mardi 22 septembre 2015

ODETTA ~ My Eyes Have Seen [1959]


Enfant, Odetta entrevit la lumière en découvrant les disques de l'immense Bessie Smith. Bientôt, elle prendrait la route avec sa guitare en bandoulière pour aller chanter la suite de l'histoire à travers tout le pays. Pourquoi faire compliqué quand on possède suffisamment de talent pour faire simple ? Il reste forcément un peu de place dans votre discothèque pour glisser cette merveille quelque part entre les chefs-d'oeuvre de Billie Holiday, Nina Simone ou Karen Dalton. Si vous ne connaissez pas ce disque, il va vous balancer une énorme claque d'amour ! Qu'elle manipule des chants traditionnels ou fabrique ses propres bâtons de dynamite, l'affaire tourne autour de la même magie. Sa grosse voix si belle et puissante va vous soulever du sol et vous bouleverser comme seules les vraies charrieuses d'émotions fortes savent le faire. Immense...
Jimmy JIMI (Merci d'avance pour vos commentaires !)    

 

01 - Poor Little Jesus
02 - Bald Headed Woman
03 - Motherless Children
04 - I Know Where I'm Going
05 - The Foggy Dew
06 - I've Been Driving On Bald Mountain - Water Boy
07 - Ox-Driver Song
08 - Down On Me
09 - Saro Jane
10 - Three Pigs
11 - No More Cane On The Bazos
12 - Jumpin' Judy
13 - Battle Hymn Of The Republic
MP3 (320 kbps) + front cover

14 commentaires:

Keith Michards a dit…

Extraordinaire version de "Foggy Dew"

Jimmy Jimi a dit…

Et le reste n'est pas mal non plus!

Lt. Fontaine a dit…

Ah Odetta, j'adore absolument ! J'ai déjà cet album, mais ainsi je l'aurai également sous un format dématérialisé. Je n'ai rien à ajouter et c'est un peu cliché de dire ça: mais c'est une musique qui se passe de commentaires superflus. Une guitare, une voix (mais pas n'importe laquelle !) et basta.

Lt. Fontaine a dit…

Ah si je peux ajouter que j'avais découvert Odetta une fois encore par le biais du cinéma, il y a une vingtaine d'années, quand j'avais vu Il Vangelo secondo Matteo de Pasolini pour la première fois. Sometimes i feel like a motherless child.

Arewenotmen? a dit…

Complètement inconnue de mes services... mais si l'on invoque Billie, Karen, Nina (et Pasolini), comment ne pas télécharger avec l'espoir et le frisson d'une possible découverte majeure..?

Anonyme a dit…

ha ben pas comme Audrey mais comme Lt Fontaine (ça me change :)) le même film de Pasolini... et un ami avait pu me brancher sur ce magnifique album... que je réécoute effectivement en période nina, bessie et leurs amies !

un lien pour ceux qui ne connaîtraient pas (à noter que c'est le genre d'oeuvre à voir en entier, là c'est uniquement pour appâter)
https://www.youtube.com/watch?v=-5U0-iO9rjM

Audrey a dit…

Je n'avais pas retenu cette chanson dans le Pasolini parce que c'était une période où je n'arrêtais pas d'entendre cette reprise. Et puis, il y avait comme une redondance avec le pouvoir des images. En revoyant le passage, je trouve finalement que le morceau donne au contraire une autre dimension à l'image (et quelque part, elle donne ce que n'arrive pas à produire l'image).

Très belle voix effectivement. Belle nudité des arrangements au plus près de cette voix et de cette émotion qui s'en dégage. J"e me demande si on pourrait faire un tel disque aujourd'hui. Techniquement oui. Mais qu'en dirions-nous? Pourtant, on se dit à son écoute qu'on passe surement tellement souvent à côté de ce qui est essentiel, y compris en matière de musique.

Un grand merci à toi, Jimmy.

Anonyme a dit…

Grâce à cette grande saucisse de Jimmy nous ne sommes pas passés à côté des choses simples.

