est-ce que c'est bon le temps que ça vous coule dans les oreilles ! Avec, en prime, deux belles œillades à notre pays. So sexy.     
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !) 


01 - Billie Davis - I'm In Love With You
02 - Dana Gillespie - No! No! No!
03 - Marianne Faithfull - That's Right Baby
04 - Beverley - Where The Good Times Are
05 - Twinkle - Poor Old Johnny
06 - The Orchids - Love Hit Me
07 - The Satin Bells - I Stand Accused (Of Loving You)
08 - Truly Smith - I Wanna Go Back There Again
09 - Adrienne Poster - Something Beautiful
10 - Lulu - I'll Come Running Over
11 - Barry St. John - Hey Boy
12 - Goldie & The Gingerbreads - Little Boy
13 - The Exceptions - What More Do You Want
14 - Louise Cordet - So Hard To Be Good
15 - Sandra Barry & The Boys - Really Gonna Shake
16 - Elkie Brooks - The Way You Do the Things You Do
17 - Billie Davis - I Want You To Be My Baby
18 - Jean Martin - Save The Last Dance For Me
19 - Beryl Marsden - Love Is Going To Happen To Me
20 - The Orchids - Don't Make Me Mad
21 - The Vernons Girls - Dat's Love
22 - Babbity Blue - Don't Make Me (Fall In Love With You)
23 - Twinkle - Golden Lights
24 - Marianne Faithfull - Hier Ou Demain
MP3 (320 kbps) + artwork


lundi 16 janvier 2017

GENE CLARK ~ Gene Clark [aka 'White Light'] [1971]


Mon précédent post concernant Gene Clark avait notamment suscité ce commentaire enthousiaste d'Olivier B. : "Je ne connaissais pas le bonhomme et la découverte est fondamentale !" Je ne pouvais quand même pas laisser ce garçon avec un unique disque de demos. Voici donc White light : un phare au milieu de la nuit, une main amie au fond de la solitude... Pour certains (dont je suis), on a rarement fait plus beau avec une guitare en bois et un micro. Cela fait des décennies qu'il me console de tout comme de rien, qu'il me bouleverse sans que je parvienne à mettre des mots sur tant d'émotions. Alors, débrouillez-vous donc avec ça !  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)

   
01 - The Virgin
02 - With Tomorrow
03 - White Light
04 - Because Of You
05 - One In A Hundred
06 - For A Spanish Guitar
07 - Where My Love Lies Asleep
08 - Tears Of Rage
09 - 1975
10 - Because Of You [Alternate Mix - Bonus Track]
11 - Stand By Me [Previously Unreleased - Bonus Track]
12 - Ship Of The Lord [Previously Unreleased - Bonus Track]
13 - Opening Day [Previously Unreleased - Bonus Track]
14 - Winter In [Rare Track - Bonus Track]
MP3 (320 kbps) + artwork


jeudi 12 janvier 2017

MARC SEBERG ~ 83 [1983]


Grand fan de Marquis de Sade, je m'étais précipité sur ce premier album de Marc Seberg, dans lequel on retrouvait Anzia et Philippe Pascal, et je n'avais pas été déçu (cela viendrait plus tard, quand le groupe, cherchant à élargir son audience (il faut bien vivre, ma petite dame) aura une fâcheuse tendance à se simplemindiser toujours davantage de disque en disque). Ceux qui aimaient leur rock tendu comme un fil de funambule au-dessus de la nuit ne pouvaient être que conquis par ce premier jet splendide. On a beau dire, l'âge et l'époque comptent. J'étais encore un peu jeune pour le punk, mais il était hors de question que je loupe cette nouvelle vague : j'allais enfin pouvoir vivre une expérience en direct - et c'était un beau moment car les groupes d'ici se montraient souvent à la hauteur de leurs confrères anglo-saxons. Le blues sera remplacé par des influences plus européennes, plus romantiques, pour une autre façon de magnifiquement broyer du noir ! Certains prétendent que cette musique a beaucoup vieilli ; personnellement, je pense qu'elle est si intense qu'elle réclame un investissement total que nous ne sommes peut-être plus prêts à lui offrir.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Jour Après Jour
02 - Surabaya Johnny
03 - Personalities
04 - Sylvie
05 - Don't Fall
06 - Sans Mémoire
07 - No Way
08 - Tricks Of Mind
09 - Strikes
10 - The Shriek
11 - Venus In Furs [Bonus Track]


mercredi 11 janvier 2017

VARIOUS ARTISTS ~ New Orleans Funk Vol. 4 - Voodoo Fire In New Orleans 1951-1975 [C. 2016]


