jeudi 10 septembre 2015

ROD STEWART ~ Gasoline Alley [D.R.] [1970]


Je sais qu'il existe encore de nombreux récalcitrants, alors je vais en remettre une large louche, parce que Rod Stewart est un de mes chanteurs préférés et parce que ça m'ennuierait que certains d'entre vous puissent mourir idiots ! Personnellement, je trouve que c'est l'une des plus belles histoires du rock : certes, il fallut qu'ils s'y mettent à deux (Rod et Ronnie) pour remplacer le génial Steve Marriott, mais vous en connaissez beaucoup des groupes ayant survécu au départ de leur chanteur et guitariste, qui sont parvenus à se réinventer aussi magnifiquement ? A l'époque de ce deuxième album, Rod a donc rejoint les Faces ; pour autant, il a décidé de poursuivre sa carrière "solo", pour laquelle il se fait tout bonnement accompagner des mêmes au grand complet ! Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple et qu'on a un groupe aussi merveilleux sous la main ? C'est double ration de bonheur pour les fans... Certains artistes (surtout ceux qui ont peinés pour réussir) ne devraient pas avoir autant de succès, ça leur monte tellement au cerveau qu'ils peuvent se mettre à faire tout et n'importe quoi (surtout n'importe quoi), jusqu'à devenir indésirables aux oreilles de ceux qui n'ont pas eu la chance de les connaître du temps de leur splendeur... Je me doute bien que si vous ne connaissez que le Rod "Hollywoodien", une fille toujours plus vulgaire à son bras, il vous est difficile d'imaginer que ce gars-là fut l'un des plus extraordinaires chanteurs Anglais de tous les temps. C'est pourtant la vérité et rien que la vérité, je le jure ! Sur ce grandiose Gasoline alley, les guitares sont essentiellement acoustiques, mais Ron Wood caresse ses cordes avec la grâce d'un jeune punk (là aussi, d'aucuns pourront douter) ! Mais toute la bande est à saluer : là où d'autres cherchaient l'accord parfait ou l'arrangement qui tue, les Faces œuvraient à gommer les effets de studio jusqu'à ce que l'auditeur puisse se téléporter dans le pub du coin, ce qui rend leurs enregistrements particulièrement vivants et attachants.  Le répertoire est constitué d'un tiers de reprises (dont une des Small Faces pour encore plus de consanguinité), mais comme Rod avait un goût parfait et qu'il les sublime toutes de sa sublime voix éraillée, on n'est pas obligé de s'en plaindre. Avec le temps, j'ai appris à moins juger les gens sur le contenu de leurs étagères ou de leur ordinateur, mais quand je vais chez quelqu'un qui possède l'intégrale des années Mercury et le coffret Faces, je me sens tout de même beaucoup plus à mon aise ! Maintenant, vous pouvez toujours faire comme si Rod n'était que l'auteur de Do you think I'm sexy, mais ce serait une double erreur puisqu'il s'agit d'un plagiat !
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)



01 - Gasoline Alley
02 - It's All Over Now
03 - Only A Hobo
04 - My Way Of Giving
05 - Country Comfort
06 - Cut Across Shorty
07 - Lady Day
08 - Jo's Lament
09 - I Don't Want To Discuss It
MP3 (320 kbps) + artwork
Another face with BM159
                      

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh putain !
un monument...

Jean-Paul

Audrey a dit…

J'ai découvert Rod Steward avec le suivant, Every Picture tells a story. Ce qui fait que j'ai plus d'affinité avec lui, mais celui-ci sonne plus authentique. Les deux sont très bons.

Et tu dis vrai sur ce chanteur. Sa vois est merveilleuse. Mais bizarrement, je ne me suis jamais intéressé aux Faces (la faute à Ron Wood plus à Rod d'ailleurs. Mais je sens que je vais me faire gronder :) )
Et si je me suis laissé tenter sur le tard par ces albums, c'est bien la fauteà Da ya think I'm sexy que j'aimais bien étant enfant. Mais j'ai guère été plus loin.

Fracas64 a dit…

Pour ce disque, choix impeccable! C'est effectivement un classique , plus "roots" qu'Every picture..." qui est, lui aussi, un superbe disque. Moi aussi, je néglige Rod avec les Faces parce que je préfère les collaborations avec Jeff Beck. Mais tout est relatif. je pense que ses tubes "disco" lui ont fait énormément de tort, c'est dommage parce qu'effectivement, c'est une des plus belles voix du rock.

charlu a dit…

Pour mon côté récalcitrant, c'est la période Hollywood.. je n'ai pas suivi ce grand pas outre Atlantique. La période 69/74 de l'artiste est fantastique, mais impossible d'aller plus loin.

