vendredi 25 mars 2016

FUGAZI ~ 13 Songs [1989]


"Fucked up, got ambushed, zipped in !"
On imagine ce que le pouvoir américain imposa à ses soldats au Vietnam pour qu'ils sortent ce genre de phrase de leurs tripes. La violence, l'urgence, la sensibilité, c'est ce que ce groupe écorché vif a traduit avec force et talent pour créer ses textes et ses musiques, et nous offrir sa vision de ce qui nous entoure tous les jours sur la planète. Son intégrité n'est pas à prouver, puisqu'elle se trouve être la nature même de Fugazi, de par l'indépendance de ses productions de disques, le refus de donner des concerts à plus de dix dollars, l’inexistence d'un merchandising officiel, et ce besoin incessant de se renouveler et d'évoluer disque après disque, scène après scène. L'idée que le rock est un moyen de survie ou de partage, comme un outil qui exorciserait l'angoisse dans laquelle le monde nous plonge, c'est peut-être elle (cette idée) qui sauve la musique du naufrage. Ça vous fait peur ? Soyez rassurés, écoutez Fugazi, réécoutez encore, et voyez par vous même : un seul de leurs morceaux vous économisera une heure de psy et une boîte d'anxiolytiques. Ce 13 Songs, devenu une référence classique de la scène post hard-core de Washington DC (ouah, ça pète ça!), est la réunion des deux premiers maxis du groupe : Fugazi (7 titres, 1988) et Margin Walker (6 titres, 1989).
NESTOR. B (Merci d'avance pour vos commentaires !)


01 - Waiting Room
02 - Bulldog Front
03 - Bad Mouth
04 - Burning
05 - Give The Cure
06 - Suggestion
07 - Glue Man
08 - Margin Walker
09 - And The Same
10 - Burning Too
11 - Provisional
12 - Lockdown
13 - Promises
MP3 (192 kbps) + front cover

8 commentaires:

Zocalo a dit…

Merci Nestor pour ce groupe de grande qualité. Je me suis toujours demandé comment le style punk avait pu trouver un terreau favorable dans l'Amérique des années 80. Autant je le comprends comme exutoire de l'Angleterre thatchérienne de ces années-là, autant je ne comprend pas dans la riche Amérique déjà un peu remise de l'échec du Viet-nam.

nestor b a dit…

Salut Zocalo.
Aux États-Unis le mouvement ne prend pas la même envergure (médiatique) qu'en Angleterre, et surtout n'a pas les mêmes codes et significations dans la société. L'arrivée de Bad Brains et Minor Threat (ex-groupe de Ian MacKaye) par exemple, montre bien fin 70's l'esprit de cette nouvelle scène, bien différente de celle des Ramones (pour ne citer qu'eux). En cherchant à répondre à ton interrogation je suis tombé sur un article plutôt pas mal (avec du vrai vécu dedans) que je te recommande (même si ça vient de télérama :)) :
http://www.telerama.fr/sortir/comment-la-scene-punk-de-washington-a-irrigue-l-underground-americain,136108.php
Après dans les années 80 c'est encore autre chose avec ce fameux mot "post" qu'on colle avant 'punk' ou 'hardcore', mais tout ça ne sont que des mots. Il vaut mieux écouter ! Ce qui est sûr ici, c'est qu'on n'a pas affaire à des poseurs.
Bonne journée.

Everett W. Gilles a dit…

Yo
Je connaissais plus de nom et de réputation que d'avoir vraiment écouté.
Je serai toujours plus fan de Minutemen mais ça rince son cochon bien comme il faut cette histoire ...

Audrey a dit…

L"es ricains se posent là quand même quand il s'agit de savoir exprimer une musique sans concession, avec pour moteur principale, la colère. Les britons peuvent vraiment aller se rhabiller (bon, OK, en matière d'intégrité, il y a The Fall qui bat tous le monde ^-^ ). Il n'y a guère que les australiens pour venir leur chercher des noises...
Je ne connaissais pas Fugazi. Il fait partie de ses groupes dont on connait la réputation mais dont on n'a peur d'affronter. C'est chose faite, et il n'y a aucune raison. J'ai écouté bien plus difficile... Sans pro du harcore US, j'ai toujours aimé leur énergie. Husker Dü, Black Flag, etc. apporte une sincérité qu'on ne trouve pas forcément dans les britons. Peut-être perdent-ils aussi un peu d'humour. Bref, il faut les deux pour faire un monde île déserte parfaite: du briton et du ricain! Que le BID se tiennent à carreau!

Fugazi, ça fait du bien d'écouter une telle musique bien forte et d'em*** parfois les grincheux de voisins ou le reste de la famille (ah les enfants et leurs jeux vidéo!)!

Anonyme a dit…

je connaissais le nom... car je crois qu'un rappeur français a le même.

honte sur moi donc.
voici donc du gros son qui décolle le papier peint neuronal sous le vent de la hargne... tout à fait idéal en cette période de "fête" familiale ^^
l'agneau on le dévore cru et à pleine dent avec de tels hymnes dans les oreilles...
va me falloir du temps pour nettoyer tout ça, mais merci ça valait le coup:

nestor b a dit…

Yo Everett, je connais moins Minutemen, mais ce que j'ai entendu me plaît bien aussi, c'est presque plus funky, avec ce côté 'marrant' qu'on retrouve plus souvent chez les groupes californiens.
Audrey et Yggdralivre, je vois que ce disque a du bon chez vous en ce week-end de Pâques, et c'est tant mieux. Bon lundi !

Vers du Silence a dit…

Excellent disque! Excellent groupe! Merci.

Jimmy Jimi a dit…

Je ne suis pas très fan de "hardcore", mais j'aime l'esprit de Fugazi et le fait qu'il ne se sent pas obligé de tout jouer à mille à l'heure!