Loin des tourneries qui s'éternisent sur une rythmique aussi répétitive qu’assommante, il y a le vrai funk, celui qui groove vraiment tout en faisant preuve d'une magnifique imagination. Celui de la Nouvelle Orléans a toujours eu ma préférence. Les années et les volumes passent sans que les gars du label Soul Jazz ne faiblissent. Nous sommes donc là dans le très haut de gamme. Si après avoir écouté ce florilège merveilleux, vous avez encore envie d'écouter de la disco ou de danser dessus, vous devriez peut-être penser à consulter (un ophtalmologiste ou un psychiatre, à vous de voir) - et ce n'est pas la peine de vous énerver, je ne pense qu'à votre petite santé ! Cerise sur le gumbo pour les fans du clash : l'originale de Junco partner. Indispensable pour se réchauffer en hiver.     
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Eldridge Holmes - Pop, Popcorn Children
02 - Gus 'The Groove' Lewis - Let The Groove Move You
03 - Dave Bartholomew - The Monkey
04 - Chocolate Milk - Action Speaks Louder Than Words
05 - James K-Nine - Live It Up
06 - Lou Johnson - Frisco Here I Come
07 - Norma Jean - No Competition
08 - James Waynes - Junco Partner (Worthless Man)
09 - David Robinson - I'm A Carpenter (Part 1)
10 - The Barons Ltd - Making It Better
11 - Johnny Adams - You Make A New Man Out Of Me
12 - Clifton Chenier And His Red Hot Louisiana Band - Party Down
13 - Eddie Bo - Can You Handle It
14 - Bob French's Storyville Jazz Band - Y'er Comes The Funky Man
15 - Joe Haywood - Play Me A Cornbread Snog
16 - Betty Harris - I'm Gonna Git Ya
17 - Chuck Colbert & Viewpoint - Stay
18 - Zilla Mayes - All I Want Is You
MP3 (320 kbps) + artwork



mardi 10 janvier 2017

Pour la beauté du geste (feuilleton électrique) par Jimmy Jimi # 131


131. WHO ARE YOU [THE WHO] 

   Un seul disque vous manque et tout est dépeuplé ! Certains êtres particulièrement sensibles succomberaient sous les assauts d'une mort violente, si on les privait trop longtemps de musique... Il faut croire que mes petites ritournelles de papier n'avaient su satisfaire les oreilles du grand drogué. Mon corps en manque venait d'inonder les draps d'une vilaine fièvre. 
   Je rampai péniblement jusqu'à ma valise, piochait un album, sans un regard pour la pochette, avant de me traîner vers la platine. Réunissant mes faibles forces, je poussai encore en direction de la mer afin d'y tremper ma carcasse dégoulinante.
   Les enceintes déversèrent Who are you ? sur l'étendue de l'île. Un triste disque, en vérité. Alors que la révolution punk venait enfin de remettre la guitare à l'honneur, les Who ne trouvaient rien de mieux à proposer que ce machin bringuebalant et infecté de claviers en tout genre. Plus déprimant encore, ce serait l'ultime tour de piste du génial Keith Moon (et qu'il fut remplacé par le magnifique Kenney Jones (de mes chers Small Faces) ne me consola guère)... Si le hasard s'était foulé un peu, je me serais délecté de leur insurpassable chef-d’œuvre inaugural. A cet instant, j'aurais volontiers cédé deux ou trois de mes châteaux en Espagne pour écouter The Kids are alright, cette merveille plus Beatles que nature avant que « Moonie » ne fasse chanter ses fûts un ton plus haut et n'entraîne ses copains à le rejoindre dans un infernal cosmos libertaire ! 

   Le bras automatique revint sagement sur son reposoir. Je retournai vers la maison en bredouillant des : « qui suis-je, où vais-je et dans quel état j'erre ? » ressemblant à un vieux mantra désespéré. 
   Sur la table, de nouveaux lilliputiens firent de la luge sur un tas de pages immaculées : il y avait là un tout jeune Jimmy en tenue de gardien de but, un Jimmy dans son premier velours milleraies, un Jimmy en costume de scène (c'est à dire dans ses plus beaux vêtements de ville)... Je ne parvenais pas à écrire la moindre ligne, mais des tiroirs s'ouvraient de partout dans ma tête, et d'autres Jimmy se glissaient dans mes larmes avant d'éclater comme de minuscules bombes à eau sur le papier vierge : Jimmy en chemise de bourreau ou Jimmy en habit de bagnard... 