Anonyme a dit…

c'est le genre de trajectoire fascinante, parce que si l'on connait l'après en premier (ce fut mon cas) c'est à se demander s'il ne s'agit pas d'un homonyme tellement le choc est rude, si l'on connait le début en premier alors là il est certain que la déception risque d'être au rendez-vous.
ce qui me fascine c'est qu'une part de nous auditeurs sait pertinemment qu'il s'agit de business, de sous, de production, que derrière le talent, la puissance évocatrice, les choix se cache aussi la facilité, l'appât du gain, le "pourquoi devrais-je me priver ?"... on sait que ce genre de trajectoire, de non résistance au chant des sirènes n'est rien d'autre qu'humain trop humain...
mais tout de même, j'ai toujours du mal à y croire... je dois être trop sensible.
comment une telle voix, de tels musiciens, un tel groupe... peut-il remuer autant de choses, de sentiments pour ensuite nous retourner comme une crêpe sur la poêle brûlante du réalisme économique ?

sinon, cet album est effectivement une pépite à découvrir... personnellement (comme pour d'autres) je me dis que le chanteur est mort peu de temps après, ça évite de pester.

Jimmy Jimi a dit…

Hello Jean-Paul,
Et comment!

Hi Audrey,
Oui, si tu écris des méchancetés sur Ron Wood, tu vas évidemment te faire "gronder"! Ce type était génial avec les Birds, Jeff Beck, les Faces et Rod; je pense donc que ce sont les Stones qui l'ont pollués et non l'inverse... Je ne saurai donc trop te recommander de te mettre à jour sur les Faces. Quand tu te sentiras prête, n'hésite pas à me demander de l'aide!

Hola Joe,
Ce n'est pas parce que tu préfères l'époque Jeff Beck qu'il faut négliger les Faces. Je te conseille d'opter pour le beurre et l'argent du beurre!

Hello Charlu,
Je suis entièrement d'accord, mais si je m'entête à conserver tous ses disques!

Hi Yggdralivre,
Le pire, c'est que ce n'est même pas une question d'argent, puisqu'il était déjà riche à ne plus savoir que faire de son pognon (il l'a souvent dit lui même) à l'époque de sa grandeur. Je crois seulement que comme beaucoup d'Anglais (mais c'est valable aussi pour notre Polnareff), il n'aurait jamais du s’exiler en Californie, ces gens-là ne sont pas fait pour le soleil!

charlu a dit…

Eh, sans dec (te fâche pas !!) gamin, je le confondais avec Bonnie Tyler.. leur deux hits mondiaux respectifs.. "it's a heartache" et "sailing".. c'te honte..tu répètes pas hein !!

Jimmy Jimi a dit…

Je vais essayer de faire comme si j'avais rien lu.

Anonyme a dit…

A conseiller pour une ballade en voiture ce hot Rod.

Anonyme a dit…

@JJ, bien vu pour le parallèle avec Polnareff, je ne savais pas que le rod était déjà suffisamment pourvu niveau finance... donc... c'est bien ça : il est mort et l'autre c'est un clone.

@charlu, tu n'es pas le seul j'en connais un autre qui chantais "it's a heartache" ce bon vieux tube de Rod S ^^

charlu a dit…

Ouaih mais moi j'ai tjrs cru que c'était Bonnie Tyler qui chantait ça..et "Sailing" aussi .. arrff, reusment qu'tes là Ygg ;D

Ernesto Violin a dit…

Ses quatre premiers albums solo sont tellement grandioses que je n'arrive même pas à lui en vouloir pour toutes les bêtises qu'il a enregistrées depuis. Il avait vraiment le timbre parfait à l'époque, et quel groupe...

Everett W. Gilles a dit…

Yo !
Ouais pareil pour Rod Tyler & Bonnie Stewart.
... et s'attaquer à Tom Waits, comme ça, impunément ...
A part ça je veux bien te croire, c'est pas la première fois que tu nous sers cette histoire, Jimmy.
Va falloir que j'essaie un jour...

Everett W. Gilles a dit…
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