Jimmy Jimi a dit…

Merci à tous pour vos commentaires. Pour les plus gourmands, vous trouverez un superbe coffret chez Israbox.
P.S. à l'anonyme : grande saucisse toi même!

Anonyme a dit…

@Audrey,

ton questionnement est complexe.
je pense que le simple et essentiel existe depuis un bon moment, dans un aspect de dénuement parfois et d'autres fois sous un aspect plus symbolique (disons, pour le dire vite que parfois le simple et beau touche au sublime par une sorte d'adéquation quasi mystique et que d'autres fois, je pense à la littérature, derrière le simple il y a du "faussement naïf" avec des messages plus complexes...).

toutefois il y a les barrières culturelles qui peuvent nous empêcher d'accéder à une autre simplicité (on peut toujours fabriquer des oeuvres internationales et "plaisantes" pour une majorité mais cette fabrique est bien souvent industrielle et peu propice à pouvoir porter des sentiments beaux).
De plus, toujours sur l'aspect culturel, il me semble que désormais les moyens de productions se sont démultipliés permettant d'entendre de telles voix (ou d'autres artistes) tout en les camouflants en même temps. Parce que si c'est une chance (indéniable) de pouvoir entendre Odetta à travers le temps et l'espace (là où entendre un ménestrel d'antan va être une tâche ardue :) ) c'est aussi prendre le risque de se perdre dans beaucoup de possibles, c'est prendre le risque de passer d'un sentiment à un autre, d'une envie à une autre, car tout est plus accessible et que "prendre le temps" ce n'est pas chose faciles [entre parenthèses c'est aussi pour ça que j'apprécie ce blog, d'autres existent et proposent plus de choses mais qui ne sont pas forcément présentées et là le rythme d'écoute (et de lecture) reste humain on peut prendre le temps].

sous un autre aspect, il y a l'aspect historique qui fait qu'une nation (un pays, un moment, un parti) fait toujours dans l'ethnocentrisme (il suffit de voir les aléas du Panthéon pour s'apercevoir que l'Histoire n'est pas une question facile) de fait pointer du doigt une culture historique de beauté, de simplicité n'est pas si évident que cela, car bien souvent ce type de propos est ridiculisé ou pillé par les institutions (rien de pire qu'un "hommage" qui rend public et comestible une image tronquée et digeste d'un artiste, enfin à mon sens).

de fait, ce genre de simplicité (je songe aussi au reverend gary davis) repose souvent sur un moment de grâce (peut-être que la vision du film de Pasolini influence mon propos).

anton a dit…

Bonjour Jimmy,

Odetta, c'est marrant je pensais revoir le Pasolini, je suis en arrêt de travail (saleté de SPA) donc j'ai le temps et je ne retrouvais plus mon vinyle et là, tu nous l'offres, décidément tu es un mage, tu lis dans mes pensées.
Ce disque, que dire, comme Karen Dalton, on n' en sort pas indemne, quelle grâce, quelle beauté, mais pas à recommander quand le moral ne suit pas. Tiens, j'ai toujours considéré ce disque comme l'équivalent féminin du magnifique Today de Skip James sorti sur le label Vanguard en 1965, les parties de piano en moins.

Encore merci pour ton oeuvre, la tienne, quand on voit le casting de ton site, rien à jeter, éclectisme et qualité vont de pairs.

Anton

Jimmy Jimi a dit…

Hello Anton,
Mage et Bruits Magiques: tout est lié!
Merci pour ce commentaire qui m'a fait chaud au cœur (en plus tu cites Skip James, un de mes bluesmen favoris).

Anonyme a dit…

La bonne claque dans la tronche encore avec ce disque. Je ne connaissais Odetta qu'avec d'autres titres, notamment ses reprises de Dylan et autres... mais cette Dame fait bel et bien partie des grandes inspiratrices des folkeus (es) americains de tous poils.
Merci

Anonyme a dit…

Merci beaucoup.