   « M pour Meurtre, M pour Misère / La preuve que la plaie reste ouverte / S'asseoir là, ne plus rien faire / Ne rien dire, juste se taire » chantait Philippe Pascal sur le premier album de Marc Seberg... M pour Monstre, aussi, lequel devait bien se marrer du fond de son coma. 



vendredi 6 janvier 2017

GENE CLARK ~ The Lost Studio Sessions 1964-1982 [C. 2016]


Ne jamais confondre les fonds de tiroirs et les trésors cachés. Si, aujourd'hui, un type offrait des chansons à moitié aussi magnifiques que celles que l'on trouve réunies sur ce florilège inespéré, on le prendrait pour un dieu vivant ! J'adore ces disques qui bouleversent une poignée de fans, alors que le reste du monde n'en prendra jamais connaissance... Certains titres dormaient sur une pauvre étagère depuis 1964, ça laisse pensif. Faites l'expérience, écoutez ne serait-ce que cette version de Back street mirror, et regardez-vous vous évanouir dans le reflet de la lune ! Notre oyseau de bonheur écrivait, composait, jouait et chantait comme un ange en se débattant avec grâce contre la surdité de ses contemporains. Cette pépite fut la trouvaille magique de l'an passé, juste au cas où vous seriez passé à côté...  
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - The Way I Am [Spring 1964]
02 - I'd Feel Better [Spring 1964]
03 - That Girl [Spring 1964]
04 - A Worried Heart [Spring 1964]
05 - If There's No Love [Spring 1964]
06 - Back Street Mirror [January 26, 1967]
07 - Don't Let It Fall Through [January 26, 1967]
08 - Back To Earth Again [Spring 1970]
09 - The Lighthouse [Spring 1970]
10 - The Awakening Within [Spring 1970]
11 - Sweet Adrienne [Spring 1970]
12 - Walking Through This Lifetime [Spring 1970]
13 - The Sparrow [Spring 1970]
14 - Only Yesterday's Gone [Spring 1970]
15 - She Darked The Sun [With Flying Burrito Bros, Spring 1970]
16 - Roll In My Sweet Baby's Arms [July - September 1972]
17 - She Don't Care About Time [July - September 1972]
18 - Don't This Road Look Rough And Rocky [July - September 1972]
19 - Bars Have Made A Prisoner Out Of Me [July - September 1972]
20 - One Hundred Years From Now [Nyteflyte, July 10, 1982]
21 - (The) Letter [Nyteflyte, July 10, 1982]
22 - Still Feeling Blue [Nyteflyte, July 10, 1982]
23 - No Memories Hangin' Round [Nyteflyte, July 10, 1982]
24 - I'll Feel A Whole Lot Better [Nyteflyte, July 10, 1982]




jeudi 5 janvier 2017

THEO HAKOLA ~ I Fry Mine In Butter! [2016]


Ah, le fameux album de reprises, celui que beaucoup ont tenté, mais que si peu ont vraiment réussi. Le résultat se juge d'abord à l'élégance du choix des chansons (avec quelques titres un peu pointus pour faire encore plus chic), puis au talent que l'interprète saura y mettre pour se les approprier. Ici, tous les paramètres sont au beau fixe. Pour le premier, un coup d’œil rapide à l'intérieur des crochets que j'ai ajoutés dans la set list devrait convaincre les connaisseurs. Quant au reste, Théo Hakola (ancien chanteur et guitariste de Orchestre Rouge et Passion Fodder, pour ceux qui auraient la mémoire qui flanche) ratisse large, mais beau et juste. Splendide. 
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Bourgeois Blues [Leadbelly]
02 - Blank Generation [Richard Hell & The Voidoids]
03 - Coyote [Joni Mitchell]
04 - Song To The Siren [Tim Buckley]
05 - Subterranean Homesick Blues [Bob Dylan]
06 - Saint Louis Blues [W.C. Handy]
07 - Ruby, Don't Take Your Love To Town [Johnny Darrell]
08 - Sam Stone [John Prine]
09 - Danseuse [Gabriel Fauré]
10 - The Old Lovers Song [Jacques Brel]
11 - 1913 Massacre [Woody Guthrie]
12 - I Fall To Pieces [Patsy Cline]
13 - White Man In Hammersmith Palais [The Clash]
14 - (I Don't Want To Go To) Chelsea [Elvis Costello]
15 - Heroin [The Velvet Underground & Nico]
MP3 (320 kbps) + front cover


mercredi 4 janvier 2017

ALEJANDRO ESCOVEDO ~ Burn Something Beautiful [2016]


Hé, lisez-moi ça, c’est pas beau écrit ainsi : "I got a sunday morning feeling in the middle of a saturday night !"
Bordel, que n’y ai-je pensé plus tôt, c’était ce truc-là qu’il me fallait l’autre jour, je ne sais plus lequel… dimanche, c’est ça, pour la Perfect Week. Surtout que depuis quelques années, Alejandro forme avec Chuck Prophet le duo le plus classe de la galaxie, "Chuckie" écrit (et gratte), Alejandro chante et gratte (et écrit). Et tout ça avec qui aux manettes ? Tout juste Auguste, l’Auguste euh l’illustre Visconti, Tony de son prénom. Enfin, à mon avis, c’est plutôt Antonio, mais vous voyez l’idée, c’est le principal. Donc, en fait, je recompte, on a bien un trio. C’est vous dire, au passage, si je guette toujours ce qui se passe du côté de l’axe Frisco/Austin. Ouais, parce que Chuck habite à San Francisco et Alex à Austin, faut tout vous expliquer. Habitait Austin en fait, un ouragan a récemment détruit sa maison, il a embarqué sa famille à Houston depuis, je sais que la géographie, ça vous intéresse… Autant vous le dire tout de suite, l’attente fut récompensée au-delà de mes espérances (c’te phrase de merde, ça quand je m’applique pas je m’applique pas…) Tout y est, le mélange glam-country-americana-punk, oui, monsieur, ça existe, les titres à double voire triple sens, les entrelacs de gratte (les QUOI ? non, mais t’es barré mon gars, bientôt on va avoir droit à "son dernier opus"…), les paroles chantés-parlés, les citations Thunders/Dolls récurrentes, les clins d’œil incessants et les heartfelt ballads qui rendent son dernier opus (putain, j’en étais sûr !) reconnaissable dès les premières notes. Y a même les hou-hou et les licks de guitare de… non, mais attends, c’est pas "Chuckie", là, pas Alex non plus, j’le reconnais quand c’est lui, qu’est-ce qui se passe ? Voyons, fais voir la pochette ! Naaaan, j’le crois pas (ah, voilà, tu vois quand tu t’appliques) plus aucune trace de Prophet ni de Visconti, c’en est fini de l’axe Frisco/Brooklyn (ouais parce que Tony, comme tous les Tony, il vient de Brooklyn, décidément ça suit pas …) ! Au lieu de ça, on a droit à Peter Buck, tiens, d’ailleurs, vous avez écouté ses disques solo à Peter Buck ? Non ? Ils sont étonnants, je vous les recommande. Peter Buck donc, qui s’en donne ici à cœur joie, compos-productions-guitares, débridé comme jamais, ce mec est un vrai punk faut le savoir, et puis l’entente avec Alex, on dirait qu’ils ne se sont jamais quittés ou toujours connus. Mais me direz-vous, c’est qui qui fait le troisième larron ? J’y viens… C’est le jeune Scott Mc Caughey, le mec des Young Fresh Fellows (c’est pour ça que je dis jeune, je sais pas son âge en fait). Mais si, vous savez, les YFF, auto-proclamés petit cousins des, comment ils s’appellent déjà… Replacements, c’est ça ! L’axe Minneapolis/Seattle, on voyage aujourd’hui, dites-moi. Mc Caughey, le filleul adoubé du fier parrain Westerberg ! La boucle est bouclée. En conclusion, je vous propose pour débuter 2017 l’un des meilleurs disques de l’année passée (il n’apparaîtra dans aucun classement "Best of 2016", je vous le parie) et vous, vous hésitez encore ? Naaaan, j’le crois pas !
Everett W. GILLES (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Horizontal
02 - Heartbeat Smile
03 - Sunday Morning Feeling
04 - Suit Of Lights
05 - Redemption Blues
06 - Shave The Cat
07 - Johnny Volume
08 - Beauty Of Your Smile
09 - I Don't Want To Play Guitar Anymore
10 - Beauty And The Buzz
11 - Luna De Miel
12 - Farewell To The Good Times
13 - Thought I'd Let You Know
MP3 (320 kbps) + Cover
Heartbeat smile with BM300


lundi 2 janvier 2017

RUMER ~ This Girl's In Love ; A Bacharach & David Songbook [2016]


Et si l'on débutait l'année suavement ?! Bien sûr, en lisant l'intitulé de ce magnifique album, l'habituel troupeau de malcomprenants n'a pu s'empêcher d'hurler à la facilité, comme si la première brailleuse professionnelle venue pouvait s’accaparer ce répertoire sacré sans risquer de nous plonger dans l'effroi. Avec la délicieuse pakistano-britannique, seul l'évanouissement de bonheur reste à craindre. Quand elle dépose sa voix de velours sur l'océan de dentelle, on dirait que les chansons (et quelles !) s'épanouissent toutes seules. Certaines œuvres sont déconseillées aux âmes sensibles, celle-ci leur est exclusivement réservée. Belle année à toutes et tous.
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)  


01 - The Look Of Love
02 - Balance Of Nature
03 - One Less Bell To Answer
04 - Are You There (With Another Girl)
05 - (They Long to Be) Close To You
06 - You'll Never Get To Heaven (If You Break My Heart)
07 - Land Of Make Believe
08 - A House Is Not A Home
09 - Walk On By
10 - The Last One To Be Loved
11 - This Girl's In Love With You
12 - What The World Needs Now Is Love
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